mardi 5 avril 2016

honorer l'épopée des "demoiselles au pompom rouge"


au moment où la municipalité annonce sa volonté de déplacer le monument des Fusiliers-marins pour construire un parking silo, il est utile de rappeler son histoire. La mairie évoque sa volonté de le placer au bout de la rue de la Porte d'eau, les associations patriotiques préféreraient - semble-t-il - qu'il rejoigne le mémorial du bastion 32... Personnellement, je proposerais qu'il soit installé à saint-Pol-sur-mer... En effet, quand la demi-brigade de l'Amiral Ronarc'h fut mise sur pied, elle assura quelques semaines le renfort de police à Paris puis s'installa sur le terrain d'aviation de saint-Pol et c'est là d'ailleurs que le Président Poincaré vint leur remettre lui-même leur drapeau...

A Dunkerque-même, la Grande guerre a permis l’érection d’un autre monument : celui des Fusiliers-marins. Les « demoiselles au pompon rouge », comme on les surnommait à cause de leur uniforme, avaient mis fin à la course à la mer en empêchant les Allemands de franchir l’Yser à Dixmude... Le sculpteur Valenciennois Félix Desruelles, l’auteur du mur des Fusillés à Lille, cisela le monument dans un superbe grès rose de Saverne, suivant les dessins de l’architecte Jean Morel. Georges Leygues, ministre de la Marine l’inaugura le 11 novembre 1929 en présence de troupes françaises et britanniques. 


 
Deux bas-reliefs encadrent l’ordre du jour de l’amiral Ronarc’h du 11 octobre 1914 : « Il va de notre honneur d’aider les Belges dans cette tache jusqu’à l’extrême limite de nos moyens. En conséquence, le passage de Dixmude devra être tenu par vous tant qu’il restera un fusilier-marin vivant. Quoiqu’il arrive, la retraite est la seule hypothèse qui ne puisse être envisagée ». Ils tirent bon... La stèle énumère leurs nombreux engagements... Au sommet d’une fine colonne, une déesse guerrière, les mains sur le pommeau d’un glaive, scrute l’horizon... Ce monument aurait pu disparaître dans la tourmente de 1940. Il en porte les stigmates. Durant l’Occupation, les Allemands creusèrent à ses pieds un tobrouk surmonté d’une tourelle de char pour interdire le passage vers le centre-ville. Sa position était importante, face à la route de Bergues, coincé entre la gare et la sous-prefecture. Il fallut attendre 1964 pour que le sculpteur parisien Patrisse en efface les blessures et pour qu’une rénovation récente lui rende son éclat, d’autant plus nécessaire que les Fusiliers-marins étaient ici parmi les plus populaires...

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