In XVe centenaire du baptême de Clovis - colloque inter
universitaire et international - Reims, 19 septembre - 25 septembre 1996 -
recueil des résumés préliminaires - deuxième session
P. DEMOLON (Service
archéologique de Douai)
La christianisation
du Nord de la Gaule : les témoignages de l'Archéologie
"Si le baptême de Clovis
marque sans doute un temps fort dans l'évangélisation de la Gaule, il n'est,
pour le Nord de la France, qu'une étape concrétisant la longue et difficile
percée du christianisme dans ces pays du "bout du monde". En plus des
textes, malgré tout peu nombreux, l'archéologie peut apporter témoignage des
vicissitudes de cette pénétration, mais elle ne peut rendre compte que des
faits et les traces positives laissées dans le sol et la documentation
archéologique signifiante sont peu importantes. En effet, la difficulté la plus
importante réside surtout dans la détection des symboles et notamment en milieu
funéraire, qui permettent d'attribuer une pensée à un individu ou groupe
d'individus. Hormis quelques objets significatifs comme la gourde de
Concevreux, les fibules de Mézières, il est difficile de savoir si les thèmes
chrétiens (Adam et Eve, cavalier à l'orant...) sont des symboles et des
phylactères ou même de simples objets décoratifs.
La même question se pose pour les
bâtiments reconnus en milieu funéraire et qui n'ont pas survécu jusqu'à nos
jours et on s'interroge pour savoir s'il s'agit de chapelles liées à un culte,
de chapelles funéraires ou de simples enclos de type familial. Les exemples
d'Hordain et de Les rues des Vignes sont particulièrement significatifs. Les
traces les plus tangibles sont celles laissées par les églises et les abbayes
connues par les textes. Elles sont malheureusement peu nombreuses et les
occasions de fouilles exhaustives sont rares. Plusieurs cas méritent d'être
mentionnés, Arras, cambrai, Hamage, Rouen, Tournai... Ces fouilles récentes ont
permis de cerner, au moins partiellement, les installations religieuses et les
habitats palatiaux. Néanmoins, ces exemples, qui s'échelonnent entre le Ve et
le Xe siècle, montrent à l'évidence, à la fois la limite des interprétations
des fouilles mais aussi leur faiblesse bien qu'ils soient associés à une
évangélisation que l'on sait être importante.
Finalement, ce n'est que dans le
courant du IXe siècle et plus probablement au Xe siècle que se mettent en place
véritablement dans le Nord de la gaule les éléments contenus en germe dans
l'avènement de Clovis."
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