Charles Etienne Brasseur naît à Bourbourg en septembre 1814.
Ce missionnaire flamand est considéré comme l’un des précurseurs de
l’archéologie et de l’histoire précolombienne… Aujourd’hui, Brasseur de Bourbourg,
après s’être s’éteint à Nice soixante ans plus tard, reste un pionnier oublié pour ses travaux mais pas pour les Bourbourgeois puisqu'un lycée de sa ville natale porte son nom.
Après avoir étudié la théologie et la philosophie à Gand, il
publie rapidement des essais historiques. Ordonné prêtre à Rome en 1845, il est
nommé professeur d’Histoire ecclésiastique au séminaire de Québec, son travail
attire l’attention et les critiques. On ne sait pourquoi son cycle de
conférence fut suspendu mais il en profite pour étudier l’œuvre du premier
évêque catholique de Québec, François de Laval. Ses conclusions déplaisent à
ses collègues canadiens et il lui fait mettre de la distance. Il devient vicaire
général à Boston en 1846 et de 1848 à 1863 et œuvre ensuite comme missionnaire,
essentiellement au Mexique et en Amérique centrale.
Alors que l’Europe est
tombée dans l’égyptomanie depuis l’expédition du jeune Bonaparte, il
s’intéresse aux civilisations annihilées par la conquête espagnole. Le voilà
attelé à une tâche titanesque : retrouver un savoir disparu. De 1857 à
1859, il édite une histoire de la civilisation aztèque. De 1861 à 1864, il fait
publier plusieurs documents rédigés dans les langues locales indigènes et
annonce en 1863 avoir réussi à traduire les glyphes Mayas ainsi que le
« Popol Vuh », le livre sacré des Mayas Quiché. Avec une grammaire de
cette langue. Six ans plus tard, il révèle ses principes de cryptage.
Malheureusement pour lui, alors que la langue maya est faite de glyphes dont
les sens varient en fonction du dessin et du contexte, il ne voit qu’un simple
alphabet. Il faut encore attendre plus d’un siècle pour que l’on commence à
entrevoir la complexité de cette écriture et encore ! Les traductions les
plus fiables n’apparaissent que dans les années 1970, avec souvent plus de
questions que de réponses. Archéologue officiel de l’expédition française du Mexique
en 1864, le gouvernement français publie ses « Monuments anciens du
Mexique » en 1866. Cinq ans plus tard, il fait éditer sa
« Bibliothèque mexico-guatémalienne »
Ne restent de lui que des études de monuments et des
traductions finalement sans valeur pour n’avoir pas compris le système
d’écriture. Il est cependant resté dans les mémoires des amateurs de mythologie
en faisant mention des continents disparus de Mu (que Brasseur est le premier à
évoquer) et de l’Atlantide, dans ses traductions alors qu’aucune étude
scientifique ne vienne en confirmer l’existence réelle ni apporter de preuve
tangible à ses propos.
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