vendredi 18 octobre 2019

Dans la famille Périer de Salvert, le frère aîné


Une fois n'est pas coutume, encore un marin passé dans l'ombre de la mémoire dunkerquoise en raison de l'omniprésence de Jean Bart...
Né en 1687 d’un père capitaine de Vaisseau, issu d’une famille de marins normand, Etienne Périer de Salvert, dit Périer l’aîné pour le différencier de son cadet Antoine, s’engage à l’âge de 8 ans comme volontaire. De 1695 à 1704, il navigue sur des navires escortant les convois en Manche et Mer du Nord. Autant dire qu’il voit déjà la mort de près. En avril 1704, il entre chez les gardes-marine, embarque sur le Protée puis sur le Prince-Eugène. Il navigue alors dans l’escadre du chevalier de Saint-Pol-Hécourt.
 
Les années 1706 et 1707 le mettent à rude épreuve, membre de l’équipage du Mars, il est de l’escadre de Forbin sous les ordres duquel il participe à de nombreux combats, prend plusieurs vaisseaux anglais et hollandais. Au cours des opérations menées par Forbin et Duguay-Trouin, il est blessé lors de la prise du Ruby. Forbin est aussi son supérieur hiérarchique lorsqu’il faut amener des troupes en Ecosse.
 
En 1710, on le retrouve sur le Hampton-Court armé en course. Audacieux, Etienne de Périer capture plusieurs navires mais il est finalement pris à son tour et connaît les geôles ennemies. L’année suivante, il est libéré mais s’éloigne de la mer : il sert à terre dans le corps des canonniers de Marine établis à Valenciennes.


Vers des mers plus chaudes
 
1714-1715, deux années de pérégrinations lointaines. Sur la Flore et la Subtile, il participe à la campagne du Sénégal. Le Roi a décidé que ses navires doivent lutter contre le piratage et la contrebande. Il n’en capture pas moins une frégate anglaise. A la fin de 1715, il passe au service de la compagnie du Sénégal pour le compte de laquelle il commande le Neptune puis le Duc d’Orléans. En 1720, il assure le commandement en second de l’Achille, ce qui lui permet de croiser pendant trois ans devant les côtes chiliennes et péruviennes.
 
Le roi, reconnaissant ses mérites, l’anoblit en 1726 et le nomme gouverneur de la Louisiane. Trois ans plus tard, il reçoit le grade de Capitaine de Frégate mais l’action ne manque alors pas puisqu’il doit mater la révolte des Indiens Natchez. Son frère cadet, Antoine, l’y rejoint avec une commission de lieutenant du Roi. La tâche est impressionnante, il ne rentre en France qu’en 1732.

Retour temporaire aux mers froides
 
En 1738, il est fait Capitaine de Vaisseau et commande le Griffon, puis le Bourbon qu’il mène en Baltique en 1740, l’Astrée puis le Mars. Avec ce dernier vaisseau, il prendre le navire anglais Northumberland le 19 mai 1744 alors qu’il cingle vers Saint-Domingue. Confisquant le navire ennemi, il en prend le commandement. Avec le Trident, il participe à la malheureuse expédition d’Arcadie en 1746. 
 
En mars 1751, il est nommé Chef d’Escadre et prend le commandement du Dragon ainsi qu’une escadre d’évolution. L’année est chargée en missions. On lui confie le Courageux et prend la tête d’une escadre pour Saint-Domingue. Marin d’élite, il enlève 12 navires ennemis… Sa haute valeur est reconnue en avril 1757, le voilà fait Major-Général et reçoit en août 1765 la Grand Croix de Saint-Louis. 
 
Il est temps pour lui de se retirer dans ses terres de Trédoual près de Morlaix. C’est dans son château breton que ce Dunkerquois d'adoption, qui a servi pendant 70 ans, reçut plusieurs blessures, rend son dernier soupir…

1 commentaire:

  1. Un article tout à fait passionnant et de qualité, merci.

    Nonobstant, suite à l'anoblissement de son père Étienne de Perier I, Étienne de Perier II dit "Perier l'Ainé" portait le patronyme "de Perier".

    C'est son frère puiné, Antoine Alexis de Perier de Salvert dit "Perier le Cadet" qui ajouta le patronyme "de Salvert" à son nom, lors de son mariage avec Marie-Françoise Piotard en 1729. (Source : Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, "Mémoires de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts", 1862, page 240 - ouvrage consultable en ligne).

    Pour plus d'informations, vous pouvez consulter la page Wikipédia relative à Étienne de Perier, Antoine Alexis de Perier de Salvert et à la famille de Perier.
    Meilleures salutations.

    RépondreSupprimer