Jacques Colaert, Amiral de Flandre
Il faut nous pardonner, nous ne sommes pas, à Dunkerque, Français
depuis longtemps… mais nous avons rattrapé notre retard tant et si bien que
beaucoup oublient que les prédécesseurs de Jean Bart étaient Espagnols…
Les terreurs des mers
Cornil Weus nait vers 1535. Capitaine du navire de guerre Le
Lévrier en 1659, il commande le vaisseau armé par le Magistrat de Dunkerque
pour protéger les pêcheurs des attaques des Gueux de la Mer, les protestants
hollandais … En 1576, alors qu’il est vice-amiral, il ravitaille en munitions
la garnison de Brauwershaven en Zélande à la barbe des Hollandais du Prince
d’Orange. C’est sur le Lévrier, qu’il commande personnellement, qu’il revient à
Dunkerque à la tête d’une escadre de 10 navires. A son bord, maître Antoine
Bart, bisaïeul du fameux Jean. D’ailleurs, Cornil et lui sont aussi de même
famille car sa fille Laurence Weus épouse Michel Jacobsen…
Jacques Colaert voit le jour en 1584. Sa famille compte
nombre de corsaires, certains pendus par les Hollandais. S’il navigue jeune, il
n’obtient son premier commandement qu’à 39 ans, un âge déjà bien avancé alors.
Il fait vite ses preuves sur le Saint-Xavier, une baleinière de 16 hommes
seulement… Habile, il échappe en 1624 au blocus de 7 mois imposé par les
Hollandais. A la tête d’une petite escadre, il anéantit les pêcheries
hollandaises (certains de leurs ports se révoltent à cause de lui). En 1635, il
fait des ravages en Mer du Nord et en Manche comme aux Shetlands… L’année
suivante, avec Matthieu Rombout, il se porte à l’avant d’un convoi qu’il trouve
à Dieppe. S’ensuit un violent combat avec le Hollandais Evertzen. Opiniâtre,
Colaert refuse d’amener le pavillon et donne l’ordre de saborder le navire mais
celui ci coule bas, soutes noyées. Colaert est fait prisonnier quatre mois
durant. Il retourne incontinent en mer pour accompagner un convoi pour
l’Espagne. En chemin, il fait encore 9 prises. A San Sebastian, le roi Philippe
IV le nomme Amiral de Flandre et Chevalier de Saint-Jacques. Malade, il meurt
le 30 juillet 1637 au terme d’une carrière où il aura été blessé 16 fois et
pris en 14 ans 109 navires marchands, 26 vaisseaux de guerre et 1.500
canons !
Des marins audacieux
Matthieu Rombout s’est fait connaître pendant le blocus de
1630 mené par la flotte hollandaise de Piet Hein qu’on affubla des surnoms de
« Terreur des mers » et de « Jean Bart hollandais ». Son
dispositif est imparable. Dunkerque est bloquée, mais de nuit, trois petits
navires se faufilent, commandés par Matthieu Rombout, Jacques Besage et Piet
Olsen. A peine les jetées franchies, ils attaquent le navire amiral. Ils ont
vite le dessous et si Piet Hein est tué au combat, son second, Martin Tromp,
fait prisonnier les Dunkerquois désespérés. En 1636, Rombout est le second de Jacques
Colaert mais sa chance tourne court, notamment devant Dieppe où il est fait
prisonnier et détenu en Zélande. Pourtant, il est nommé Vice –Amiral de la
flotte de Flandre. En févier 1639, il retrouve Tromp qui commande l’Aemilia. Le
combat dure 7 heures, les pertes sont effroyables : plus de 1.600 hommes
mais les autorités ne lui pardonneront pas. A son retour, il est emprisonné pour être libéré en mars.
Le 4 juin 1641, le gouverneur de Dunkerque le force à briser le blocus des
Hollandais. Pris en chasse, le combat est inégal : plutôt que de se
rendre, il boute le feu à la Sainte-Barbe…
De la jeunesse de Michel De Horn, on sait. Il commence à se
faire remarquer à partir du grade de vice-amiral de la flotte de Flandre. Le 6
février 1637, ses 6 galions et ses 2 frégates quittent leur mouillage de
Mardyck pour la Manche. Ce n’est qu’une fois au cap Lizard qu’il croise une
flotte de 28 navires marchands et 6 vaisseaux de guerre hollandais. Avec sa flottille,
il coule 3 vaisseaux, emporte les 3 autres à l’abordage et revient avec 14
navires marchands. En 1639, à la tête d’une escadre de 12 galions, il escorte 8
transports de troupes avec 2.000 hommes. Croisant Tromp, il engage le combat
mais il est fait prisonnier. Commerçants, les Hollandais ne le libèrent que
contre bonne rançon… En avril 1641, il appareille avec son escadre pour
l’Espagne et attaque en chemin 7 vaisseaux français dans les parages de l’île
de Ré. Blessé lors de l’abordage, il meurt en accostant à La Corogne. Josse
Pieters le remplace alors…
P.S…. Michel Jacobsen n’a pas été oublié, il fait l’objet d’un
article qui lui est spécifique
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