in Victor-Eugène Ardouin-Dumazet
- Le Nord de la France en 1789, Flandre, Artois, Hainaut - Régis Lehoucq
éditeur, Lille, 1989 (l'édition originale est un ensemble d'articles dans
l'Echo du Nord, parus à la fin du XIXe siècle)
"A la suite des cahiers de
villes de la Flandre maritime, il est intéressant de donner quelques détails
sur leur organisation intérieure.
DUNKERQUE - Récemment relevée de
ses ruines, cette ville avait pris au point de vue militaire une importance
considérable. Son gouverneur était le Maréchal de Castries, gouverneur de la
Flandre. La place était sous les ordres de M. de Boistel, maréchal de camp,
commandant en second de la Flandre, avec M. de Guichard, lieutenant-colonel,
comme major de la place. L'artillerie avait pour directeurs le colonel de
Longeville et le capitaine de Château-Châlons; les fortifications dépendaient
de M. de vigneau, maréchal de camp à Saint-Omer, mais le major de Prades en
était l'ingénieur en chef.
Il y avait un hôpital militaire.
Le magistrat était composé d'un
bourgmestre, dix échevins, trois conseillers municipaux, un procureur du roi
syndic et un trésorier. Ce corps municipal exerçait, au nom du Roi, la haute,
moyenne et basse justice sur Dunkerque et son territoire. Ainsi que nous
l'avons dit, ce tribunal ressortait au Parlement de Paris et non au Parlement
d'Artois. Le bourgmestre était M. Thiery.
Près de ce tribunal, outre le
personnel ordinaire de greffiers, huissiers, sergents, etc., il y avait des
traducteurs en diverses langues et une institution appelée "garde des
orphelins", dont le nom dit assez les fonctions. On comptait trente-trois
avocats à Dunkerque, cinq procureurs et quatre notaires.
Dunkerque possédait un collège,
une école d'architecture, une école de dessin et de peinture.
Depuis 1700, la ville était le
siège d'une Chambre de commerce. Le président était M. Faulconnier, assisté de
sept conseillers.
Il y avait un tribunal
d'amirauté, avec M. Coppens, seigneur d'Hondschoote, pour lieutenant-général
civil.
Le port avait un pilotage,
composé de quatre députés-négociants, dont deux étaient nommés par le Magistrat
et deux par la Chambre de commerce. Le personnel se composait de deux
capitaines, un receveur, un écrivain, deux chefs en mer, dix pilotes côtiers,
quatre matelots, quatre matelots lamaneurs et un gardien du pilotage et de la
Chambre.
A Dunkerque était le siège royal
et général des Traites (impôts indirects) pour la Flandre. Ce tribunal, dont
les cahiers demandent la suppression, connaissait tous les délits et
contraventions en matière d'impôts indirects. Il avait pour président M. de Crocq.
Sous le titre de chambre consulaire, la ville avait un tribunal de commerce
depuis l'année 1700.
Quant au culte, il n'y avait
qu'une paroisse mais quatre couvents d'hommes : Récollets, Capucins, Minimes et
Carmes, et cinq couvents de filles : abbaye des dames bénédictines anglaises,
Récollettines, Conceptionnistes, les pauvres Clarisses anglaises et les
Augustines.
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