In M. Million – « La
défense avancée de Dunkerque à travers les âges », imprimerie
l’Indépendant, Saint-Omer, 1968, 167 pages, pp 77-78
En 1942, l’abbé C. Bonduaeux
écrivait dans son livre « Zuydcoote – Autrefois – Aujourd’hui » :
« au bord des dunes à l’est du sanatorium, se trouve un établissement
composé de deux maisons d’habitation, d’une tourelle assez élevée et d’un grand
mât, c’est le sémaphore d’établissement militaire qui dépend de la première
région maritime ».
Cette installation est
directement intéressée à la défense du territoire en cas de guerre. Elle exerce
sa surveillance sur un secteur particulièrement difficile pour les navigateurs,
les Bancs de Flandre, qui furent le théâtre de faits de guerre épiques relatés
par Paul Chack dans son livre « Sur les Bancs de Flandre ». C’est par
cette route, jalonnée par les bouées, que passent les navires de commerce en
route vers Anvers ou Amsterdam. C’est aussi dans ces parages difficiles que
l’ennemi en a profité, en 1940, des grandes marées et des nuits sans lune pour
lancer des rafales d’obus sur Dunkerque et s’enfuir aussitôt.
Le sémaphore de Zuydcoote
construit en 1890 avait remplacé le sémaphore installé sur la « Tour des
Sables » construit sur les ruines de l’ancienne église. Le chef guetteur
était en 1910 Leprêtre originaire de Gravelines. Il fut remplacé par Isoré
Pollefort qui fit, en 1940, le dernier guetteur.
En mai 1940, pour arrêter
l’avance ennemie et favoriser le rembarquement de l’armée anglaise, une
batterie de circonstance composée de deux canons de 95 était installée au
sémaphore de Zuydcoote. Il fut ensuite occupé par les Allemands de 1940 à 1945.
Ils y avaient fait de nouvelles installations et creusé un tunnel qui le
faisaient communiquer avec le sanatorium voisin. Lors de leur retraite
précipitée, ils le détruisirent presque complètement.
La fin du sémaphore de Zuydcoote
– février 1961. Les services du Génie maritime de Boulogne procèdent
actuellement à la destruction de l’ancienne tour du sémaphore de Zuydcoote qui
avait été bâti en bordure du sanatorium et dont la base est d’ailleurs avec les
bâtiments avoisinants ensevelis sous le sable. Cette tour avait été
complètement fissurée par les bombardements et sa présence constituait un réel
danger pour les estivants et pour les enfants de Zuydcoote auxquels les dunes
offrent un merveilleux terrain de jeux.
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