mercredi 22 janvier 2020

Dunkerque en 1789 : état des lieux


in Victor-Eugène Ardouin-Dumazet - Le Nord de la France en 1789, Flandre, Artois, Hainaut - Régis Lehoucq éditeur, Lille, 1989 (l'édition originale est un ensemble d'articles dans l'Echo du Nord, parus à la fin du XIXe siècle)

"A la suite des cahiers de villes de la Flandre maritime, il est intéressant de donner quelques détails sur leur organisation intérieure.
 




DUNKERQUE - Récemment relevée de ses ruines, cette ville avait pris au point de vue militaire une importance considérable. Son gouverneur était le Maréchal de Castries, gouverneur de la Flandre. La place était sous les ordres de M. de Boistel, maréchal de camp, commandant en second de la Flandre, avec M. de Guichard, lieutenant-colonel, comme major de la place. L'artillerie avait pour directeurs le colonel de Longeville et le capitaine de Château-Châlons; les fortifications dépendaient de M. de vigneau, maréchal de camp à Saint-Omer, mais le major de Prades en était l'ingénieur en chef.
Il y avait un hôpital militaire.
 
Le magistrat était composé d'un bourgmestre, dix échevins, trois conseillers municipaux, un procureur du roi syndic et un trésorier. Ce corps municipal exerçait, au nom du Roi, la haute, moyenne et basse justice sur Dunkerque et son territoire. Ainsi que nous l'avons dit, ce tribunal ressortait au Parlement de Paris et non au Parlement d'Artois. Le bourgmestre était M. Thiery.
  
Près de ce tribunal, outre le personnel ordinaire de greffiers, huissiers, sergents, etc., il y avait des traducteurs en diverses langues et une institution appelée "garde des orphelins", dont le nom dit assez les fonctions. On comptait trente-trois avocats à Dunkerque, cinq procureurs et quatre notaires.
Dunkerque possédait un collège, une école d'architecture, une école de dessin et de peinture.
 
Depuis 1700, la ville était le siège d'une Chambre de commerce. Le président était M. Faulconnier, assisté de sept conseillers.
 
Il y avait un tribunal d'amirauté, avec M. Coppens, seigneur d'Hondschoote, pour lieutenant-général civil.
 
Le port avait un pilotage, composé de quatre députés-négociants, dont deux étaient nommés par le Magistrat et deux par la Chambre de commerce. Le personnel se composait de deux capitaines, un receveur, un écrivain, deux chefs en mer, dix pilotes côtiers, quatre matelots, quatre matelots lamaneurs et un gardien du pilotage et de la Chambre.
 
A Dunkerque était le siège royal et général des Traites (impôts indirects) pour la Flandre. Ce tribunal, dont les cahiers demandent la suppression, connaissait tous les délits et contraventions en matière d'impôts indirects. Il avait pour président M. de Crocq. Sous le titre de chambre consulaire, la ville avait un tribunal de commerce depuis l'année 1700.
 
Quant au culte, il n'y avait qu'une paroisse mais quatre couvents d'hommes : Récollets, Capucins, Minimes et Carmes, et cinq couvents de filles : abbaye des dames bénédictines anglaises, Récollettines, Conceptionnistes, les pauvres Clarisses anglaises et les Augustines.

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