L'abbaye Saint-Bertin est une ancienne abbaye bénédictine fondée, au VIIe siècle, par l'évêque de Thérouanne sous le nom d'abbaye de Sithiu (l'ancien nom de Saint-Omer) et ont été classées monument historique en 1840.
Le monastère fut fondé par des moines missionnés par la ville de Sithiu, Bertin, Mommelin et Ebertram, dont la mission première était d'évangéliser la région.
C'est à Saint-Bertin qu'a été enfermé en 751, Childéric III, dernier roi des Francs de la dynastie mérovingienne sur ordre de Pépin le Bref, maire du Palais, conforté par le pape qui admet que celui qui exerce réellement le pouvoir exerce le ministère royal, semant les germes du futur empire carolingien. Il meurt à Saint-Omer en 755.
L’abbaye devint l'une des plus influentes du Nord de l’Europe, avec celles de Saint-Amand et de Saint-Vaast. Plusieurs manuscrits enluminés ont été produits dans son scriptorium à l'époque carolingienne dans le style franco-saxon comme le psautier de Louis le Germanique, conservé à la Bibliothèque de Berlin.
Une église romane a été édifiée vers le milieu du XIe siècle. Il subsiste quelques chapiteaux et les fragments d’une mosaïque conservés au musée de l’hôtel Sandelin.
L'église s'élève d'une hauteur de 25 mètres, avec une tour de 48 mètres, et comprend un grand sanctuaire en hémicycle desservant cinq chapelles. Ce dernier a été construit au XIVe siècle et a servi de modèle à l’église, dont la construction ne s’est achevée qu’au début du XVIe siècle.
En 1789, l’abbaye devient bien national à la suite du décret du 2 novembre 1789 de l'Assemblée constituante qui met les biens de l’Église à la disposition de la Nation, afin de gager les assignats, premier véritable papier monnaie émis en France.
Le décret du 13 février 1790 interdit les vœux
monastiques et supprime les ordres religieux réguliers, hors ceux
chargés de l’éducation publique et les maisons de charité. Le 15 août
1791, les moines sont expulsés de l'abbaye. En 1792, les bâtiments
conventuels sont vendus. Le 3 octobre 1792, les cloches de l’abbatiale sont brisées. En 1799, l'église abbatiale est vendue à des particuliers qui l'abandonnent.
En 1811, la ville de Saint-Omer devient propriétaire des ruines de l'abbaye.
En 1830, la commune demande la destruction de l'édifice ; ce qui reste de la nef de l'église servira à construire le nouvel hôtel de ville. Seul le clocher subsiste. Il est même consolidé par un contrefort construit dans la nef (toujours visible). Il s'effondre après la Seconde Guerre mondiale en 1947 à cause des bombardements au centre ville et de l'abandon du site.
En 1844, des fouilles ont été réalisé dans la nef de l'abbaye permettant de découvrir de nombreuses sépultures des abbés.
Aujourd'hui, le site est entretenu avec la pause de grilles et la matérialisation au sol des murs disparus pour en faire un parc paysager. La visite en vaut la peine tant pour les amateurs d'architecture religieuse que pour les nostalgiques des ruines "romantiques".
Le projet d'élever une statue à Suger a vu le jour en 1874. Après de
multiples discussions et de réunions entre le conseil municipal, les
Antiquaires de la Morinie et Louis Noël, le sculpteur à l'origine de la démarche, le projet ne verra pas le jour à
Saint-Omer.
La statue de Suger qui trône devant l'enclos enclos Saint-Bertin est l'oeuvre de
Jean-Baptiste Stouf, sculpteur français (1742-1826). Elle faisait partie
d'un ensemble de douze statues monumentales dont celles de quatre
grands ministres : Sully, Colbert, Richelieu et Suger.Elles avaient été installées en 1816 par ordonnance de Louis XVIII sur le pont de la Concorde, pour remplacer celles placées en 1810 par Napoléon Bonaparte représentant huit généraux. Ces monuments, trop lourds pour le pont, menaçaient sa structure et Louis-Philippe les fait enlever pour les transférer en 1836, dans la cour d'honneur du château de Versailles.
En 1931, la décision est prise de disperser ces statues à travers la France en fonction du lieu de naissance du grand homme qu'elles représentent ou en fonction du domaine dans lequel il s'est illustré. C'est ainsi qu'en février 1931, le ministre des Beaux-Arts attribue à la ville de Saint-Omer, Suger, supposé né dans cette cité.
En mars 1931, le conseil municipal accepte cette offre d'autant que Suger est aussi réclamé par la ville de Vaucresson. L'imposant convoi de douze tonnes, transporté par le garage Prévot de Saint-Omer, arrive en ville le 31 juillet 1931.
Suger trône toujours devant l'enclos Saint-Bertin. Il a échappé aux bombardements de 1943 et a assisté, sans bouger et sans une égratignure, à la chute de la tour Saint-Bertin le 22 juillet 1947.
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