samedi 14 janvier 2017

bonne nouvelle pour le patrimoine industriel régional

MARQUETTE-LEZ-LILLE

Feu vert pour le dépôt du permis de construire des Grands Moulins de Paris

Par BRUNO TRIGALET |


Dans les jours, voire les heures qui viennent, Xavier Lucas, le PDG de la Financière Vauban, va enfin pouvoir déposer le permis de construire pour transformer les Grands Moulins de Paris, dont la silhouette fantomatique se dresse depuis des années à Marquette-lez-Lille, au bord de la Deûle. L’ensemble prestigieux mêlera logements de standings, commerces et logements sociaux.
  
La bonne nouvelle selon laquelle le ministère des Finances avait enfin délivré son agrément, après deux ans d’attente, a été délivrée ce jeudi soir par Jean Delebarre, lors de la cérémonie de vœux. La reconquête de cette friche industrielle était presque devenue un sujet de plaisanterie depuis plusieurs années. Avec une constance indéfectible, le maire annonçait à chaque cérémonie de vœux que le lancement du chantier était imminent. Et avec une persistance têtue, les faits lui donnaient tort année après année. Au point que son optimisme avait fini par se transformer en colère ces deux dernières années.

Outre du retard incombant au ministère de Finances, le projet avait souffert des atermoiements consécutifs aux négociations entre la SCI Diane de la Provanchère, dirigée par Jean-Pierre Maurice, propriétaire du site depuis 1991, et plusieurs acheteurs porteurs de plusieurs projets. Tous les signaux sont enfin au vert. Il y a deux ans, en juin 2015, Xavier Lucas, le PDG de la Financière Vauban, nous avait assuré : «  Si demain on a l’agrément, après-demain, on dépose le permis de construire.  »

Autoriser l’application de la loi Malraux 

 

L’agrément consiste, rappelons-le, à autoriser la vente d’un immeuble inscrit aux Monuments historiques à plusieurs propriétaires et investisseurs qui, bénéficiant des mesures de la loi Malraux en faveur de la sauvegarde du patrimoine national, pourront donc déduire 100 % du montant des travaux de réhabilitation de leurs revenus globaux. L’opération financière proposée par Xavier Lucas et sa Financière Vauban, spécialisés dans ce genre d’opérations (ils ont réalisé des programmes de prestige, hôtellerie ou logement, dans des bâtiments anciens remarquables à Valenciennes, Douai, Seclin, par exemple), vise à créer 265 logements et de l’activité commerciale et de services. Ce projet est en quelque sorte la locomotive de la reconquête de tout l’espace occupé jadis par l’activité industrielle sur les rives de la Deûle à cet endroit (outre les GMP, ici, il y avait Rhodia, Massey Ferguson, notamment).

Le souvenir du drame de juin

Lors de la cérémonie de vœux, Jean Delebarre rappela que ce site privé, souvent visité et squatté malgré les dispositifs destinés à en interdire l’accès, avait été le théâtre d’un drame en juin dernier avec la mort d’une jeune fille de 16 ans tombée d’une vingtaine de mètres. Un drame qui l’avait accablé. «  Ce drame ne serait sans doute pas arrivé si l’État avait délivré depuis quelques années cet agrément qui aurait permis de sécuriser ce site  » ajouta-t-il en précisant que, quelques semaines plus tard, il avait dû batailler encore «  lorsque des imbéciles peu scrupuleux avaient collé des Pokemon dans ce bâtiment où tout est dangereux  ».


Problèmes de voisinage

 

Jean Delebarre ne cacha pas non plus qu’il restait encore un problème à lever : celui de la présence de deux entreprises au pied des Grands Moulins de Paris, un ferrailleur (en haut à droite sur la capture d’écran de Google Maps) et une centrale à béton avec lesquels des négociations sont menées depuis plusieurs années pour favoriser leur déménagement. On pourrait ajouter le site de Délifrance (à gauche), boulangerie industrielle anciennement intégrée aux GMP, et qui vient de fermer, dont on imagine mal qu’il pourrait lui aussi continuer à abriter une activité industrielle lourde.

in LA VOIX DU NORD, édition de Marcq-Lambersart, 13 janvier 2017

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