Armand Leduc voit le jour à Dunkerque le 11 aout 1764. Comme
nombre d’enfants de cette ville, la mer l’appelle très tôt : il s’engage
comme mousse sur les Islandais à l’âge de dix ans. A 15 ans, il opte pour la
navigation de commerce après avoir servi dès l’âge de 13 ans sur les corsaires
Maraudeur et Calonne. Il participe à deux combats et reçoit sa première
blessure. Maître d’équipage en 1780, il fait six campagnes de commerce aux
Antilles. Trois ans plus tard, le voilà Second Capitaine. Son ascension ne fait
que commencer… Loin des bancs de Flandres, on le retrouve de 1785 à 1785 occupé
par trois campagnes de pêche à la baleine en Arctique et au Spitzberg à bord
des baleinières Louis XVI puis Marie-Antoinette. De 1788 à 1792, il reste loin
de Dunkerque… Réengagé dans la Marine de commerce, il fait quatre voyages à
destination des Antilles et des Etats-Unis. Nommé Capitaine au long cours en
1790, ses mérites sont reconnus.
Sous les Drapeaux
Juin 1793, la France connaît les soubresauts les plus
violents de la Révolution. Républicains contre Royalistes, Révolutionnaires
contre les puissances voisines, la situation est grave si ce n’est désespérée…
C’est à ce moment là qu’Armand entre dans la Marine d’Etat avec le grade
d’Enseigne de Vaisseau. On le nomme commandant du cutter Entreprise. A peine
nommé, le voilà occupé à combattre devant Dunkerque puis il cingle vers la Méditerranée.
On lui donne le Brick Dune-Libre, du nom que porte désormais Dunkerque,
débaptisée par les Révolutionnaires avec lequel il combat à Collioure et à
Port-Vendres. En juillet 1794, on le promeut Lieutenant de Vaisseau et on lui
confie la corvette Hasard. La Gloire cependant n’attend pas ! En juillet
1794, il est capitaine de Frégate, reçoit le commandement de la frégate Junon,
combat à Fréjus puis croise dans les archipels grecs et l’Adriatique.
Le Consulat et l’Empire lui offrent une belle carrière. En
1800, il est chargé d’armer plusieurs frégates. Il en profite pour se faire
confier le commandement de l’Incorruptible, livre avec ce vaisseau un combat
devant Dunkerque. Le large appelle, il rejoint la Guadeloupe et mène de 1801 à
1802 un important travail hydrographique à Tobago. En 1804, retour sur les
bancs de Flandres avec le commandement d’une section de la flottille de
Boulogne. Boulogne l’ennuierait il pour demander le commandement d’une division
de frégates composée de la Sirène, de la Guerrière et de la Revanche ? Il
emmène ses navires en février 1806 au Spitzberg mais ne parvient pas à y mener
ses projets à bien. En octobre, il obtient le Vaisseau D’Hautpoul en même temps
que son nouveau grade de Capitaine de Vaisseau. L’année suivant, il est envoyé
à Lorient.
Au combat toujours
Au début de l’année 1809, son navire fait partie de la
Division Troude. Les vaisseaux font route pour porter secours aux Antilles. Le
temps de faire route, Troude et ses navires arrivent trop tard : la
Martinique s’est rendue… Le 15 avril 1809, Armand Leduc est devant Porto Rico.
Le combat dure deux heures, la chance tourne, il est fait prisonnier. Libéré
sur parole, il est nommé chef des mouvements. On lui confie le Tilsitt de 1810
à 1811, précédent à ce poste son compatriote Lhermite. Puis, jusqu’en 1814, il
est sur le Golymin, dont le nom célèbre la victoire de l’Empereur dans ce petit
bourg polonais mais il drosse le bâtiment sur une roche en rade de Brest le 23
mars 1814. Le navire est perdu mais le Conseil de guerre l’acquitte… La
retraite arrive même pour les meilleurs guerriers et on le renvoie dans ses
foyers en mai 1816… Le robuste marin revient à Dunkerque, après tant d’années
de service, fort de 14 blessures ; il y rend le dernier soupir en mars
1832.
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