mercredi 16 octobre 2019

Brasseur de Bourbourg, de Flandre aux Amériques


Charles Etienne Brasseur naît à Bourbourg en septembre 1814. Ce missionnaire flamand est considéré comme l’un des précurseurs de l’archéologie et de l’histoire précolombienne… Aujourd’hui, Brasseur de Bourbourg, après s’être s’éteint à Nice soixante ans plus tard, reste un pionnier oublié pour ses travaux mais pas pour les Bourbourgeois puisqu'un lycée de sa ville natale porte son nom.

Après avoir étudié la théologie et la philosophie à Gand, il publie rapidement des essais historiques. Ordonné prêtre à Rome en 1845, il est nommé professeur d’Histoire ecclésiastique au séminaire de Québec, son travail attire l’attention et les critiques. On ne sait pourquoi son cycle de conférence fut suspendu mais il en profite pour étudier l’œuvre du premier évêque catholique de Québec, François de Laval. Ses conclusions déplaisent à ses collègues canadiens et il lui fait mettre de la distance. Il devient vicaire général à Boston en 1846 et de 1848 à 1863 et œuvre ensuite comme missionnaire, essentiellement au Mexique et en Amérique centrale. 
 
Alors que l’Europe est tombée dans l’égyptomanie depuis l’expédition du jeune Bonaparte, il s’intéresse aux civilisations annihilées par la conquête espagnole. Le voilà attelé à une tâche titanesque : retrouver un savoir disparu. De 1857 à 1859, il édite une histoire de la civilisation aztèque. De 1861 à 1864, il fait publier plusieurs documents rédigés dans les langues locales indigènes et annonce en 1863 avoir réussi à traduire les glyphes Mayas ainsi que le « Popol Vuh », le livre sacré des Mayas Quiché. Avec une grammaire de cette langue. Six ans plus tard, il révèle ses principes de cryptage. Malheureusement pour lui, alors que la langue maya est faite de glyphes dont les sens varient en fonction du dessin et du contexte, il ne voit qu’un simple alphabet. Il faut encore attendre plus d’un siècle pour que l’on commence à entrevoir la complexité de cette écriture et encore ! Les traductions les plus fiables n’apparaissent que dans les années 1970, avec souvent plus de questions que de réponses. Archéologue officiel de l’expédition française du Mexique en 1864, le gouvernement français publie ses « Monuments anciens du Mexique » en 1866. Cinq ans plus tard, il fait éditer sa « Bibliothèque mexico-guatémalienne »

Ne restent de lui que des études de monuments et des traductions finalement sans valeur pour n’avoir pas compris le système d’écriture. Il est cependant resté dans les mémoires des amateurs de mythologie en faisant mention des continents disparus de Mu (que Brasseur est le premier à évoquer) et de l’Atlantide, dans ses traductions alors qu’aucune étude scientifique ne vienne en confirmer l’existence réelle ni apporter de preuve tangible à ses propos.

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