lundi 25 novembre 2013

souvenirs du 110

Le 110e régiment d'infanterie, toujours cher au coeur des Dunkerquois, qu'ils considèrent comme le leur, installé en Allemagne depuis 1945, intégré à la brigade franco-allemande, sera dissous en 2014... petit florilège de souvenirs dunkerquois...


 avant la grande guerre...




 pendant les moissons de fer de la Grande Guerre




entre deux guerres

Charles Ier de Flandre, un bienheureux pour l'Eglise et un saint pour les Flamands

Curieuse destinée pour un comte de Flandre qui, finalement, est éclipsé par nombre de personnages flamboyants de la dynastie comtale tels Baudouin IV devenu empereur de Constantinople ou les ducs de Bourgogne. Pourtant, le personnage mérite que l'on s'y arrête.

  
Né Charles de Danemark vers 1084, il est par sa mère Adèle de Flandre le petit-fils du Comte Robert Ier, le neuveu du Comte Robert II et le cousin Germain du comte Baudouin VII; il quitte le royaume scandinave de son père à l'âge de deux ans lors de l'assassinat de e dernier. Quoi de plus naturel pour sa mère de trouver refuge auprès des siens qui prennent en charge son éducation. Sa mère l'y laisse en 1092 pour se marier avec Roger Borsa, duc des Pouilles... Le sud de l'Italie est une région florissante mais elle est éloignée des basses et humides terres des Flandres. A 8 ans, le voilà en demeure d'affronter seul sa condition de noble de haute lignée. De toute façon, l'époque n'est guère propice au maternage à outrance. Pour preuve, en 1096, il part pour la croisade avec son oncle mais ce dernier décède en 1111. Plus vieux que le nouveau Comte Baudoin VII, mais plus éloigné dans la ligne successorale, il devient un proche conseiller de ce dernier. Si la Flandre est fidèle à son Comte, cela reste un pays dur. Sa présence et ses conseils lui permettent d'obtenir quelques avantages non négligeables. Le voilà installé et en 1118, il convole en justes noces avec marguerite de Clermont-Beauvaisis, héritière du Comte d'Amiens.Sa vie prend alors un nouveau tournant en 1119 : les Etats le reconnaissent comme successeur légitime de Baudouin VII qui n'en finit plus d'agoniser. Il hérite des titres et charges le 19 juin de la même année, non sans contestations cependant, surtout de la part de la comtesse douairière, la veuve de défunt comte, Clémence de Bourgogne. Elle veut que la succession échoie à bâtard de Philippe de Loo, frère de Robert II mais ce candidat, Guillaume d'Ypres est vaincu, comme les autres contestataires d'ailleurs qui sont soit chassés, soit voient leurs fortifications rasées, soit tenus fermement en laisse... Il peut enfin installer réellement son autorité sur le comté. 

Il acquiert rapidement de surnom de "bon" pour sa vertu et sa générosité, notamment envers les pauvres, préfigurant en quelques sorte l'archétype de Louis IX de France, n'hésitant pas cependant à rappeler à tout à chacun la place qu'ils occupent dans la société. L'attachement pour son comté son tels que malgré sa bonne réputation, il préfère rester en Flandre plutôt que d'accepter le trône de Jérusalem.

Le peuple adhère d'autant plus à son action qu'il s'interpose souvent dans les querelles nombreuses entre les abbayes et les bourgeois, punissant aussi les spéculateurs qui, accaparant les grains, suscitent inflation et favorisent disettes et famines.. L'hiver 1126-1127 est terrible, les blés gèlent en terre, il interdit la pratique des prix de vente prohibitifs, ordonne la diversification des semis de pois et de fèves qui maturent plus vite afin de faciliter la soudure, organise la distribution des grains non sans redistribuer les bénéfices (malgré des tarifs raisonnables) aux propriétaires, procède à des distributions de pain... et afin de reserver le grain aux hommes, interdit le brassage de la bière. Pourtant, il est sauvagement assassiné le 2 mars 1127 dans l'église saint-Donatien de Bruges (aujourd'hui disparue, elle se dressait à l'emplacement de l'ancien palais de justice, à proximité de la basilique du Saint-Sang) lors de la messe du mercredi des Cendres.

Ses meurtriers sont des marchands que les sentences en leur défaveur ont profondément mécontenté. Ils sont pourchassés et impitoyablement punis. Le Comte est inhumé dans la sacristie de l'église puis transféré en 1606 dans la partie supérieure de l'église. Populaire s'il en est, la population le considère comme un martyr et un saint. Il est vrai que ses actions envers le peuple n'ont guère laissé indifférent et ont marqué profondément les esprits. le pape Léon XIII le béatifie en 1883, fêté le 2 mars, jour où une messe est dite en sa mémoire, et en fait le patron des comtes et des croisés, intercesseur des malheureux. Comme il est souvent de coutume dans la noblesse, il trouve un rôle thaumaturge car invoqué par les fiévreux qui devaient boire l'eau versé dans son crâne.

Mort sans prospérité, le comté échoit à son deuxième cousin, Guillaume de Normandie, surnommé "Guillaume Cliton".

Il est honoré à Lille en la cathédrale de la Treille où sa vie et sa mort sont retracés sur le maître-autel de la chapelle qui lui est dédiée et où l'on peut encore prier ses reliques.



FRAC ? hors du concert de louanges


Passé l'empressement médiatique, la foule de l'inauguration (de toute façon, votre humble serviteur n'avait point reçu de carton...) se pressant autour du maire, des députés de la ministre de la culture et de Jack Lang dans les nouveaux locaux du FRAC à Dunkerque, voilà que l'on me traîne un samedi après-midi sur le site des anciens Ateliers et Chantiers de France (ACF), Normed pour les plus jeunes quoique s'ils aient moins de quarante ans, ce ne doit plus leur dire grand chose... De toute façon, le quartier en pleine restructuration, il ne reste plus grand chose des chantiers navals, m'intéresse, je l'ai connu en activité, j'ai vécu de loin sa fermeture, la braderie de ses matériels, la décrépitude de la friche industrielle et aujourd'hui sa reconquête dans le cadre du quartier du Grand large...


 Pour les Dunkerquois, la "cathédrale" c'est l'AP2, l'atelier Préfabriqué 2, dans lequel on construisait les éléments des bateaux en blocs que l'on montait ensuite sur les navires dans les cales de lancement qui le jouxtaient. Le haut bâtiment de béton est toujours debout, on a évacué la dernière entreprise qui y travaillait et en quelques années, l'on a édifié contre lui un bâtiment jumeau de poutrelles d'acier et de plaques de plastique translucides. La cathédrale "bis", translucide, semble presque identique... Pour la bâtiment donc, moins pour les collections, je consens donc à y aller...
  
  

Effectivement, on a le choix de grimper au "belvédère" tant vanté par la promotion qui se trouve au cinquième étage et dont, parait il, la vue est exceptionnelle... et puis, pour l'heure, l'accès est gratuit, il faut être pragmatique, la culture n'est pas donnée.... L'on entre donc et des portes vitrées laissent voir l'intérieur de l'AP2... bon, qu'en dire, le pont roulant est comme neuf, une Jaguar des années 80 et une montgolfière dégonflée trône dans le vase espace vide avec des photos géantes d'acteurs. Au fur et à mesure de l'ascension de petites salles s'ouvrent au public dont notamment au premier niveau, un petit espace consacré à la vocation maritime des lieux : quelques boulets de canon, des bottes de marin, une figure de proue, des statuettes évoquant marins et sauveteurs, des téléphones du chantier et quelques fanions d'armateur. Notable toutefois, la projection de lancement de quelques plus beaux fleurons des ACF... L'on va cependant de surprise en surprise (nous reviendrons cependant sur quelques oeuvres et l'étonnant concept d'art contemporain)... Murs impeccablement blancs et escaliers de béton brut, toles de plastique translucides ondulées laissant deviner le paysage au pied desquelles se trouvent les radiateurs... Quel paysage nous manquons là, coté plage comme coté port, le visiteur aurait mérité de le contempler autrement qu'au travers d'un matériau déformant et qui ira en s'opacifiant...
  
  
  
   
  

Arrivé au cinquième étage, la vue sur le port (d'abord les anneaux de plaisance puis plus loin le phare du Risban, les ARNO et Arcelor) se fait au travers d'un double vitrage elliptique en plastique épais, profilé comme une aile d'avion... et évidemment la vue est et reste trouble. Cela aurait été un si joli point de vue...

  
  

Quant aux "oeuvres" exposées, je ne dois point être dans l'air du temps: citons dans le désordre une pièce entièrement recouverte de papier carbone bleu qui se sont delayés avec des projection d'eau, des chaises de jardin communes portant des inscriptions faites au pinceau, un enchevetrement de rallonges et de blocs multiprises avec des ampoules basse-consommation posées au sol, un miroir maculé de sperme et qui, soyons honnête porte le titre évocateur de "miroir-sperme"... Des chaises cassées, des miroirs sales, un cube de verre securit félé... vraiment, très profond...
  
   
Et surtout la déconvenue de gens venus de Bruxelles et de Beauvais monté sur la côte voir "çà"! Au final il semble que la salle qui ait reçu le plus d'interet des visiteurs reste encore le réduit consacré à la construction navale... Alors non, je ne dois pas être dans l'air du temps, j'ai mis deux jours au moins pour me remettre de cette visite, je ne dois pas être assez "ouvert" ni "intellectuel" mais franchement, fallait il engager de tels sommes pour un tel résultat... Avouons, le choc culturel fut pour votre humble serviteur terrible, non décidement je ne comprends pas l'art contemporain et après avoir vu cela, je ne risque pas de chercher à comprendre...

samedi 16 novembre 2013

11 novembre 2013 : la honte et le dégoût

Au départ, je ne devais écrire qu'un seul mot : "dégueulasse"... ni plus, ni moins... mais le sentiment qui reste six jours après a du mal à s'estomper... Il est vrai que le climat politique français devient un marigot infect et semble s'étendre à nombre de couches de la société, comme si cette dernière entrait en une véritable phase de décadence... 

Le 11 novembre est une date sacrée, autant que ne l'est le 14 juillet ou le 8 mai... C'est le moment du souvenir non point de combats mais de sacrifices qui souvent auraient pu être évités ou atténués... Si le roi avait accepté les concessions et le parlementarisme, nous aurions point versé dans la Terreur et ses excès, si le 8 mai a pu voir la reddition du IIIe Reich, c'est que nombre d'états ont fait alliance alors que tout les opposait et que dans beaucoup de pays, certains ont sur faire l'impasse sur leurs antagonismes politiques pour combattre ensemble ou que d'autres ont pris des risques individuels aux choix souvent fatals... mais le 11 novembre... quelle honte que d'avoir vu ce qui s'est passé cette année sur les Champs Elysées et devant la tombe du soldat inconnu !

car finalement, en huant, en sifflant le Président de la République, c'est toute la Nation que l'on insulte et que l'on conspue car il ne se rendait pas devant la flamme du tombeau sous l'Arc de triomphe pour une oeuvre politique mais pour etre le point central de toute une nation, dont les contours ont évolué en une centaine d'années...

Ce qui choque d'abord, c'est l'activisme de certains manifestants issus en large part, ce jour-là, d'une droite extrême... Curieux de la part de groupuscules qui a politiquement monté son fond de commerce idéologique sur le militarisme, le souvenir des guerres, et s'est longtemps adressé aux anciens combattants.. mais le temps passe et il est certain que le nombre d'anciens combattants s'amenuise, même pour les combats d'Afrique du Nord...


Mais le 11 novembre dépasse les simples faits militaires. Siffler, huer, conspuer, insulter, menacer lors de cette manifestation c'est une insulte au peuple et à la nation... Une nation dont je me bornerai à rappeler que les théoriciens français Fustel de Coulanges et Renan en tête la définissait comme une communauté dont le plus petit dénominateur commun était la volonté d'y vivre, d'en faire partie avec des valeurs communes.

C'est insulter la quasi totalité des familles de France et aussi, dans une large part celles des ressortissants de nos anciennes colonies (tiens ils étaient assez français pour revetir l'uniforme mais pas pour bénéficier des largesses de la République, pour preuve la cristallisation des pensions de guerre qui a tenu jusqu'une période récente).

C'est oublier les millions de morts, dont une bonne part sont encore portés disparus qui ont du sacrifier ce qu'ils avaient au profit des querelles d'état, des susceptibilités politiques, des exigences des industriels... Une guerre qui, en France, puisque c'est en France qu'a eu cette ignoble manifestation, nous a couté plus que les 1,397 millions de morts, il faut compter encore les blessés, les invalides, ceux qui ont perdu la raison (inaugurant timidement la pathologie des depressions post-traumatiques), des décès mécomptés parce qu'intervenus longtemps après par le fait des blessures ou des gazages... et des civils tombés sous les bombes et obus...

C'est oublier que lorsque les pères étaient au combat, les enfants ne pouvaient être conçus et feront défaut une génération plus tard, c'est oublier que les femmes ont pu prendre une nouvelle place dans la société, que l'on ne leur pas accordé la paix revenue... c'est oublier les veuves et les orphelins et une société forcément différente qui accoucha des combats... Un exemple : la féminisation du corps des instituteurs puisque nombre de ces derniers étaient ipso facto envoyés comme sous-officiers en première-ligne, au plus près des combats en raison de leur niveau d'instruction...

C'est, en sifflant et conspuant un Président dont on s'accorde à dire qu'il est devenu impopulaire dans les sondages (mais sont-ce les sondages qui font la politique à la place du vote?), insulter les agriculteurs dont la catégorie sociale a connu une saignée sans précédent (puisque l'équilibre en 1914 entre population rurale et urbaine existait enfin)...

C'est insulter LA TOTALITE du pays et de la nation, car si les destructions ne concernent qu'un gros quart nord-ouest de la France, les pertes humaines concernent toutes les communes et il n'est pas rare de trouver des stèles ne portant que quelques noms près de monuments entièrement gravés de patronymes, même dans les coins les plus reculés du pays... C'est insulter une population qui a connu les privations pendant les combats et qui les endurèrent longtemps après, le temps que l'économie se remette et que les zones dévastées soient remises en état, sans compter le retour des nombreuses populations déplacées qui souvent ne retrouvèrent rien en retournant chez eux... C'est publier les humiliations de certains comme les Flamands qualifiés, comme réfugiés à la guerre suivante, de "boches du Nord" à cause d'un imbécile journaliste parisien relatant la libération de Lille... C'est oublier que les privations endurées fragilisèrent tant les corps qu'ils furent les hôtes de bien des épidémies telles la "grippe espagnole" qui fit dans le monde plus de victimes que le conflit lui-même... C'est faire fi qu'aucune famille n'a été épargnée et que bien que la guerre ait commencé il y a 101 ans, on en parle encore souvent lors de certaines réunions familiales... et d'oublier aussi les sacrifices grandioses que nombres soldats, humbles le plus souvent dans le civil, ont du consentir !

  
C'est aussi oublier que les Allemands, dans le Nord de la France comme en Belgique eurent à subir une occupation plus dire (crimes raciaux exceptés) que celle qui suivit, lisez les témoignages des Lillois pour vous en convaincre, entre réquisitions, menaces, fusillades d'otages, disette et famines, humiliations, viols et enlevements de femmes pour servir les appetits sexuels de l'assaillant dans les bordels militaires de campagne et la déportation en masse de civils pour en faire autant d'otages. C'est faire l'impasse sur les populations jetées sur les routes, devenant des exilés dans leur propre pays ... C'est faire l'impasse sur la naissance de la Résistance, bien avant l'appel du 18 juin 1940... Promenez vous à Lille ou à Bruxelles, vous en serez édifiés...

L'offense faite au président ce 11 novembre 2013, c'est aussi jeter au front de la Nation les conditions de vie de nos "pious-pious" qui endurent bien des choses que ces siffleurs n'auraient le cran de subir, fut-ce une journée ou une semaine. A cela il ne faut pas omettre que la Grande guerre continue de tuer : combien de secteurs de combat sont encore gorgés de munitions actives et dangereuses, ont les conséquences sur l'environnement et la santé publique sont incalculables... Demandez au service de déminage d'Arras-Vimy, ils vous diront qu'en théorie nous en avons encore pour au moins un siècle de "nettoyage"...

Alors messieurs et mesdames les exaltés de la contestation, c'est la terre abreuvée du sang des innocents que vous insultez, c'est la communauté nationale dans sa entier que vous huez, mélangez tout et n'importe quoi dans un galimatias contestataire qui est pur ce qui est contre et contre ce qui est pour...

Alors permettez moi de dire que vos sifflets et vos cris m'ont touché, dans le sens négatif du terme, ils m'ont choqué et peiné car il est bien d'autres occasions de manifester et contester qu'en un moment sacré où toute la nation a payé un  prix plus que déraisonnable ! et qui le paye d'ailleurs encore...

Au fait, quoique l'on pense du président actuel, n'oubliez pas que s'il est peu populaire, il n'en a pas moins été élu démocratiquement... Gambetta disait que lorsque le peuple a parlé, il faut se soumettre ou se démettre. Des cris et des vociférations ne sont pas des élections... Vous ne choisissez pas la bonne méthode, celle que vous dédaignez qui est la voie des urnes... Parlez de démocratie certes, mais n'agissez pas en terroristes. Il y aura des échéances électorales, il y aura des présidentielles, usez de vos droits mais arretez d'insulter le peuple... Vos gesticulations en un jour sacré sont une insulte aux citoyens, aux électeurs, aux hommes et femmes de ce pays...
  
Ainsi, pour moi, comme Sacha Guitry l'a fait dire à Napoléon, s'adressant à de Talleyrand-Périgord, rien que que pour tout cela : "vous etes une merde dans un bas de soie"...

dimanche 10 novembre 2013

11 novembre... le temps du souvenir

 11 novembre 1918 à 11 heures... date et heure d'entrée en vigueur de l'armistice de la Grande Guerre que l'on désirait tant être la "der des ders"... Saignée fantastique dans les populations aux innombrables conséquences, il faut encore en mesurer la portée aujourd'hui encore. 
Elle fut une guerre de transition, notamment en France, entre la défaite honteuse de 1870 et la volonté de prendre revanche sur le traité de Francfort et portait les germes de la suivante, l'Allemagne n'ayant pas pardonné la volonté vengeresse et vindicative des Français, le repli sur eux mêmes des alliés anglais, sûrs de l'impunité qu'offrait leur insularité et des Etats-Unis, éloignés par un océan, les deux privilégiant par la suite l'Allemagne pour ne pas offrir à la France l'hégémonie sur l'Europe... 

Au-delà des considérations tactiques et de l'évolution du matériel militaire (car les avancées ne furent jamais aussi importantes), c'est vers les hommes qu'il faut porter le regard. 

Des régions entièrement dévastées (un quart nord-est de la France) à reconstruire et où l'on continue aujourd'hui de remettre au jour des vestiges, qu'il s'agisse de tranchées, de dépouilles ou d'armes encore actives. 
La croyance que l'Homme est capable de progrès est définitivement oubliée, il a su faire preuve de barbarie, soit par obligation, soit par choix, surtout par nécessité de survivre, écornant au passage les grands idéaux...

L'économie encore à reconstruire, opérer la transition pour le retour au temps de paix et répondre souvent par le silence aux demandes légitimes de ceux qui apportèrent leur pierre pour la poursuite du conflit : les femmes remplaçant les hommes dans les usines ou dans les champs (pensons aux paysannes labourant sans chevaux, car réquisitionnés par exemple), aux enfants souvent mobilisés pour des travaux ponctuels, aux ressortissants des colonies...

Il faut penser aux catégories sociales ravagées comme la paysannerie française, constituant le gros des troupes, le manque d'instituteurs au sortir de la guerre, qui par leur niveau d'instruction fournissaient l'essentiel des sous-officiers sur le terrain, sur les blessés et mutilés qui ne reprirent pas leur place dans la société civile (et dont les blessures n'étaient pas que physiques), aux enfants qui ne naquirent pas ou qui se retrouvèrent orphelins (être pupille de la Nation, belle gloire quand le père n'est plus...), aux "fusillés pour l'exemple" qui le plus souvent étaient innocents ou ne faisaient que rapporter le ras-le-bol face à des Etats-majors incompétents...

Il serait bon que les célébrations du centenaire pensent à mettre à l'honneur ceux dont les noms ne sont pas sur les monuments (quelle commune de France n'en a pas ? Le recrutement et l'avancements des classes furent nationaux et nul village, fut-il le plus petit, n'a pas sa liste de tombés au champ d'honneur). Espérons que le Centenaire, donc, honore aussi les fusillés injustement, les veuves et orphelins de guerre, les sans-grade de l'arrière qui ont permis qu'"ils ne passent pas", à l'image du monument aux morts de Saint-Pol-sur-mer qui mêle depuis sa construction les noms des victimes civiles comme militaires sans distinction aucune... sans oublier tous ceux qui contribuèrent à l'effort de guerre par leur travail souvent acharné... Puis peut-etre ne pas oublier de rappeler qu'au terme de la guerre, la population fatiguée et fragilisée offrit une plus large prise à l'épidémie de "grippe espagnole" qui fit plus de victimes que le conflit lui-même... Sans etre médecin, on peut de toute façon y voir une relation partielle de cause à effet... La population fragilisée par les carences des années de guerre subirent de longues années encore le rationnement... 

Pour la Nation, pour la communion que nous allons entamer dès cette année, il serait bon de ne pas perdre le souvenir de ceux qui se sont sacrifiés... tous ne furent pas dans les tranchées...


lundi 4 novembre 2013

tempêtes d'automnes

 Forts coefficients de marée et tempête, de quoi donner l'envie de rester au chaud mais quoi de plus beau que le spectacle sans cesse renouvelé de la mer aux multiples visages...