In « Société Centrale de
Sauvetage des Naufragés – Assemblée Générale du 6 mai 1934 », Paris, pp 20-22
Prix Lieutenant de Vaisseau Louis
Aynard (2.000 francs) ; Prix Marquis d’Urre d’Aubais (1.000
francs)
Médaille d’Or Vice-Amiral de
Jonquières au patron Levavasseur
Médaille de Vermeil Baron Jules
Choquet au mécanicien Plé
Médailles d’argent aux
sous-patrons Avron et Perard
Médailles de Bronze aux
canotiers
Le dimanche 14 janvier 1934, le
vent de N.O. souffle en tempête. Au commencement de l’après-midi, le bureau du
port est avisé qu’un trois-mâts goélette vient d’être jeté à la côte. Le canot
de sauvetage à moteur Maréchal-Foch, aussitôt armé, fait route vers ce
navire échoué à trois milles dans l’Est : c’est l’Albatros, de
St-Malo, qui, transportant une cargaison de sel de Lisbonne à Gravelines, é été
désemparé au cours de la tempête.
De furieux paquets de mer
balayent le pont, les hommes épuisés par la lutte qu’ils ont soutenue pendant
de longues heures sont fortement déprimés. Quelques canotiers du Maréchal-Foch
réussissent à sauter à bord et réclament des naufragés le calme et le
sang-froid qui vont être nécessaires pour effectuer un transbordement difficile
et périlleux. Le mousse est embarqué le premier sur le canot de sauvetage, puis
le reste de l’équipage, composé de six hommes ; la violence de la mer est
telle que le Maréchal-Foch a plusieurs bordages enfoncés sur les bastingages
du trois-mâts. Mais, grâce à son compartimentage et à ses caisses à air, sa
sécurité n’est en rien compromise. Il a
glorieusement rempli sa mission et, lorsqu’il rentre au port, les nombreux
Calaisiens massés sur les jetées et qui ont assistés à toutes les péripéties de
ce difficile sauvetage, acclament le brave patron Levavasseur et ses valeureux
canotiers.
Un mois plus tôt, au cours d’une
tempête d’une violence inouïe, le canot de sauvetage Marechal-Foch avait
déjà porté secours au bateau-feu le Dyck, parti en dérive à la suite de
la rupture de ses chaînes.
Le 13 décembre, en pleine nuit,
par une mer démontée et une température glaciale, le Maréchal-Foch partait
à la recherche du bateau-feu. Aussitôt après avoir doublé les jetées, il avait
à lutter contre une mer furieuse dont les assauts le recouvraient d’une épaisse
couche de glace. Il poursuivait avec obstination des recherches malheureusement
infructueuses. Le lendemain, le Dyck ayant été signalé échoué à la côte,
le Marechal-Foch se portait aussitôt à son secours. Mais la coque du
malheureux bateau était tellement engagée dans le sable que seuls la lanterne
émergeait. Il fut vite reconnu que trois
hommes restés enfermés dans cette étroite prison étaient épuisés par le froid
et les angoisses d’une nuit affreuse : les cinq hommes qui avaient essayé
de s’en échapper au cours de la nuit avaient péri peu après des efforts
surhumains pour se sauver.
L’arrivée du canot de sauvetage
rendit aux survivants une lueur d’espoir ; mais son tirant d’eau et la
violence des brisants rendaient tout accostage impossible.
Le sous-patron Avron réussit cependant,
au moyen de l’appareil Reibel, à jeter une ligne sur la lanterne, à ce moment
la rupture de son câblot obligea le canot à s’éloigner des brisants sur
lesquels ils allaient être drossé.
La flèche qui avait porté à bord
la ligne dériva heureusement jusqu’à terre et permit à de courageux maris qui,
jusque-là, impuissants, assistaient de la plage à ce drame effroyable, d’établir
un va-et-vient grâce auquel furent sauvés les malheureux survivants.
La station de Calais, dont les
Annales sont déjà si riches en magnifiques sauvetages, peut être fière de ces
nouveaux exploits.
Le patron Levavasseur, qui fait
partir de l’équipage du canot de sauvetage depuis 42 ans, s’est montré digne
des glorieux patrons qui l’ont précédé.
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