vendredi 20 février 2015

un tour à sainte-Rictrude de Marchiennes

Figure majeure de la christianisation du nord de la Gaule à l’époque mérovingienne, Sainte Rictrude est patronne de l'église paroissiale de la ville où se dressait son monastère.

L'ancienne église remonte au moins au XIVe ou XVe siècle, puisqu’il s’y trouvait une épitaphe portant date de l’année 1476. elle était cernée par un cimetière. Trop petite pour contenir les  paroissiens, la foudre qui frappe le clocher en 1742 et une ordonnance de l’évêque d’Arras en 1779, l'obligent à fermer. Plutôt que restaurer, on préfère reconstruire. L'église actuelle est édifiée sur les plans de l’architecte Jacques-François-Joseph LESAFFRE,qui décide en même temps du transfert du cimetière à la fin de 1785, la construction débute au début de l’année 1787. Pendant les travaux, la tour s’effondre sur elle-même, écrasant la ligne des 3 premières voûtes et entraînant la seconde rangée de voûtes et les 2 premières colonnes de la nef. C’est à Benjamin Allard DEWARLEZ-LEPERS que fut confié, sans doute en 1808, le relèvement de l’église, avec un début des travaux en 1811 et une livraison des travaux en 1815. Marchiennes avait été privée d’église pendant 35 ans.

De style néoclassique comme celles de St-Amand, Wasquehal, Auby, Le Quesnoy, il y coexiste  la survivance des usages constructifs régionaux, la connaissance des modèles classiques et l’ouverture au courant néoclassique de la fin du XVIIIe siècle. De l’ancrage local est représenté par l’emploi des matériaux : le grès en sous-bassement, la brique, la pierre calcaire blanche d’Hordain, la pierre calcaire du Tournaisis.

La façade et la tour bénéficièrent d’une restauration générale en 1902-1903. Pendant un vote du conseil municipal présidé le 20 mai 1903 par le conseiller René Bigot, un membre proposa de faire graver sur le fronton de l’église la devise républicaine. La motion fut mise aux voix, mais comme il y avait nombre égal de votants pour chaque parti, le Président revendiqua sa prépondérance. On peut donc lire la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » depuis cette date. Cette inscription doit bien sûr se comprendre dans le contexte de tension préliminaire à l’adoption, en 1905, de la loi de séparation de l'Eglise et de l’Etat. Seule une trentaine d’édifices en France portent cette mention.
























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