mardi 5 novembre 2019

Un Dunkerquois aux oubliettes : Jean Jacques Fockedey (1758-1853)


In Jacky MESSIAN - DUNE LIBRE, La Révolution à Dunkerque - autoédition, Dunkerque, 1989

"Jean-Jacques Fockedey naquit le 17 février 1758 à Dunkerque. Fils de Jean-Jacques âgé de 28 ans et de Marie Lemaire, épousée quatre ans plus tôt. Il fait ses études au collège local puis ses études supérieures qui aboutirent à un diplôme de la faculté des Arts de Douai (1777). 
 
Ses parents qui étaient aisés, favorisèrent la préparation d'un doctorat en médecine à Montpellier, obtenu en 1781. Il demeura un an au service du grand médecin de l'époque, Barthez, puis en 1783, il vint s'installer à Dunkerque où il se mit au service de l'hôpital de la Charité, en plus des soins dispensés à une clientèle privée.
 

Homme d'une vaste culture, il fonda en 1786 une société savante et littéraire : "l'Amitié littéraire de Dunkerque" qui rassemblait les érudits locaux issus de tous les secteurs d'activité de la ville : enseignement, négoce, armée, marine, administration, etc. Pressé par les événements, Fockedey rendit à tous les auteurs en 1792 les mémoires et les manuscrits des travaux, si bien que rien ne fut conservé de cette société.
 
En septembre 1791, la plupart des prêtres ayant quitté leur poste, Fockedey fut nommé principal du collège (des Jésuites) sans cesser d'exercer parallèlement la médecine, et de participer à la vie politique locale.
 
En 1792, délégué de Dunkerque à l'Assemblée départementale, il est élu député du Nord à la Convention Nationale. Il s'y distinguera lors de la séance du 29 décembre 1792 visant à sauver le Roi de la décapitation; "le sang d'un homme qui fut roi est-il donc si absolument nécessaire, qu'on ne doive pas calculer celui des milliers de citoyens qu'il en coûterait pour l'avoir versé? Je voudrai vous rendre avare du sang français!"
 
Fockedey, extrêmement fatigué par ses lourdes charges, démissionnera de ses fonctions de Député quelques semaines plus tard. Rentré à Dunkerque, il intégrera la Garde Nationale comme simple soldat, sans jamais faillir à son devoir.
 
Victime de la terreur, il est inculpé le 22 novembre 1793 et demeurera emprisonné plusieurs semaines à Arras dans des conditions lamentables. Libéré en janvier 1794 pour raison de santé, mais gardé à vue en résidence, il ne reprendra pas ses activités de médecin qu'en 1795. Vivant dans la crainte perpétuelle d'un enrôlement de force, il exercera jusqu'en 1822.
 
Il se retira alors chez sa fille à Hondschoote, puis en 1828 à Bergues où il sera adjoint au maire de 1833 à 1837. Enfin, ce fut chez son petit-fils à Marcq-en-Barœul qu'il acheva sa très longue vie, le 10 mai 1853.
 
Il fut enterré à Dunkerque le 13 mai 1853. La ville a donné son nom à une rue proche de l'hôtel de ville et de l'emplacement de l'ancien collège de Dunkerque."

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