LE FORT VALLIERE, ancien fort
Français
In Maurice Million, « La
défense avancée de Dunkerque à travers les âges », 1968, 167 pages,
pp.49-58
A mi-chemin entre Dunkerque et
Bergues, le long du canal, tel une sentinelle avancée, le Fort Vallière attire
l’attention des touristes. Son ensemble est imposant, verdoyant, le calme y est
complet.
De la route de Bergues, l’on
distingue parfaitement les deux bastions des angles nord et sud, la longue
courtine qui semble défier le temps, l’ouverture béante de la porte d’entrée et
les jeunes arbres qui croissent sur ses ruines.
Ce fort est situé sur le
territoire de la commune de Coudekerque-Village.
A l’origine, le fort était une
des nombreuses redoutes élevées par les Espagnols le long du canal de
Bergues ; elle consistait en un carré bastionné de 176 mètres de côté et
son rôle était de défendre le passage du canal de Bergues à Dunkerque.
Cette redoute gazonnée ne résista
pas à l’attaque de Turenne (juillet 1658) : venant de Téteghem, il s’en
rendit maître sans difficulté. Les Français achevèrent bien vite la position
qui fut remise en 1659 aux Espagnols par le Traité des Pyrénées. En 1668, au
traité d’Aix-la-Chapelle, elle devenait définitivement française.
Peu de temps après, en 1676,
Vauban en fit un fort de premier ordre ; il relevé les casernes d’un
étage, perça des poternes sur les courtines et plaça un vaste abri voûté dans
chaque bastion.
Le fort Vallière constituait une
dépendance de la place de Bergues et intégré dans les propriétés nationales par
la loi du 10 juillet 1791 et le décret du 10 août 1853. Il est passé dans le
domaine privé à la suite de son déclassement intervenu par la loi du 27 mai
1889, déclassement déjà proposé en 1872 par le conseil supérieur de la guerre.
Mais sa carrière militaire était
loin d’être achevée. Remis au service de l’artillerie le 23 mars 1891, sa
gestion domaniale a été confiée au service du génie à la suite d’accords en
dates des 11 octobre 1927 et 26 mai 1930 entre les services de l’artillerie et
du génie.
En 1930, le 8 juillet, il a été
mis provisoirement et à titre précaire à la disposition de la Marine Nationale.
La guerre 1939-1945 lui fut
funeste et en exécution de la décision du ministre des armées prises le 5
novembre 1958, le Fort Vallière a été remis au Domaine le 19 septembre 1961,
pour être vendu à la ville de Dunkerque (1967).
DIFFERENTES APPELLATIONS DU FORT
Ce fort se dénomma
successivement : Fort St-François, Fort François, Fort Français et enfin
Fort Vallière.
Quand le fort fut achevé, les
aumôniers qui s’y rendaient avec la troupe l’appelaient fréquemment fort
Saint-François, comme le prouve le registre d’Etat-civil du fort déposé avant
1940 aux archives de la commune de Coudekerque. Puis on le désigna
indifféremment Fort François et fort Français.
Ces trois dénominations du fort
ont longtemps survécu. Sur un plan de l’arrondissement de Dunkerque dressé
d’après les cartes de MM. les officiers d’Etat-Major, par Pestel, géomètre de
première classe, vers 1860, on retrouve le nom de Fort Saint-François.
Puis sans en connaître la raison,
le Fort Français fut dénommé Fort Vallière. Le pourquoi de ce changement est
bien difficile à déterminer et malgré nos recherches qui datent de 1958, nous
n’avons rien trouvé.
En 1892, la Société dunkerquoise
pour l’encouragement des sciences, des lettres et des arts avaient organisé un
concours pour une monographie de Coudekerque-Village. Un participant qui signa
à l’époque du pseudonyme de concours « Ne quid nimis (rien de trop) »
écrit : « Aujourd’hui, le fort est déclassé, il menace ruines… C’est
seulement depuis six ans que ce fort est appelé Fort Vallière, en souvenir et
en l’honneur du Marquis de Vallière (note : il y eut, en effet, deux
gouverneurs de la Place de Bergues au nom de Vallière : Messire de Vallière
qui fut gouverneur de Bergues de 1749 à 1759 et son fils qui lui succéda de
1759 à 1776. Ce dernier était lieutenant-général des armées du roi.), né à
Paris en 1717, gouverneur de Bergues et directeur du Génie ».
Mais l’ancienne appellation resta
encore longtemps. On retrouve le nom de Fort Français sur la carte
d’Etat-Major
au 50e type 1922. Dans sa monographie sur Coudekerque-Branche, parue
en 1923, Léonce Baron, bibliothécaire-archiviste de la ville de Dunkerque,
membre de la Commission historique du Nord, fait l’historique du Fort Français
et reste muet sur l’appellation Vallière.
Le Fort Vallière s’étend sur 12
hectares. Il possédait à l’origine de nombreuses casernes et toutes les
dépendances indispensables. Il y avait également une chapelle dont le service était
assuré par un aumônier qui y habitait et un cimetière où l’on enterrait surtout
les aumôniers qui le desservaient. En 1751, Marc Antoine d’Azincourt y fut
enterré et en 1783 Jean-François Cointement, ancien professeur de théologie y
fut inhumé.
Moins imposant que le fort
Castelnau, il possède quatre bastions : ceux de Bergues, de Coudekerque,
de Dunkerque et celui des Morts. Malgré les dégâts occasionnés par les années
et la dernière guerre, le mur de courtine, de chaque côté du tunnel d’entrée,
est encore en bon état. Il se distingue parfaitement lorsque l’on passe sur la
route de Dunkerque à Bergues. On remarque également entre la route et la ligne
de chemin de fer du Nord, une fortification entourée d’un fossé, sur laquelle
un baraquement a été construit. C’est la « Demi-Lune ». son but était
de protéger les accès du fort d’une attaque venant de l’Ouest. Il parait que ce
fortin possédait un souterrain, passant sous le canal de Bergues. Il devait
permettre à la garnison d’être ravitaillée en vivres et en munitions et de se
réfugier au fort en cas d’abandon forcé.
Autrefois, le fort possédait en
direction du canal de Bergues, une écluse dont le radier avait 103 mètres de
long. Cet ouvrage permettait d’inonder la campagne environnante en cas
d’attaque ennemie et de remplir à marée haute des fossés du fort.
A l’entrée du fort, une citerne
d’une grande capacité pouvait assurer la vie de la garnison.
Le fort n’a pas été détruit après
le traité d’Utrecht (1713) comme son voisin le Fort Louis. Il était à cette date
occupé par une cinquantaine d’invalides qui en avaient la garde. En 1714
(note : « un voyage en Flandre, Artois et Picardie en 1714, publié
d’après le manuscrit du sieur Nomis par Alex Eeckman, Lille,1896), un officier
du génie qui se renait en barque à Dunkerque, y a vu descendre quelques
invalides de la garnison. Ils apportaient au fort des sacs de pain qu’ils
avaient été chercher à Bergues.
Jusqu’à la Révolution, le fort
fut le siège d’une vie intense. De brillantes soirées, de grandes réceptions militaires
y étaient données avec la noblesse de Bergues et des environs.
LES COMMANDANTS DU FORT
Quelques noms de gouverneurs sont
parvenus jusqu’à nous. En 1714, Monsieur de la Guyer est commandant du fort et
autorise Gilles Aryoz dit La Jeunesse, soldat invalide arrivé au fort en août
1714 à partir en permission (note : document fourni par Mlle Thérèse
Vergriète, bibliothécaire-archiviste de la ville de Bergues, Archives A.A.
1913).
En 1756, le roi Louis XV confia
le rétablissement du fort à Adam Jean Le Bœuf, au lieu et place de M. de
Lafond. C’était un poste important aussi le Magistrat de la ville envoya deux
députés pour le complimenter. En 1960, nous avons recopié l’inscription
suivante à l’église Saint-Eloi, gravée sur une plaque de marbre :
« Ci-git messire Adam Jean Le Bœuf, chevalier brigadier, chevalier de
l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, l’un des ingénieurs ordinaires du
directeur des fortifications de la Flandre maritime, commandant du Fort
Français, auquel le roy confia en 1756 le rétablissement de ce fort, qui après
59 ans de service est mort le 20 mai 1761 dans la 68e année de son
âge… »
En 1761, le 27 juin, Jean
François Claude de Termes, écuyer, chevalier de l’ordre de Saint-Louis,
major-commandant du fort y décéda et fut inhumé dans la chapelle.
En 1770, le chevalier
Louis-Eugène-Félix de Rault de Ramsault, né à Bouchain, le 14 juillet 1731,
capitaine au régiment de Hainaut-infanterie, chevalier de Saint-Louis, fut
nommé commandant du fort Saint-François près de Bergues (note : extrait de
la communication faite par Ch. De Croocq, au bulletin du Comité Flamand de
France, tome X, 1934, page 271 sous le titre : « La bibilothèque et
les estampes du chevalier de Rault de Ramsault, commandant du Fort
Saint-François, près de Bergues (1770-1779) ».
Voici une idée de la vie
somptueuse au Fort Vallière quand de Ramsault en était le commandant :
« Louis-Eugène-Félix de Ramsault avait franchi la quarantaine, quand le 22
décembre 1772, il épousa à Dunkerque Marie-Madeleine-Isabelle Arnaud Jeanty, de
cette importante famille des Jeanty qui au XVIIIe siècle s’occupa de grandes
entreprises publiques. Est-ce pour plaire à sa jeune femme, âgée de dix-huit
ans que ce beau seigneur qui menait la vie large sans se soucier de ses dépenses
et de ses dettes, orna les appartements du fort de meubles de prix, accrocha
sur les murs tableaux et estampes à profusion, et multiplia pour le service de
la table l’argenterie marquée à ses armes et la fine porcelaine ? Il avait
berline et chaise, canot pour la pêche, volière et jet d’eau dans son jardin.
Sa cave était abondamment fournie en vins de toutes marques et en liqueurs de
choix, et sa garde-robe, bien étoffée, offrait un chatoyant étalage où le
velours, la soie et le galon d’or mariaient leurs couleurs éclatantes ».
Le fort était le rendez-vous des
officiers de Bergues et de Dunkerque, des grands bourgeois de ces deux villes,
des belles dames et des gentilshommes des châteaux ou des manoirs
voisins ; on servait le thé dans le grand salon de compagnie, on
organisait de petits soupers à l’issue desquels on prenait place autour des
tables à jeu (au nombre de neuf) ; on chassait aussi sur les terres
réservées aux plaisirs de Sa Majesté ; bref, rien n’était plus agréable
que cette vie élégante d’où l’on écartait d’un geste supérieur, du moins aux
heures de la fête joyeuse, tous les
soucis du lendemain ».
Le fort Saint-François était
comparable à un joli musée d’estampes qui furent dispersées sous le marteau du
commissaire-priseur ainsi que les meubles et la riche bibliothèque.
Le 17 décembre 1779, le chevalier
de Ramsault, décédé à l’âge de 48 ans, était enterré dans la chapelle du fort.
En 1793, le commandant
Chambellan, commandait le Fort Français au début de l’investissement de
Dunkerque par les Anglais.
M. Jean Chocqueel raconte dans
son livre « Une ville flamande sous la terreur », les malheurs du
commandant Chambellan.
Le 7 août 1793, 18 suspects de la
ville de Bergues fut conduits sous bonne garde au Fort Français pour y être
incarcérés. Des troubles avaient éclaté à Bergues, provoqués par l’excessive
cherté des vivres. On emprisonna alors tous les suspects au Fort Français.
La garnison était composée de
volontaires nationaux prélevés sur les casernes de Bergues. Leur discipline
laissait fort à désirer ; ils désertaient leurs postes, se répandaient
dans les campagnes « rançonnant et pillant les cultivateurs
voisins ». Le général qui commandait à Bergues s’était ému de
l’indiscipline qui régnait au Fort et avait pris des mesures rigoureuses.
Ce régime n’était pas au goût de
la garnison et Chambellan ne devait pas tarder à subir le contre-coup du
mécontentement des volontaires du 8e bataillon. Ce fut le citoyen
Laporte, leur commandant qui se fit leur porte-parole devant le conseil de
guerre du district accusant leur chef comme « ayant traité avec
fraternité » des citoyens arrêtés à Bergues comme suspects. Il obtint
l’arrestation de Chambellan comme « suspect ». il fut par la suite
déporté à Béthune avec son épouse.
Les commandants du fort étaient
sous les ordres de celui de la place de Bergues et jouissaient avant la
Révolution de 3.800 livres d’appointements et d’émoluments (note : Abbé
Harrau – Histoire de Bergues, page 339).
L’importance militaire du fort
fut reconnue sous la Révolution. En 1793, « l’armée d’York (note :
Arthur Chuquet – Hondschoote, page 151) était arrivée à la hauteur de Dunkerque
à 300 toises des Glacis. Les Français avaient eu le temps d’ouvrir les écluses
et de submerger les prairies entre Bergues et Dunkerque à droite et à gauche du
canal de Furnes. Ils occupaient les deux forts Louis et François qui
commandaient la chaussée de Bergues à Dunkerque. Le duc d’York n’osait donc
pousser entre les deux forts un simple détachement et ne bloquait Dunkerque que
par l’est ». La présence du fort Vallière favorisa la bataille
d’Hondschoote.
Sous l’Empire. « Après les guerres de l’Empire (note :
Léonce Baron, monographie de Coudekerque, page 118), l’ouvrage semble avoir été
principalement occupé par des militaires détachés de l’Hôtel royal des
Invalides. Ils y demeuraient avec leurs femmes et leurs enfants. La plupart
étaient connus par des surnoms assez typiques : « Belle Fleur, Sans
Souci, l’Espérance, Champagne, Belle-Rose, la Fortune, Sans-Quartier ».
Guerre 1870-1871. Des prisonniers prussiens pris à Bapaume furent
conduits au Fort Français où l’on avait constitué un dépôt sous les ordres d’un
officier en retraite et d’un adjudant.
Guerre 1914-1918. Comme pour le Fort Louis, le fort Vallière fut
occupé par des marins spécialistes de la T.S.F. Ils logeaient dans les
chambrées au-dessus de la porte d’entrée. Les dépendances du fort servirent de
magasins pour les services de l’artillerie. La chapelle transformée e magasin
eut beaucoup à souffrir de cette occupation et les superbes fresques, à sujets
religieux, furent bien endommagées.
En septembre 1917, la défense
aérienne de la région de Dunkerque y avait fait installer une batterie de 75
appuyée par des mitrailleuses et un projecteur.
Entre les deux guerres, le fort a
été occupé par les services du parc d’artillerie de Dunkerque, par le génie et
mis ensuite à la disposition de la Marine Nationale.
Une tour fit édifiée dans l’angle
nord-ouest du fort, pour y installer l’antenne d’un poste de T.S.F.
Le dernier gardien fut Rémi
Decousser, employé civil des arsenaux de l’Etat, en retraite. Il avait effectué
sa carrière au parc d’artillerie de Bergues. Son emploi fut supprimé en 1926
(note : renseignements donnés par son fils, secrétaire de mairie à
Bergues).
Guerre 1939-1945. De la mobilisation en août 1939 à mai 1940, le
fort est occupé par des marins. Ils venaient chercher leur ravitaillement
quotidien chez Charles Denis, tenancier du tabac-épicerie, rue des Forts, à
Coudekerque-Branche.
Le fort Vallière était affecté
comme le fort Castelnau au service des
transmissions radioélectriques de la Marine. Un chef de service de l’époque
nous écrit : « au fort Vallière on faisait l’interception des radios
étrangères et j’avais fini par me spécialiser dans l’écoute allemande. Je
disposais de trente marins dont vingt opérateurs choisis qui avaient qui
avaient fini par réagir comme s’ils avaient été des opérateurs allemands.
Signaux de code, horaires, indicatifs nous étaient entrés dans la tête et nous
avions réalisé de véritables exploits de localisation goniométrique et
d’identification des navires de guerre allemands ». Le déchiffrement se
faisait dans les services de l’E.M.G.2 installés au Parc de la Marine à
Dunkerque.
Au mois de mai 1940, la bataille
pour Dunkerque commence. La ville est menacée. Il faut à tout prix défendre
l’accès trop rapide des Allemands vers le camp retranché et protéger
l’embarquement des Anglais et une partie de l’armée française. Le fort Vallière
est occupé militairement.
Le 22 mai 1940, la troisième
batterie mobile de 155 longs de la marine est rappelée à Dunkerque. Elle
installe deux pièces, dès le 26 mai, de part et d’autre du Fort Vallière. Une
compagnie de mitrailleuses de position s’installe dans le fort. Les militaires
qui montent la garde sur le canal de Bergues bénéficient des feux des deux
pièces qui jusqu’au premier juin 1940 effectueront des tirs à longue portée, à
la demande du camp retranché.
1er juin 1940.
« A neuf heures, ce jour-là, le fort fut attaqué par 24 stukas et
pratiquement anéanti. Les pièces étaient intactes mais un camion de gargousses
fut incendié et le pont-levis du fort mis hors d’usage si bien qu’il devenait
impossible d’y aller chercher les réserves de munitions qui s’y trouvaient
accumulées.
Attaque générale du 2 juin
(note : général Armangaud – Le drame de Dunkerque, mai-juin 1940 – page
295) : « Au fort Vallière, bombardé sans inetrruption depuis 48
heures, la demi-batterie de 155 longs de la Marine a pris une part active au
combat. Elle se replie sur le Pont des Sept Planètes avec le lieutenant de
vaisseau Jabet, après l’évacuation du Fort Vallière en flammes ».
La garnison du fort se replie
également au carrefour des Sept Planètes. Le 4 juin toute résistance devenait
inutile. Dunkerque était occupée par les Allemands.
Malgré les dégâts occasionnés par
l’aviation ennemie, le fort fut occupé par les Allemands. Ceux-ci furent
souvent mitraillés par les anglais, particulièrement au temps de la
« Poche de Dunkerque » .
Actuellement, le fort est calme,
inoccupé, envahi par les herbes folles et de nombreux arbustes. Il dresse sa
masse imposante aux voyageurs de la route de Dunkerque à Bergues. Durant la
bonne saison des pêcheurs installent leurs tentes de camping dans ses environs
immédiates. L’hiver, c’est l’abandon complet. La société des Fervents Nemrods
n’a plus le droit de chasse dans le fort et ses dépendances de sorte que de
nombreux curieux viennent journellement visiter les ruines.
Mais cet état d’abandon n’est que
provisoire.
Le conseil municipal de Dunkerque
dans sa séance du 20 octobre 1966 a décidé l’acquisition par la ville des
anciens terrains et ouvrages militaires dénommés « Fort Vallière » à
Coudekerque-Village pour le prix de 50.000 francs valeur vénale fixée par
l’administration des domaines.
La nouvelle propriété communale
(note : Voix du Nord du 2 novembre 1966) est destinée à devenir un
« centre de loisirs pour la jeunesse » ainsi qu’il est indiqué dans
la délibération du conseil municipal mais aucun projet détaillé n’a encore été
étudié et l’on ignore donc quel aspect prendront les anciennes fortifications.
Peut-être s’inspirera-t-on, en aménageant ce site des transformations apportées
au Fort Castelnau à Coudekerque-Branche. Les travaux nécessiteront la mise en
bon état des voies d’accès car le Fort Vallière est d’approche assez difficile.
Actuellement, pour se rendre au
Fort Vallière, il faut passer par Coudekerque-Village et par un chemin sinueux
et difficile. Le conseil municipal de Dunkerque s’est réuni le 26 janvier 1968
et a approuvé le projet de mise en adjudication de travaux d’aménagement d’une
voie d’accès au fort, entre l’ouvrage et le Pont des « Sept
Planètes ». Le chemin projeté, le long du canal de Bergues, aura cinq
mètres de largeur et se terminera par un parking avant l’entrée du fort.
Ce coin de verdure assez éloigné
de la ville permettra aux automobilistes d’admirer la campagne avant de
rejoindre le fort et il est heureux que la ville de Dunkerque s’en soit rendue
acquéreur.
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