mardi 27 février 2018

tradition oblige : Impossible de songer à une bande des pêcheurs à Dunkerque sans sortir le Reuze...





L'orient à Noyelles-sur-Mer

Pas très loin de la frontière entre Pas-de-Calais et Somme, dans la préfecture d'Amiens, le cimetière de Noyelles-sur-mer, sis au hameau de Nolette, à l'écart des habitations, un cimetière britannique abrite de nombreuses sépultures de travailleurs chinois, engagés pour l'effort de guerre anglais. Assignés à résidence, soumis à des conditions d'une extrême dureté, confinés, ils payèrent un lourd tribut à la grippe espagnole, preuve en est du nombre terriblement élevé de décès intervenus après l'armistice, et notamment au cours de l'année 1919. Le mur d'enceinte porte en outre les plaques tumulaires de plusieurs travailleurs décédés sans que l'on ait disposé de la dépouille mortuaire. 
Un lieu à visiter pour une seconde spécificité, c'est que s'il correspond bien aux canons des sépultures militaires britanniques, l'entrée en est marquée par une porte de style sinisant grévées d'idéogrammes chinois. Le lieu est de plus une destination de pélerinage pour la diaspora chinoise en France.






 


du plus loin de l'Empire britannique

La Grande Guerre fut qualifiée dès 1915 de "guerre universelle". Il est vrai que contrairement aux précédentes, tout le monde fut touché, que ce soit dans les familles (en France aucune commune sans monument où les noms de soldats tombés au champ d'honneur!) ou par le nombre de nations impliquées: métropoles ou colonies et protectorats, tous payèrent un lourd tribut.
A quelques kilomètres de Montreuil, à la Neuville (62), connue pour sa chartreuse, sur un flanc de colline, en bordure d'une route étroite (impossible de se garer voire de se croiser), un petit carré de terre britannique accueille les sépultures de soldats indiens, musulmans ou hindous, unis par le sacrifice pour l'empire britannique.











 

sur les hauteurs de Saint-Etienne-au-Mont

Après une mémorable aventure au cimetière chinois de Ruminghem, votre hôte pensait ne plus se rendre sur des sepultures asiatiques de la première guerre mondiale...  Il faut croire que le vaccin n'a pas fait effet.
 
Saint-Etienne-au-Mont, dans la banlieue boulonnnaise, abrite dans son cimetière communal des sépultures de travailleurs chinois. Comme à Dunkerque et Saint-Pol-sur-mer (villes dont on a transféré les sépultures), Ruminghem ou encore Noyelles-sur-mer, l'on retrouve les dépouilles de travailleurs volontaires chinois, embauchés et payés essentiellement pour travailler en usine, dans les champs ou encore à la manutention mais aucunement en unité combattante. Consignés à résidence, interdits de circuler autrement que sous bonne garde (au point que la population locale les assimila vite à des prisonniers), le confinement dans les baraques fut fatal à un grand nombre d'entre eux lors de l'épisode de la grippe espagnole (et dont on ne sait encore précisément le nombre de victimes qu'elle fit, probablement entre 60 et 100 millions de personnes dans le monde). Assurement un lieu à visiter, notamment pour la présence de trois tombes de travailleurs originaires d'Afrique du Sud.










 

sur les murs de Montreuil


Un paysage verdoyant se contemple encore à Montreuil sur Mer. L’ancienne place fortifiée, integrée au Domaine royal depuis 980, où Victor Hugo place plusieurs scènes des Misérables, garde ses murailles médiévales. Détruites par Charles Quint, elles sont relevées par François Ier et ses successeurs. La ville eut longtemps une importance stratégique indéniable. 
Les murs abritent encore des maisons des XVIIe et XVIII° siècles. Bien peu de changements interviennent sur les murs de cette ville restée à l’écart des grandes routes mais que les touristes viennent encore visiter. La citadelle veille encore sur les lieux. L'Œuvre d’Errard de Bar-le-Duc est en soi une leçon d’histoire car elle intègre nombre d'éléments anciens, encore remaniés par la suite par Vauban.Le chemin de route que l'on peut suivre sans interruption corsète la ville qui a perdu de son importance puisque cette sous-prefecture du Pas-de-Calais ne compte plus que 3.200 habitants. on est loin des 10.000 âmes du XVIe siècle
 La vue depuis le sommet des murailles laisse découvrir la vallée de la Canche, la vallée de la Course et la côte. De là, notamment, on peut découvrir la station balnéaire du Touquet. L’entrée du château est toujours flanquée de deux tours rondes du XIIIe siècle mais c’est surtout la tour de la reine Berthe qui permit longtemps l’accès à la ville qui retient l’attention. Elle rappelle le souvenir de la reine Berthe, répudiée par Philippe Ier dans le but d’épouser Bertrade de Montfort, retenue prisonnière dans les murs du château de la ville. Les remparts de briques et de pierres roses donnent l’occasion de voir de près les organisations voulues par Vauban pour la fortification des villes. La ville dominant la vallée est le prétexte à de nombreuses balades pour qui veut goûter la quiétude.
Malheureusement, fermée pendant les mois d'hiver, la citadelle n'a pu être pacourue, offrant le pretexte bienvenu à une visite ultérieure.

autour de la citadelle...
 de larges douves sèches offrent un accès difficile à la citadelle



juste à côté d'éléments médiévaux, les derniers sursauts de la fortification avec le système Séré de Rivières


 une conception médiévale de la poliorcétique parfaitement conservée


 autour de la ville





 Montreuil, condensé de l'histoire de la fortification vaut donc la visite pour l'étonnante diversité et la conservation des solutions adoptées au fil des siècles...

Après tout, au pied de la ville, retrouve t on encore un Wiederstandnest allemand dans l'emprise de la gare


mardi 20 février 2018

le sablier

Après une procédure rapide, trois semaines pour l'appel d'offres, deux jurys dont personne ne connaissait finalement ni la composition, ni la qualification, Dunkerque mis au vote trois projets de monument commémorant l'opération Dynamo pour combler un "espace" vide près des courtines du Bastion 32, alors que le mémorial-musée voyait effectif son agrandissement... Une "votation" citoyenne rassemblant aux alentours de 700 personnes (pas mal pour une agglomération de cette taille, non?) vit le projet de Severine Hubard gagner le "concours"... Bref, votre hôte n'est pas vraiment convaincu de l'oeuvre et vous laisse seul juge...




Plutot imperméable à l'art "contemporain", j'avoue, je vois mal le lien malgré les explications données...