samedi 8 septembre 2012

petit rappel nécessaire et parfois utile : Flandre et Hainaut sous l'Ancien Régime


In Cabourdin & Vial – Lexique historique de la France d’Ancien Régime – collection lexiques U, Armand Colin, Paris, seconde édition 1981, 327p, pp. 138-139

« Ces deux comtés, bourguignons depuis le XIVe siècle, espagnols au XVIe, entrent progressivement et incomplètement dans le royaume au cours du règne de Louis XIV, à la suite des traités des Pyrénées (1659, Gravelines, Le Quesnoy), d’Aix-la-Chapelle (1668, Lille, Douai, Tournai), de Nimègue (1678, Valenciennes, Maubeuge). Les traités de Ryswick (1697) et d’Utrecht (1713) entraînent des abandons (Charleroi, Luxembourg, Mons, Tournai, Ypres) et tracent la frontière définitive entre le royaume et les Pays-Bas (autrichiens après 1713). Cette frontière organisée par Vauban, coupe en deux les anciennes principautés féodales et les domaines linguistiques. Le rattachement à la France provoque d’abord quelques réticences ; mais le ralliement se fait assez rapidement et le bilinguisme se maintient de fait dans les campagnes.

Les terres conquises forment le gouvernement de Flandre, mais Dunkerque, rachetée aux Anglais en 1662, a un gouverneur particulier de 1672 à 1728. Une intendance est d’abord établie dans chacune des trois régions naturelles : Flandre wallonne, Flandre maritime, Hainaut. En 1715, les deux Flandres sont réunies en une seule intendance dont la capitale est Lille ; l’intendant du Hainaut réside d’abord à Mons, puis à Maubeuge, enfin à Valenciennes. Les Etats sont maintenus partout où ils existaient : Flandre Wallonne, Cambrésis, Tournaisis (de 1668 à 1713). Le système fiscal, hérité des Espagnols, allie des impôts fonciers à des taxes à la consommation. La présence française provoque une augmentation générale, à quoi s’ajoutent au XVIIIe siècle les abonnements pour la capitation, les dixièmes et vingtièmes. Un bureau de finances est établi à Lille en 1691. Exempts de gabelle, Flandre et Hainaut sont, pour les traites, provinces réputées étrangères.

Le conseil souverain installé à Tournai en 1668 devient parlement de Flandre en 1686 ; transféré à Cambrai en 1709, il s’établit définitivement à Douai en 1714. Il reçoit les appels des jugements des juridictions inférieures qui suivent d’assez nombreuses coutumes locales, rédigées en Hainaut en 1483, en Flandre après 1531. L’Université de Douai, fondée en 1563, décline au XVIIIe siècle. Les paroisses relèvent de l’archevêché de Cambrai, des évêchés d’Arras, Saint-Omer et Tournai.

Flandre et Hainaut traversent d’abord une période difficile et la population décline dans la seconde moitié du XVIIe siècle ; seules les villes grandissent et Lille passe de 32.000 habitants en 1617 à 60.000 en 1699. Le XVIIIe siècle est plus favorable. L’agriculture utilise des techniques relativement avancées et fait une large part aux plantes textiles (lin, chanvre) qui alimentent avec la laine une industrie assez prospère en Flandre (sayetterie autour de Lille et de Roubaix). En 1789, la petite propriété paysanne représente 30 à 31% des terres, la noblesse dispose de 22% environ, le clergé de 19 à 20% et la bourgeoisie 17% des surfaces flamandes. En Hainaut, la propriété noble et ecclésiastique paraît plus étendue. Cette région connaît les débuts d’une importante mutation : la recherche du charbon aboutit à la création de la compagnie des mines d’Anzin (1757) qui regroupe 16 puits, 1.500 ouvriers, 200 chevaux, 20.000 hectares de concession. »

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