vendredi 19 juin 2020

LA PIPE DE JEAN BART, par Alexandre Dumas


LA PIPE DE JEAN BART, par Alexandre Dumas
(Causerie)
Alexandre Dumas, « La Pipe de Jean Bart (Causerie) », in D’Artagnan du 4 avril 1868. La seconde partie de cette « Causerie », d’ordre plus générale, est parue dans D’Artagnan du 7 avril 1868, sous le titre « Les Pots à tabac ». Les diverses rééditions de ce texte sont, pour la plupart, tronquées : il est ici présenté dans son intégralité.


 
In : Anthologie, Jean Bart, l’empreinte du Roi des Corsaires, éditions Bibliogs, collection Sérendipité, 2017, 121 pages, pp 85-88

Ce fut chez les marins surtout que l’habitude du tabac se répandit. Quand après quinze jours, vingt jours, un mois de mer, toutes les conversations sont épuisées, quand les contes du gaillard d’avant sont taris eux-mêmes aux lèvres du joyeux Provençal ou du sombre Breton, quand en se couchant on ne voit que le ciel et l’eau, quand en se levant on ne voit que l’eau et le ciel, pendant ces longs quarts de nuit où il faut, gabier, veiller dans la hune ; timonier, tourner la roue du gouvernail ; enseigne, marcher d’un bout à l’autre du bâtiment ; c’est alors que dans cet isolement forcé, la pipe inutile à terre, devient la compagne obligée du marin. Et cependant l’habitude du tabac resta longtemps avant de s’élever des simples marins aux officiers.
 
Circonscrits dans leurs limites du gaillard d’avant, les matelots pouvaient y fumer à leur loisir ; mais nul d’entre eux ne se serait avisé de traverser, la pipe à la bouche, la ligne qui séparait les matelots des officiers. Si la pipe de Jean Bart est devenue si célèbre, c’est parce que Jean Bart était à peu près le seul des officiers de marine qui fumât.
 
Mais aussi, pour fumer, Jean Bart avait-il trois raisons :
Il était de Dunkerque, pays humide et froid, où la pipe est non seulement une compagne, mais un poêle. Il était fils, petit-fils et neveu de corsaires ; enfin il fut corsaire lui-même jusqu’à l’époque où Louis XIV l’appela dans la marine militaire.
 
À cette époque, Jean Bart avait déjà quarante et un ans ; il était trop tard pour changer ses habitudes de jeunesse ; et cependant, ceux qui voudront y réfléchir, demeureront parfaitement convaincus que, lorsque Jean Bart alluma sa pipe dans l’antichambre du roi, ce n’était pas par ignorance de l’étiquette de Versailles, mais parce qu’il voulait attirer l’attention sur lui, de façon à ce qu’on fut forcé de le mettre à la porte du palais ; et comme, après tout, il était chef d’escadre et qu’il s’appelait Jean Bart, ce n’était pas chose facile de le mettre à la porte, ou d’aller dire à Louis XIV qu’il y avait, porte à porte avec lui, un homme qui fumait.
 
On savait que Jean Bart venait demander au roi une grâce, une grâce que le roi avait déjà refusée deux fois. On ne faisait pas parvenir au roi les demandes d’audience de Jean Bart. Il fallait que Jean Bart prît le cabinet du roi par surprise. Jean Bart mit de côté ses fameux habits de drap d’or doublé d’argent, qui faisaient tant de bruit dans les salons de Paris, revêtit son simple costume d’officier supérieur de la marine, passa seulement à son cou la chaîne d’or que le roi lui avait donnée autrefois, en récompense de ses exploits de corsaire, et se présenta à l’antichambre de Sa Majesté, comme s’il avait sa lettre d ’admission.

— Monsieur le capitaine de frégate, demanda l’officier chargé d’introduire les solliciteurs près du roi; monsieur le capitaine de frégate, avez-vous votre lettre d’audience ?
 
— Ma lettre d’audience ? dit Jean Bart ; pourquoi faire ? Je suis, Dieu merci, assez bon ami du roi, pour qu’il n’y ait pas besoin de toutes ces niaiseries-là entre nous. Dites-lui que c’est Jean Bart qui demande à lui parler, et cela suffira.
 
— Du moment où vous n’avez pas de lettre d’audience, reprit l’officier, personne ne se permettra de vous annoncer.
 
— Avec ça que j’ai besoin qu’on m’annonce, fit Jean Bart, et que je ne m’annoncerai pas bien moi-même !
 
Et il s’avança vers la porte de communication.
 
— On ne passe pas, mon officier, dit le mousquetaire de faction.
 
— Est-ce la consigne ? demanda Jean Bart.
 
— C’est la consigne, répondit le mousquetaire.
 
— Respect à la consigne, dit Jean Bart.
 
Puis s’adossant à la boiserie, il tira une pipe du fond de son chapeau, la bourra de tabac, battit le briquet et l’alluma.
 
Les courtisans le regardaient avec stupéfaction.
 
— Je vous ferai observer, Monsieur le capitaine de frégate, dit l’officier, qu’on ne fume pas dans l’antichambre du roi.
 
— Alors, qu’on ne m’y fasse pas attendre ; moi, je fume toujours quand j’attends.
 
— Monsieur le capitaine de frégate, je vais être oblige de vous faire sortir.
 
— Avant que j’aie parlé au roi ! fit Jean Bart en riant. Ah ! je vous en défie bien.
 
Et, en effet, ce n’était pas, comme nous l’avons dit, chose facile que de mettre Jean Bart à la porte ; de deux maux choisissant le moindre, et surtout le moins dangereux, l’officier alla dire au roi :
 
— Sire, il y a dans votre antichambre un officier de marine qui fume, qui nous défie de le faire sortir, et qui nous déclare qu’il entrera malgré nous.
 
Louis XIV ne se donna pas même la peine de chercher.
 
— Je parie que c’est Jean Bart ! dit-il.
 
L’officier s’inclina.
 
— Laissez-le finir sa pipe, dit Louis XIV, et faites-le entrer.
 
Jean Bart ne finit pas sa pipe ; il la jeta dans la cheminée et s’élança vers le cabinet du roi ; mais à peine eut-il dépassé le seuil de la porte qu’il s’arrêta, saluant respectueusement Louis XIV.
 
Jean Bart était arrivé à son but.
 
Il se trouvait en face du roi avec la même adresse qu’il manœuvrait devant les escadres ennemies : il conduisit la conversation à travers les écueils, les passes, les rochers, où il voulait l’amener ; c’est-à-dire qu’ayant commencé par se faire faire force compliments sur sa sortie du port de Dunkerque où il était étroitement bloqué par les Anglais, sur l’incendie de plus de quatre-vingts bâtiments ennemis qu’il brûla en mer ; enfin, sur sa descente à Newcastle, il mit un genou en terre devant le roi, et finit par lui demander la grâce de Keyser, son matelot, condamné à mort pour avoir tué son adversaire en duel.
 
Le roi hésitait.
 
Jean Bart, que l’amitié fraternelle qu’il portait à Keyser rendait éloquent, pria, adjura, conjura !
 
— Jean Bart, dit Louis XIV, je vous accorde ce que j’ai refusé à Tourville.
 
— Sire, répondit Jean Bart, mon père, deux de mes frères, vingt autres membres de ma famille sont morts au service de Votre Majesté. Vous me donnez aujourd’hui la vie de mon matelot, je vous donne quittance pour celles des autres.
 
Et Jean Bart sortit, pleurant comme un enfant, et criant : Vive le roi ! à tue-tête.
 
Ce fut alors qu’enveloppé par tous les courtisans qui voulaient faire la cour à un homme qui était demeuré plus d’une demi-heure en audience privée avec Louis XIV, et ne sachant comment sortir de ce cercle vivant qui commençait à l’étouffer, il profita de ce qu’un des courtisans lui demandait

— Monsieur Jean Bart, comment donc êtes-vous sorti du port de Dunkerque, bloqué comme vous l’étiez par la flotte anglaise ?
 
— Vous voulez le savoir ? répondit-il.
 
— Oui, oui, dirent-ils tous en chœur, cela nous ferait grand plaisir.
 
— Eh bien ! vous allez voir. Je suis Jean Bart, n’est-ce pas ? Vous êtes la flotte anglaise, vous ; vous me bloquez dans l’antichambre du roi et vous m’empêchez de sortir. Eh bien ! vli ! vlan ! piff ! paff ! voilà comment je suis sorti ! Et à chaque exclamation, allongeant un coup de pied ou un coup de poing à celui qui était en face de lui et l’envoyant tomber sur son voisin, il s’ouvrit un passage jusqu’à la porte.
 
Arrivé là :
 
— Messieurs, dit-il, voilà comment je suis sorti du port de Dunkerque.
 
Et il sortit de l’antichambre du roi.

(note du blog: évidemment cela fait partie de la légende dorée posthume de Jean bart, Louis XIV avait en horreur le tabac et l'on imagine bien mal Jean Bart s'affranchir de l'étiquette, lui qui ne se deplaca pas à Versailles, contrairement à Forbin, pour plaider sa cause apres son évasion des geôles anglaises. De plus, l'homme était rude mais pas au point de bousculer la noblesse... enfin en bon flamand et dunkerquois, il maitrisait bien mal le français qui n'etait point sa langue natale)

lundi 15 juin 2020

les pestes en Flandre (1350-1500)


 Au moment où nous pensons sortir d'une pandémie (pensons puisqu'il semble que de nouveaux foyers d'infection apparaitraient de nouveau du coté de Beijing), et qu'il ne s'agisse pas de la première pandémie que nous affrontons (pour ne citer que quelques unes, le choléra, la grippe espagnole, la grippe de Hong-Kong...), et que nous  mesurons à peine les conséquences sociales et économiques (il y en aura peu de sociétales, un épisode de quelques mois et deux mois de confinement ne pèsent guère pour changer des mentalités), il est de bon ton de revenir sur un épisode qui a marqué la société européenne durablement (pour mémoire, le dernier épisode de peste date de 1720 à Marseille)...


In Alain Derville, "Villes de Flandre et d’Artois (900-1500)", éditions Septentrion presses universitaires, Lille, 2002, 178 pages, pp 145-147

 
En 1349 arriva le bacille de Yersin, c’est-à-dire la Peste Noire, laquelle selon Froissart, emporta « la tierce partie du genre humain ». Les chiffres du Nord confirment cette estimation, quoique certains grands maîtres s’obstinent à parler d’un « accident négligeable ». Le bacille revient en 1360, aussi meurtrier ou plus : encore 33% de morts au moins. Il frappa encore, et sans doute aussi fort, en 1369 et, pensent certains, peut-être vers 1382-1384. Ainsi quatre « grans mortoires » (en comptant celui de 1340) emportèrent-ils chacun le tiers des êtres humains. En 1370, il ne devait rester que 19,75 % de la population de 1339, disons 25% pour tenir compte du croît naturel, supposé fort (0,8%) au lendemain des mortalités.
 
Par conséquent les chiffres des populations urbaines sont à relativiser ; 10.000 habitants après 1370, cela en suggère 40.000 avant 1340, ou peut-être 30.000 car beaucoup d’auteurs pensent qu’après les passages de la mort la population urbaine se releva plus vite que prévu : l’immigration favorisait les villes. Donc le coefficient d’urbanisation aurait augmenté du fait des mortalités.
 
Or l’effondrement démographique fut général en Europe, vers 1450, par exemple, les provinces françaises pour lesquelles on a des évaluations plausibles avouaient toutes une population réduite des trois quarts depuis 1328, même celles qui n’avaient pas ou pas trop souffert de la guerre. Le marché s’étant ainsi contracté, il faut évidemment relativiser la baisse de certaines productions : quatre fois moins de clients à vêtir, donc quatre fois moins de draps à produire, à moins que le niveau de vie des masses ne se soit relevé.
 
Pendant longtemps, les historiens belges qui apparemment n’avaient pas lu leurs chroniqueurs ont professé que la Flandre Flamingante avait miraculeusement échappé à la peste, ou du moins que la ponction démographique avait été faible et en tout cas vite compensée par l’afflux des ruraux. On sait aujourd’hui que ce miracle ne se produisit pas et qu’à plusieurs reprises la mort noire frappa la Flandre Flamingante, avec autant de cruauté sans doute que Tournai, Lille et les villes artésiennes.
Pour Gand, on a pu établir qu’en 1356-1358 la population s’élevait à 64.000 habitants et cela après la peste de 1349, peut-être aussi celle de 1340, qui fit autant de morts à Lille et ailleurs, sans oublier la famine de 1316 ; bref, l’apogée démographique (100.000 âmes ?) se situerait vers 1300, moment, on l’a vu, la ville devisa cette immense enceinte de 644 ha qu’elle ne devait jamais remplir, car la peste frappa à coups redoublés. Après quatre mortalités d’un tiers il ne devait pas rester ici, à la fin du siècle, plus de 25.000 habitants, plus de 25.000 habitants, comme l’ont proposé des historiens sérieux. Pour d’autres, les mortalités du XVe siècle (1400-1401, 1438-1439, 1456-1459, 1487-1490) n’auraient pas empêché la population de croitre jusqu’à 45.000 habitants vers 1500. C’est fort douteux, surtout si l’on considère que la draperie, qui fournit les gros bataillons humains, était morte.
 
On devrait en dire autant de Bruges et d’Ypres où il restait en 1412 10.489 habitants et 10.523 en 1431 puis 9.390 en 1427, 7.626 en 1491 et 9.563 en 1506. Loin d’avoir vu affluer les ruraux, ces villes souffrirent de la désindustrialisation, de la ruine et parfois de la mort de leurs draperies.
 
Pour les villes francophones, on a quelques informations solides. Lille devait compter en 1455 15.560 ou 13.730 habitants. Pour Saint-Omer, selon un document qui doit dater de 1477-1482, la ville consommait par semaine 600 rasières de blé, donc par an 31.200 rasières, 41.500 hl, ce qui, à 2,5 hl par bouche donne 15.000 habitants. Pour Arras on a compté 2.800 maisons en 1382, soit peut-être 14.000 âmes. Pour ces trois villes qui avaient fait quelques 40.000 habitants vers 1300, la population avait été réduite de 60% environ. Comme la baisse avait été de 75% dans le plat pays, le taux d’urbanisation augmenta. Dans la Flandre Wallonne, il devait être de 41.18 % en 1449 et de 47,09 en 1549. Pour la Flandre Flamingante on peut proposer quelque 30% en 1469.

mardi 9 juin 2020

La conquête du littoral flamand selon Emile Coornaert


In E. Coornaert, « La Flandre Française de langue flamande »,  Les éditions ouvrières, Paris, 1970, 406 p, pp 20-22


Pendant les huit ou neuf premiers siècles de notre ère, les populations de l’actuelle Flandre française, par la force des choses, vécurent plus ou moins à l’écart des événements retenus par l’histoire scolaire. Des routes traversaient le pays, « inflexiblement droites », elles rayonnaient de Cassel vers Boulogne, vers Thérouanne (et Saint-Riquier, aux VIIe-VIIIe siècles), vers Arras, vers Bavai, vers Tournai ; des routes secondaires allèrent vers la limite du pays maritime, à Leffrinckoucke par Wormhoudt et Wylder, – à Mardyck par Stenne – et vers Furnes par Hardifort et Oost-Cappel. Nous ignorons quels échos purent y susciter les faits et gestes des grands, quelles occasions les hommes purent avoir de dépasser l’horizon régional. Dans un temps où la religion occupait avec force les esprits, le « peuple » était plus ou moins réellement tourné vers la petite métropole Thérouanne. Nous mesurons mal le rayonnement des abbayes, mais il n’est pas douteux que celles de Wormhoudt puis de Bergues exercèrent une influence dans le pays.
 
Pendant les périodes mérovingienne et carolingienne, le pays s’était largement accru par la conquête de la plaine maritime.
 
Sans doute dès le IVe siècle, et jusqu’au VIIIe, la côte, toujours instable, fut submergée par de violents retours de la mer : essentiellement, il s’agit de la transgression dite « Dunkerquienne » : une large bande de territoire (dix à douze kilomètres) fut noyée. (Le front de mer ne fut guère fixé en Flandre qu’au XIIe et au XIIIe siècles.) en arrière de cette nappe, une campagne inhospitalière, « une vaste solitude d’arbres serrés », non infranchissable, quoi qu’on en ait dit même à l’époque, le « Veld », dont la forêt de Nieppe et celle d’Houthulst en Belgique sont encore des témoins, forma barrière contre une occupation dense entre la Lys et la zone maritime. « De tout temps, il y eu une Flandre occidentale et une Flandre orientale, menant chacune son existence, appartenant à un univers différent » : distinction partiellement expliquée au fond par la différence entre la Flandre argileuse à l’ouest et la Fandre sableuse à l’est.
 
La mer commença à reculer au VIIe siècle et l’effort des hommes l’accompagna en la repoussant : la mer et la terre n’ont cessé de se braver au long de l’histoire. En 648 sont mentionnées Loon et Synthe. Parmi les premières éminences émergées apparurent sans doute une petite bande de terre autour de la frontière entre Bray-Dunes et La Panne, ainsi que l’élévation où s’est installée le village d’Holque (probablement en 877), vers le fond du golfe de l’Aa. La plaine maritime fut longtemps une zone de terres amphibies. Une grande partie en était habitable dès la fin du IXe siècle. Les estuaires furent réduits : celui de l’Aa, qui atteignait encore la mer au IXe siècle par de nombreuses petites embouchures et où l’emplacement de Gravelines était occupé par des laisses de mer au XIe, et celui de la Gersta, qui allait devenir la rade et le port de Dunkerque. Des digues avaient été élevées au moins au Xe. Le Groenenberg, au pied duquel s’élevé Bergues, « en position insulaire », longtemps relié à la terre ferme par un isthme, était encore entouré par la mer en ce même siècle : la ville était encore dite juxta mare en 981 et in Gersta supra mare en 1107. La défense et la conquête du sol en bord de mer s’imposèrent continûment de siècle en siècle. « L’installation humaine sur les polders n’est vraiment sûre que dans la seconde moitié du XIe siècle ». Des villages surgirent peu à peu plus nombreux à la lumière de l’histoire écrite : en 1022 Bierne, Steene, en 1067 Armbouts-Cappel, Coudekerque, Dunkerque, Hoymille, Spycker, Ghyvelde. Le pays au bois était peuplé largement.
 
Les habitants du futur Westhoek, comme ceux de toute la Flandre, étaient entraînés depuis des siècles, à fabriquer des tissus, qui étaient exportés. Les draps dits « frisons » du IXe siècle étaient, au moins en partie, des produits flamands : ils reçurent leur nom des hardis navigateurs des côtes septentrionales de la mer du Nord qui les répandirent rapidement autour de cette mer.
 
Un commerce put se faire vers l’extérieur par Sithiu, occupé par Saint-Omer en 648, et dont les marchands achetaient des laines anglaises vers 800, par un mystérieux Portus Iserae (sur le golfe de l’Yser : vers Dixmude ? – son port était encore accessible par mer en 1128) – sans doute aussi par Bergues.
 
Pendant les siècles où la plaine maritime a pris la forme qu’elle a sensiblement gardé jusqu’à aujourd’hui, le comté de Flandre s’était constitué.