Vandamme et Guilleminot l'ont injustement eclipsé, et pourtant, Saint-Laurent n'a pas eu à rougir de ses états de service.
Né à Dunkerque en 1763, le jeune Louis Joseph Auguste
Gabriel Saint-Laurent connaît une carrière exemplaire sous la Révolution et
l’Empire. Lieutenant dans le Régiment de Metz-artillerie en 1781, Saint-Laurent
est des campagnes d’Espagne de 1782 et 1783. Son escadre est commandée par
Viallis puis d’Estaing.
la mémoire de Saint-Laurent, pour toujours gardée à
l’Arc de Triomphe
Le 1er mai 1789, il est nommé capitaine.
Artilleur, il sert à l’armée de l’Intérieur en 1792 et 1793 avec sous ses
ordres un équipage de 150 bouches-à-feu cantonné à Saint-Denis… Ses qualités
sont remarquées en ces temps si troublés.
Nommé en l’an II chef de bataillon
sous-directeur d’artillerie à Strasbourg, on lui confie à l’armée des côtes de
l’Ouest un corps de 2.500 hommes. L’année suivante, il exerce les fonctions de
directeur d’artillerie et des Parcs. L’an IV le voit de retour à l’Armée de
l’Intérieur, en l’an V, il est de la Première division militaire, l’année
suivante, il est à Paris puis à l’armée d’Angleterre et en l’an VII, à Mayence,
puis à l’armée d’observation du Danube et du Rhin. C’est que les voisins de
l’Empire sont vindicatifs, l’Empire né de la Révolution doit disparaître pour
éviter que l’Ogre Napoléon ne dévore toute l’Europe…
Une reconnaissance méritée
Le courage de Saint-Laurent est reconnu. En l’an VII, le
général Muller demande pour lui et obtient une arme d’honneur pour récompenser
sa conduite exemplaire lors de l’explosion d’un magasin de poudre au fort de
Landau.
Il reste attaché aux armées du Rhin, des Grisons puis des
côtes de l’Océan six ans durant. Le 11 fructidor an XI, il est élevé au grade
de Général de Brigade. L’expérience du feu, ses actes de bravoure lui valent
l’année suivante de devenir le commandant de l’école d’artillerie de Rennes,
puis, une promotion venant rarement seule, il est membre de la Légion
d’Honneur… Les années passent vite, les affectations se suivent. On le retrouve
ainsi à la Grande armée jusqu’en 1808, puis l’année suivante dans l’Armée du
Nord.
En le nommant Général de Division en juillet 1807,
l’Empereur lui octroie le titre de Baron de l’Empire en 1810 et lui offre une
dotation de 10.000 francs sur un domaine de Westphalie.
Comme nombre de ses confrères, il est de la guerre d’Espagne
en 1812 et 1813, année à laquelle il quitte la péninsule ibérique pour l’Italie
où le Prince vice-roi le décore de l’ordre de la Couronne de Fer, ajoutant une
gratification et son portrait… Actif, il réussit à conserver à la France
l’impressionnant parc d’artillerie que la Nation a encore en Italie…
En 1814, alors que l’Empire vit ses dernières heures, il est
fait Grand Officier de la Légion d’Honneur, il est admis à la retraite en
décembre… La retraite semble longue mais méritée. Il décède le premier
septembre 1832 laissant un dernier souvenir aux Parisiens : son nom est
gravé au côté sud de l’Arc de Triomphe de Paris…
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