lundi 4 mai 2015

A propos du château d'Attiches, en Pévèle de Lille

Connu par les comptes fiscaux de la Chambre des Comptes de Lille, ce château est dénommé La Cessoye. Hier dans le quartier du Pévèle lillois, il  est dépendant du canton de Pont-à-Marcq...

A l'origine, le site est une maison forte qui se dresse à 100 mètres à l'est-est-sud de l'église paroissiale
mais aujourd'hui, il se présente comme un château de style classique situé sur une grande plateforme rectangulaire de 160 mètres sur 80, entourée d'un fossé profond et large d'environ 10 mètres, aux bords mançonnés. Le site est habité est entretenu par les descendants du constructeur de la batisse actuelle qui n'a plus aucun aspect fortfié
 
Jusqu'à la Révolution, il s'agit d'un fief tenu du châtelain de Lille et detient dans ses prérogatives la justice vicomtière...

Au 1er décembre 1456, tenu par «messire Robert Dintreulles, chlr» (ADN / B 3818 f°43 verso).
 
Le 25 mai 1506, le château, appelé indifferemment «château d'Attiches» ou «château de la Cessoye», par «Christian de Cligny, escuyer» est décrit comme «le chef-lieu chastel, masnoir, pretz, eauwes, bois, gardins et terres contenant 4 bonniers1  ou environ» (ADN / B 3797 n° 140105). Le rapport du fief de châtelain de Lille servi par Marie de Luxembourg donne le nom de «Crestien de Cligny» (ADN / B 3821 f°80)
 
Le 1er mai 1561, «Jacques du chastel, escuyer, seigneur de la Houarderie» décrit ce «fief et seignourie qui est le dit fief et seignourie de la Cessoye se comprendant en la paroisse dastiches et allenviron contenant au gros dicelluy par une parthye parmy le chief-lieu chastel, manoir, pretz, eauwes, bois, gardins et terres y tenens 4 bonniers ou environ» (ADN / B 3797 n° 140112 et ADN / B 3822 4° cahier f°3 verso).

Le 5 octobre 1615, «Nicolas Verdière, recepieur demourant à Lille au nom et comme procureur et recepieur especial de messire Robert du Chastel dict de la houardrye, Chlr, Sr d'Anglechin2» tient le «fief et noble tenement, plache et seigneurie de la Cessoye succédé et escheu audit seigneur d''Anglechin par le trespas de feu messire Nicollas du Chastel dict de la Houardrye en son vivant chlr viscomte de Haubourdin et d'Amerin3 et son Sr et père que Dieu absolve» (ADN / B 3797 n° 140131). Dans ce même document, il est précisé que les 4 bonniers sont attenants au château.

En1623, un dénombrement en assez mauvais état indique que cette année le fief de la Cessoye appartient à «Jeanne de la Croix, dame de Mairieux», et «veuve de Robert du Chastel dit de la houarderie, chevalier» (ADN / B 3797 n° 140135).

Le château originel, passé aux Bien Nationaux et acheté à ce moment là, n'a pas survécu à un incendie qui ne laissa que les dépendances. Un nouveau château fut reconstruit mais il fut à son tour vite rasé car mal commode et peu salubre en raison des eaux et des grands arbres qui l'entourent.

 

En 1878, Le site a fait l'objet de quelques découvertes consignées dans la Carte Archéologique: «Avant 1878, lors de construction de la maison de campagne d'un conseiller à la cour de Douai, que Debray appelle MORICE, on avait trouvé, à 1,40 mètre de profondeur des vases de sigillée ornée. Il s'agit en réalité de J.-L. MAURICE, dont la maison encore désignée aujourd'hui sous le nom de «Château», se trouvait aux parcelles alors cadastrées C 79-81 = C1 n°66-67 du cadastre de 1933, lieu-dit Partie du Village (651,50 ; 313,55 ; 62)». Ce sont ces descendants qui habitent et gardent les lieux en le meilleur état de conservation possible depuis la fin de sa construction en 1880. ainsi que les vastes espaces verts qui le cernent.

Pour ce qui est de l'histoire au sens large du terme, il faut rappeler que durant la Première guerre mondiale, il abrita le Baron Von Richtofen, "l'aigle de Lille", plus connu sous le surnom de Baron Rouge, as le plus titré de toute l'aviation de chasse de la Première guerre mondiale, surclassant largement Fonck, le premier des as français.

A la fin de la Première guerre, la plupart des arbres avaient été abattus par les occupants mais furent replantés au début des années 20.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, il recueillit l'Etat-Major de la Première Armée française poussé hors de Belgique par l'avancée fulgurante allemande. C'est là que se déroula la passation de commandement entre le Général Blanchard et son successeur le Général Prioux.

Enfin, c'est en ses murs que Lord Gort, chef du British Expeditionnary Force annonça aux Français le lancement de l'Opération Dynamo, c'est à dire l'évacuation des troupes anglaises à Dunkerque.

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