Dans la nuit du 13 ou 14 décembre 1933, le capitaine
François Huysman et 3 de ses matelots, Jérôme Devaele, Léopold Goetghebeur et
François Hars, trouvaient la mort dans le naufrage du bateau-feu Dyck. Les chaînes rompues, le Dyck avait dérivé et s'était échoué à 4 milles à
l'Ouest de Gravelines. Le bateau-feu s'était alors couché sur le côté. Repliés dans la chambre de la sirène, Huysman
et ses hommes périrent alors que les survivants, Vanhille, Genel et Dubois, se réfugièrent dans la lanterne.
Voici ce qu'écrivit le correspondant de Ouest-Eclair, le 16
décembre 1933 :
"Le naufrage du bateau-feu Dyck, sur le littoral de
Hemmes-Oye, près de Gravelines, a, comme nous l'écrivions hier, causé une très
vive émotion parmi la population maritime des régions dunkerquoise et
calaisienne. Aucun cadavre n'avait été découvert bord de l'épave, mais
cet après-midi, la mer a rendu deux cadavres ceux du marin François, de Fort-Mardyck, découvert à l'endroit où
fut trouvé le corps du capitaine Huysman et celui du marin Léopold Goetghebeur,
de Rosendael, rejeté par le flot à Sangatte près de Calais. Les obsèques du capitaine Huysman auront lieu mardi
prochain, à Coudekerque-Branche. M. de Rouville, directeur général des phares et balises au Ministère des Travaux Publics, a
manifesté son intention d'y assister.
Un cadavre manque encore à l'appel, c'est celui du marin
Jérôme Dewaele, de Bray-Dunes. Quant au bateau-feu Dyck, on n'a guère d'espoir
de pouvoir le renflouer."
* * *
In « Société Centrale de Sauvetage des Naufragés –
Assemblée Générale du 6 mai 1934 », Paris, pp 22-23
Prix Alfred DUTENS (1.000 francs) ; Prix Baron
et Baronne Léopold Davillier (1.000 francs).
Médaille d’Or de la Marquise d’Etampes au Patron
Brunet
Médaille de Bronze aux canotiers
Le 13 décembre 1933, à la nuit, le sémaphore de Fort-Philippe
signale que le bateau-feu DYCK est parti en dérive ; les marins de
Gravelines ont aussitôt conscience de l’extrême danger auquel sont exposés les
sept hommes de service à bord.
La mer est déchaînée, les cagues atteignent à la côte des
hauteurs de 5 à 6 mètres, le froid est glacial ( - 15°c).
Le patron BRUNET décide immédiatement la sortie du canot de
sauvetage AMICIA. Plusieurs vieux marins
qui ont eux-mêmes à leur actif de difficiles sauvetages, donnent des conseils
de prudence ; sera-t-il possible de repérer de nuit avec une mer aussi creuse
un point aussi peu visible que la lanterne d’un bateau-feu dérivant dans une
direction inconnue ? Brunet déclare : « On est sauveteur ou on
ne l’est pas. Il faut aller ! » Tous ses canotiers le suivent avec
résolution. Le canot double avec peine les jetées ; d’énormes paquets de
mer le remplissent et il ne doit son salut qu’au bon fonctionnement de ses soupapes.
Pendant plus de deux heures, pendant que les canotiers s’épuisent sur leurs
avirons, Brunet chercher anxieusement les naufragés, mais ses recherches sont
vaines. Ne pouvant songer à franchir la barre pour rentrer au port, il doit
faire côte et, submergé par les lames déferlantes, ne réussit cette délicate manœuvre
qu’au prix des plus extrêmes périls.
Puis, guidés par les éclats du phare, nos braves canotiers
doivent parcourir dans le sable les six kilomètres qui les séparent du port. Exténués,
ils se soutiennent mutuellement, et, à leur arrivée, ils sont transformés en
blocs de glace au point qu’on ne peut les dévêtir qu’en coupant leurs cirés et
leurs vêtements.
Si le succès n’a pas couronné leurs efforts, le patron Brunet
et l’armement du canot de sauvetage de Gravelines ont du moins donné un magnifique
exemple de courage et d’énergie.
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