Ce marin né à Dunkerque en 1761 eut très vite le pied
marin : Pierre-Louis s’engage comme
mousse au commerce en 1770. C’est donc à peine âgé de 9 ans qu’il commence une
impressionnante carrière.
Pendant la Guerre d’Amérique, on le retrouve sur les
corsaires dunkerquois : le Fleur-de-Mer en 1778, la Dunkerquoise en 1779
et 1780, puis le Civilité la même année. En 1781, on lui confie le commandement
de la Gloire, puis du Courrier-de-Dunkerque en 1782. Mais tout à une fin, les
Traités de Versailles en 1783 consacrent l’indépendance des colonies
britanniques en Amérique. Sans emploi, il retourne au Commerce.
En juin 1793, il intègre les rangs de la Marine d’Etat avec
le grade de Lieutenant de Vaisseau. Embarqué sur le Tigre, il est directement
sous les ordres de Vanstabel. Ses qualités lui valent d’être promu Capitaine de
Vaisseau en octobre. Le voilà des grandes expéditions de la Marine
Révolutionnaire. Avec le Gasparin qu’il commande en 1794 et 1795, il fait la
croisière du Grand Hiver puis reçoit le commandement de la flottille de
l’Escaut à Flessingue.
Des courses plus « exotiques »
De 1795 à 1797 puis de 1798 à 1802, le voilà aux commandes
de la Poursuivante à Dunkerque puis, il passe à Saint-Domingue. Les eaux y sont
assurément plus chaudes que celles de la Mer du Nord, mais elles sont tout
aussi peu sûres. Prenant le commandement du Duguay-Trouin, il s’empare de la
ville du Petit Goave et repousse des attaques anglaises. Eux mettent en œuvre
des moyens importants pour s’emparer de lui mais bon manœuvrier, il échappe en
août 1804 à une escadre chargée de l’intercepter au large de Ferrol, en
Espagne.
L’Empire sait reconnaître ses bons soldats. Les
commandements se succèdent et Pierre Louis continue de tracasser les ennemis de
l’Empereur. De 1805 à 1809, il est sur le Génois en Méditerranée, ce qui lui
permet en 1808 d’être de l’expédition de Corfou avec l’Escadre de Ganteaume. La
France, toujours en guerre, ne peut se passer de ses qualités. En mars 1809,
retour dans les mers froides avec l’Albanais, direction les Pays-Bas pour
prendre le commandement de la flottille qui y est stationnée. En novembre, il
est élevé au grade de Vice-amiral,
Une carrière de haut vol
En mars 1811, il hisse sa marque sur le Tilsitt. Le nom même
du vaisseau est tout un symbole dans l’Empire, il porte le nom de la ville où
Napoléon Ier et le tsar ont conclu une alliance… qui bat de l’aile depuis
longtemps…Les années 1811 à 1813 le voient commander la flottille de l’Ems,
puis celle de Hambourg jusqu’en 1814. Malheureusement 1814 est une mauvaise
année. Il est placé en non-activité. Les Royalistes prennent leur revanche sur
l’Empire. Il retrouve les armes pendant les Cent Jours : durant l’éphémère
retour de l’Empereur, il est nommé préfet maritime de Dunkerque… Sans
commandement, il est admis à la retraite en janvier 1816 et finit
tranquillement ses jours en sa ville de Dunkerque où il décède le 22 mars 1828.
Rien d’étonnant à ce que les marins dunkerquois le hissent au panthéon maritime
local en baptisant nombre de navires à son nom.
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