Né en 1789 à Gravelines, les débuts de Jacques Aupick sont difficiles.
Tôt orphelin, il est recueilli par l’ancien curé défroqué de la ville, Baudart.
En 1802, il fait son entrée au Prytanée puis six ans plus tard incorpore
Saint-Cyr.
En 1809, il est sous-lieutenant au 105e régiment
de ligne. Son régiment se bat un temps en Espagne. Transféré au 141e
de ligne en 1813, il y est élevé au grade de capitaine adjudant major. Les
dernières années de l’Empire sont tumultueuses : il combat à Lützen,
Bautzen, Dresde et Leipzig, enfin, avec le 46e de ligne, il est
blessé à Fleurus en 1815.
Son sort est suspendu aux aléas politiques de la
première Restauration et des Cent-jours mais la défaite ultime de l’Empereur,
il est mis en demi-solde jusqu’en 1818. Il est alors admis au corps d’Etat-major
en tant qu’aide de camp de généraux. Il ne s’éloigne pas pour autant des armes puisqu’il
participe en 1823 à l’expédition d’Espagne puis à celle d’Algérie en 1830.
En
Afrique, il passe lieutenant-colonel puis, à son retour, obtient le poste de
chef d’état-major de la 7e division militaire à Lyon. Il y épouse en
1828 Caroline Archimbaut-Dufays, veuve de François Baudelaire, un homme du
double de son âge…
Dans la corbeille, la mariée apporte un enfant de 7 ans,
Charles. Le garçonnet ne voit pas ce mariage d’un bon œil, il juge qu’il lui
vole l’amour total de sa mère. Les relations avec son beau-père s’en
ressentiront toujours. Leurs querelles sont violentes, d’autant plus qu’Aupick
est partisan d’une éducation stricte. Il le sépare de sa mère en plaçant
Charles en pension à 11 ans.
Homme d’ordre, Jacques participe à la répression
de l’insurrection du 12 mai 1839, fomentée par la société des saisons, menée par Bernard, Barbes et Blanqui. Cette année là, il est nommé maréchal de camp.
Ses relations avec Charles se dégradent ! Lassé de la désinvolture de son
beau-fils, il le fait embarquer à Bordeaux pour les Indes mais Charles débarque
à La Réunion et revient en France. Pendant ce temps, Aupick continue de gravir
les échelons : en 1847, il prend le commandement de l’Ecole Polytechnique,
l’année suivante, il est envoyé comme ministre plénipotentiaire à
Constantinople par le ministère des Affaires étrangères. En juin 1851, il est
ambassadeur à Madrid. Agé, il obtient sa mise en disponibilité en 1853 et
devient sénateur. Décédé en 1857, l’année de la première publication des
« Fleurs d Mal », il est enterré à Paris au cimetière du Montparnasse
en compagnie de son épouse. Quant à son terrible beau-fils, il les rejoindra en
1867.
Si la dépouille est à Paris, Gravelines garde précieusement ses décorations en souvenir de ce natif trop méconnu...
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