vendredi 1 novembre 2019

Vandamme, l’enfant de Cassel


Fils de chirurgien, Dominique-Joseph René Vandamme nait à Cassel en 1770, il y meurt en 1830. Elève à l’Ecole militaire de Paris, il s’engage en 1788 comme soldat dans le 4e bataillon auxiliaire du Régiment des Colonies et se retrouve l’année suivante en Martinique. 
 
Promu sergent la même année, il est porté déserteur en 1790 : il est retourné en France ! En 1791, il s’enrôle dans le Régiment de Brie puis passe au 24e Régiment d’Infanterie. En août 1792, il est rendu à la vie civile mais séduit par les idées de la Révolution, il forme à Cassel une compagnie franche et prend le grade de Capitaine. Avec ses hommes, il rejoint l’Armée du Nord. 
 
Sa compagnie fusionnant avec les Chasseurs du Mont-Cassel, il prend le commandement du corps en septembre 1793, avec le grade de Lieutenant-colonel-commandant.



Une carrière révolutionnaire
 
Au Nord, la situation est désespérée: les troupes de Hanovre sont à Hondschoote, les Anglais devant Dunkerque. Il mène le bataillon de Cassel en avant-garde à la bataille d’Hondschoote. Remarqué, il passe Général de Brigade à seulement 23 ans ! Il a maintes occasions de se distinguer : il participe aux prises de Furnes, d’Ypres puis de Nieuport mais il doit se retirer, submergé par le nombre. 

L’affaire est d’autant plus délicate que la plupart des Emigrés qui s’y étaient réfugiés sont massacrés. Il se distingue encore à Schenk puis à Budwich mais ayant été dénoncé comme terroriste, il est écarté au moment où l’Etat-major est réformé en l’an III mais il est vite remis à la tête de ses troupes l’année suivante.

En 1795, il retrouve son grade dans l’Armée de Sambre-et-Meuse qui est dans l’Ouest puis il est envoyé dans l’Armée de Rhin-et-Moselle. Encore une fois, on remarque sa hardiesse et son impétuosité. Le Directoire le traduit en conseil de guerre suite à de nouvelles accusations puis annule la décision et l’envoie sur les côtes du nord-ouest alors en danger.
 
En septembre 1799, on le retrouve dans l’Armée de Hollande qui se porte aux devant des Anglais et des Russes. D’ailleurs, à Bergen, il prend une division russe toute entière et poursuit les Anglais jusqu’à leur rembarquement. Après un bref repos à Cassel, il retrouve Moreau dans l’Armée d’Allemagne où ses entreprises sont victorieuses. 
 
En 1800, on l’accuse d’irrégularités administratives, encore une fois réformé puis presqu’immédiatement renvoyé à l’Armée des Grisons sous les ordres de Macdonald mais la Paix de Lunéville le met au repos. Le Premier Consul Bonaparte  lui offre à son retour une paire de pistolets puis le nomme membre de la légion d’Honneur, quelques semaines plus tard il en est Grand Officier et commande la 2e division du camp de Saint-Omer.
 
Vive l’Empereur !
 
En septembre 1805, durant la première campagne d’Allemagne, il porte les premiers coups aux Autrichiens à la bataille du pont de Donawert. Le 2 décembre, à Austerlitz, il se bat au plateau de Pratzen et emporte deux villages clés ! Austerlitz est une victoire éclatante ! Il reçoit à cette occasion la dignité de Grand Aigle de la Légion d’Honneur. En décembre 1806, il revient en Allemagne avec son frère et est encore récompensé. 
 
L’Empereur use bien de ce grand militaire ; en 1807, il commande la 16e Division Militaire, en 1808 le camp de Boulogne, en 1809, il est blessé à Wagram en juillet ! A son retour, il reprend le commandement du camp de Boulogne mais il réquisitionne violemment la maison du maire, jetant par les fenêtres les meubles qui lui déplaisent. 
 
Ceci dit, si l’Empereur le met aux arrêts 24 heures, il le fait comte d’Unsbourg, le nomme président du collège électoral d’Hazebrouck puis l’envoie à la 14e Division. Il ne participe pourtant pas à la campagne de Russie, ayant quelques démêlés avec Jérôme Bonaparte, on préfère le mettre en disponibilité… qui ne dure que jusqu’en mars 1813. 
 
On lui donne le commandement du Premier Corps de la Grande Armée. En Allemagne, encore une fois, il se distingue par ses victoires mais il subit une amère défaite contre les Russes à Kulm, Blessé, les cosaques le capturent, l’emmènent à Moscou puis à Viazma. La paix signée lui permet de rentrer en France en septembre 1814. Le gouvernement royal l’assigne à résidence à Cassel mais les cent-Jours le tirent de sa relégation. A Paris, il se rallie à l’Empereur qui le fait Pair de France et lui donne le 3e Corps d’Armée qui se distingue en Belgique. 
 

C’est à Wavre qu’il apprend la défaire de Waterloo et retourne sur Paris avec ses troupes mais ne peut en empêcher l’occupation. Il refuse de prendre le commandement des armées au nom de l’Empereur, fait retraite jusque la Loire et se soumet au roi qui pourtant l’inclus dans l’ordonnance du 24 juillet 1815 ordonnant de juger les officiers de l’Empire. Le voilà nomade puis apatride car l’ordonnance ordonne de quitter le pays. Il est obligé d’embarquer pour les Etats-Unis. Son exil prend fin en 1819 et il même rétabli dans les cadres de l’Etat-major comme disponible en 1820. Cinq ans après, il prend sa retraite, passant la belle saison au château de Cassel et l’hiver à Gand, ainsi jusqu’à sa mort en 1830, occupant son temps en œuvres de bienfaisance et rédaction de ses mémoires… Que reste-il si ce n’est son souvenir à Cassel, entre sa tombe et son château desormais vide et décrépi,  et son nom sur l’Arc de Triomphe à Paris ?

 

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