Pour une ville comme Dunkerque, la recherche du passé est
souvent une quête difficile. Les archives écrites anciennes manquent souvent,
surtout pour le Moyen-âge et il est difficile de programmer des fouilles
archéologiques. Dunkerque, ville et port a connu de nombreuses
vicissitudes : de guerres en bombardements, de nombreux documents ont
disparu et les sols maintes fois bouleversés autant par les dégâts des
différents sièges que par les reconstructions.
Au nord de la ville médiévale, presque adossée aux remparts
du XIVe siècle, il semble que l’on puisse y trouver une partie des fondations
du château édifié par Robert de Cassel, que les révoltés flamands ont démoli en
1328. Il devait se situer aux alentours de la rue Poincaré et de la rue du
château. Difficile d’imaginer qu’une fortification de grande taille ne laisse
aucune trace. Les documents sont surtout plus prolixes en ce qui concerne les
périodes plus récentes. Dès que Dunkerque tombe entre les mains de Louis XIV,
Vauban dresse un plan d’organisation des nouveaux quartiers à élever dont la
jonction avec la partie la plus ancienne de la ville s’opère entre la Place
Royale, devenue Place Jean Bart et la Place Dauphine, aujourd’hui place du
Général de Gaulle. La démolition des
anciennes casernes qui se dressent derrière l’église Saint-Eloi permet de
rectifier la rue des vieux quartiers (rue Poincaré) et définir de nouveaux
lotissements en bordure de la Place Dauphine, devenue un lieu de promenade très
prisé car plantée de tilleuls, seul espace vert à l’intérieur du clos de
murailles.
Peut être pourra t on aussi y trouver des traces de la
rivière de la Panne dont des fouilles ont mis en évidence le passage sous
l’église saint-Eloi, dans le sous-sol de laquelle on a retrouvé un puits.
le theatre de Dunkerque, 1914
Plus proche de nous, la place a trouvé de nouvelles
fonctions. En 1836, la municipalité désire une nouvelle salle de spectacle
plus propice aux grandes représentations théâtrales et à l’opéra. Il faut
remplacer la salle construite en 1777 rue de Nieuport (actuelle rue Benjamin
Morel). Le projet initial est confié à l’architecte communal Charles Henry. Il
imagine une salle de 1.150 places qu’il veut au centre de la Place Dauphine. Du
coup, on arrache les tilleuls qui ombrageaient la place. Son décès en 1840
l’empêche de mener son projet à terme qui est confié à François-Napoléon
Develle qui inaugure le théâtre seulement en 1845.
Après la seconde guerre mondiale, la place est agrandie et
accueille le nouveau théâtre ainsi que le musée des beaux-arts alors que la
totalité du quartier se relève, effaçant définitivement les traces des
occupations anciennes.
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