Les Dunkerquois sont habitués à cette caserne qui n'est plus désormais qu'une vaste batisse vide. Loin le temps où y était établi le CM20... De la présence de l'armée de terre ne reste plus que le CIRAT qui assure information et recrutement pour cette armée, le commandant de place n'y a même plus ses bureaux puisque cette fonction est dévolue au commandant maritime, à l'Hôtel de la Marine quai de la citadelle depuis la restauration du CoMar à Dunkerque au milieu des années soixante-dix...
Retour donc sur l'histoire de cette imposante bâtisse...
LE QUARTIER EUGENE PAGESY
In Maurice Million, « La défense avancée de Dunkerque à
travers les âges », 1968, 167 pages, pp.161-162
Le quartier Eugène Pagézy encore
appelé caserne Pagézy est situé 27 et 29 quai des Jardins à Dunkerque. L’entrée
principale se trouve le long du canal de Jonction. Une grande porte manœuvrée par
le militaire de service donne sur une petite cour qui permet l’accès dans les
nombreux bureaux du quartier en particulier à celui du Commandant de la Place
et à celui de son capitaine-adjoint.
Cette caserne était à l’origine
une filature qui a conservé malgré les modifications successives l’aspect
architectural des filatures du siècle dernier.
En 1840, du côté du Pont Royal,
vers l’emplacement de la rue Marengo ouverte en 1850, une fabrique, vaste
bâtiment à étage était construite. Elle se livrait au tissage des toiles à sac
et employait aussi des femmes qui confectionnaient à domicile des sacs pour le
commerce. Broquant et Slembrouck en furent les propriétaires. Hélas ! l’activité
de l’usine cessa et la filature devint la propriété de la ville.
En 1872 dans cette fabrique désaffectée,
l’administration municipale installe le Mont de Piété trop étroit dans les
dépendances du musée rue Benjamin Morel. La porte d’entrée était rue Marengo du
côté de la façade principale. Entre temps, le Mont de Piété était devenu la
caisse de Crédit municipal.
Pendant la guerre 1914-1918, la
grande cave servit de dortoir et une tranchée avait été creusée sous la cave ;
les occupants s’y réfugiaient pendant les bombardements.
L’immeuble fut vendu à l’autorité
militaire qui de 1936 à 1939 en fit un quartier pour y installer les bureaux du
centre mobilisateur, le bureau de la place et une section de militaires.
De nombreuses salles ont été
aménagées pour recevoir des militaires de passage dans notre ville.
Le nom de général de corps d’armée
Eugène Pagézy fut donné à l’établissement car il était, comme commandant de la
première région à Lille, l’animateur et le responsable des travaux.
En 1940, une soupe populaire fut
installée dans les salles du quartier, ce qui rendit de grands services à la
population. En 1945, des prisonniers allemands l’occupaient.
De nos jours, elle est le siège
du centre mobilisateur numéro 20 et le siège social de l’association des officiers
de réserve et de l’amicale des sous-officiers de réserve de l’arrondissement de
Dunkerque. Parfois de belles conférences y sont données par les officiers d’état-major ;
la salle de conférence sert aussi de salle de réception pour les grands chefs.
La bibliothèque de la garnison est
installée à la caserne Pagézy. Si les militaires n’y sont pas très nombreux, il
y règne une animation permanente occasionnée par la présence des nombreux
bureaux.
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