La Batterie Oldenburg, à Calais, se situe désormais dans un
environnement où la présence humaine se veut la plus discrète possible.
Longtemps adossée au centre aéré Jules Ferry, un démantèlement de cette
structure avait été entamé pour restaurer une zone naturelle qui devait
compenser l’extension du port calaisien. Les travaux prirent un retard conséquent
avec la crise migratoire puisque la « jungle » s’y installé plusieurs
années. Les bâtiments et constructions provisoires rasées, place nette est
faire pour une zone de nidification balisée et protégée.
Implantée dès 1941 au lieu-dit du Moulin Rouge, à l’est de
Calais, ma MKB Oldenburg est élevée en deux phases distinctes. Lors de la première,
ce sont deux encuvements circulaires qui sont construits à 400 mètres du bord
de mer, encadrées chacun par deux soutes à munitions distances de trente mètres
permettant le stockage des obus, fusées et gargousses et reliées par un chemin
de fer Decauville.
En 1942, le site prend une nouvelle ampleur avec la deuxième
phase car chaque position est incorporée en une seule casemate par l’ajout de
locaux supplémentaires comportant les chambrées, les locaux techniques pour la
ventilation, le groupe électrogène, la réserve d’eau, les sanitaires, etc.). De
par la phase de construction initiale, chacune des casemates « Turm West »
et « Turm Ost » est construite sur deux niveaux, possède sa propre
structure et son organisation. La « Turm West » est édifiée toute en
longueur alors que la « Turm Ost » est plus ramassée et a une
extension sur l’arrière.
La chambre de tir, au centre de chaque casemate, reçoit
un canon de 24 cm SKL/50 protégé par un bouclier frontal. Les pièces ont une
portée de 28,3 km et proviennent d’ex-pièces russes de 254 mm capturées en 1915
et réusinées par Krupp en 24 cm. En outre, la batterie dispose dans un premier
temps de quelques abris légers, d’un radar Seetakt pour la détection nocturne,
d’un mirador en bois surmonté par un télémètre pour la direction de tir.
Rapidement,
le site s’accroit d’un casernement de plusieurs abris pour le personnel de deux
types différents, de plusieurs positions pour de nouveaux canons de plus petits
calibres, et d’une tour de direction de tir qui ne sera jamais achevée. Seule
la partie inférieure est alors opérationnelle et sert d’abri sanitaire. En personnel, la batterie compte 3 officiers, 34 sous-officiers et 138 marins. La position est en outre défendue par de nombreuses
pièces anti-aériennes. En 1944, les embrasures des deux casemates reçoivent des
filets en mailles d’acier pour protéger les servants des pièves contre les
éclats d’obus de l’extérieur.
Elle fut prise par la 3e division d’infanterie canadienne
le 1er octobre 1944.
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