lundi 9 mars 2015

ultime sacrifice

 Théologiquement, la question de la présence du crucifix dans les églises ou sur les calvaires a été réglé au IIIe siècle en Gaule. Comment représenter le sacrifice du "fils de l'Homme" pour le rachat des pêchés dignement? La question pourtant occasionna un schisme profond dès cette époque entre ceux qui ne voulaient pas de cette image dans les lieux de culte, lui préférant le poisson, première des représentations chrétiennes en référence à la fameuse phrase "je ferai de toi un pêcheur d'hommes" et aux deux premières lettres du mot IC, ramenant à Iesus Christus... Mais en quoi une telle image posait-alors problème si ce n'est que la croix est la façon de mettre à mort assassins et voleurs dans l'Empire Romain et ce bien que ce ne furent point les chefs d'accusation retenus contre le Nazaréen.
 Cependant, et iconographiquement parlant, la représentation pêche aussi par la manière ont elle est faite, d'où ce "petit florilège"... Anatomiquement, les clous plantés dans la paume des mains comme sur la voute plantaire ne peuvent tenir un corps aussi longtemps, les os carpiens et tarsiens sont certes nombreux mais peu solides. Des fouilles archéologiques ont depuis longtemps démontré que les clous, qui n'étaient pas systématiques, étaient enfoncé dans l'avant bras entre les deux os longs qui le forment et dans les malléoles des talons. Clouer n'est pas d'ailleurs la façon de mettre à mort sur la croix puisqu'il s'agit d'un supplice par lequel le condamné meurt asphyxié, le poids du torse reposant sur le diaphragme, indispensable pour les mouvements pulmonaires... Preuve s'il en est que l'usage de cette condamnation n'était plus en cours au moment où les crucifix ont proliféré dans les églises.
Un autre souci de représentation réside dans la tenue du crucifié: les Romains condamnaient à être crucifié nu, or l'on ne peut représenter le "fils de Dieu" dans une nudité somme toute totalement humaine.
 Reste enfin que le crucifix est bien représentatif de la vision doloriste qui recouvre tout le christianisme, notamment catholique. Une religion qui finalement n'offre d'espoir de redemption que dans la souffrance, le repentir et la componction...






































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