Fils de chirurgien, Dominique-Joseph René Vandamme nait à
Cassel en 1770, il y meurt en 1830. Elève à l’Ecole militaire de Paris, il s’engage
en 1788 comme soldat dans le 4e bataillon auxiliaire du Régiment des
Colonies et se retrouve l’année suivante en Martinique.
Promu sergent la même
année, il est porté déserteur en 1790 : il est retourné en France !
En 1791, il s’enrôle dans le Régiment de Brie puis passe au 24e
Régiment d’Infanterie. En août 1792, il est rendu à la vie civile mais séduit
par les idées de la Révolution, il forme à Cassel une compagnie franche et
prend le grade de Capitaine. Avec ses hommes, il rejoint l’Armée du Nord.
Sa
compagnie fusionnant avec les Chasseurs du Mont-Cassel, il prend le
commandement du corps en septembre 1793, avec le grade de
Lieutenant-colonel-commandant.
Une carrière révolutionnaire
Au Nord, la situation est désespérée: les troupes de Hanovre
sont à Hondschoote, les Anglais devant Dunkerque. Il mène le bataillon de
Cassel en avant-garde à la bataille d’Hondschoote. Remarqué, il passe Général
de Brigade à seulement 23 ans ! Il a maintes occasions de se
distinguer : il participe aux prises de Furnes, d’Ypres puis de Nieuport
mais il doit se retirer, submergé par le nombre.
L’affaire est d’autant plus
délicate que la plupart des Emigrés qui s’y étaient réfugiés sont massacrés. Il
se distingue encore à Schenk puis à Budwich mais ayant été dénoncé comme
terroriste, il est écarté au moment où l’Etat-major est réformé en l’an III
mais il est vite remis à la tête de ses troupes l’année suivante.
En 1795, il retrouve son grade dans l’Armée de Sambre-et-Meuse
qui est dans l’Ouest puis il est envoyé dans l’Armée de Rhin-et-Moselle. Encore
une fois, on remarque sa hardiesse et son impétuosité. Le Directoire le traduit
en conseil de guerre suite à de nouvelles accusations puis annule la décision
et l’envoie sur les côtes du nord-ouest alors en danger.
En septembre 1799, on le retrouve dans l’Armée de Hollande
qui se porte aux devant des Anglais et des Russes. D’ailleurs, à Bergen, il
prend une division russe toute entière et poursuit les Anglais jusqu’à leur
rembarquement. Après un bref repos à Cassel, il retrouve Moreau dans l’Armée
d’Allemagne où ses entreprises sont victorieuses.
En 1800, on l’accuse
d’irrégularités administratives, encore une fois réformé puis
presqu’immédiatement renvoyé à l’Armée des Grisons sous les ordres de Macdonald
mais la Paix de Lunéville le met au repos. Le Premier Consul Bonaparte lui offre à son retour une paire de pistolets
puis le nomme membre de la légion d’Honneur, quelques semaines plus tard il en
est Grand Officier et commande la 2e division du camp de Saint-Omer.
Vive l’Empereur !
En septembre 1805, durant la première campagne d’Allemagne,
il porte les premiers coups aux Autrichiens à la bataille du pont de Donawert.
Le 2 décembre, à Austerlitz, il se bat au plateau de Pratzen et emporte deux
villages clés ! Austerlitz est une victoire éclatante ! Il reçoit à
cette occasion la dignité de Grand Aigle de la Légion d’Honneur. En décembre
1806, il revient en Allemagne avec son frère et est encore récompensé.
L’Empereur use bien de ce grand militaire ; en 1807, il commande la 16e
Division Militaire, en 1808 le camp de Boulogne, en 1809, il est blessé à
Wagram en juillet ! A son retour, il reprend le commandement du camp de
Boulogne mais il réquisitionne violemment la maison du maire, jetant par les
fenêtres les meubles qui lui déplaisent.
Ceci dit, si l’Empereur le met aux
arrêts 24 heures, il le fait comte d’Unsbourg, le nomme président du collège
électoral d’Hazebrouck puis l’envoie à la 14e Division. Il ne
participe pourtant pas à la campagne de Russie, ayant quelques démêlés avec
Jérôme Bonaparte, on préfère le mettre en disponibilité… qui ne dure que
jusqu’en mars 1813.
On lui donne le commandement du Premier Corps de la Grande
Armée. En Allemagne, encore une fois, il se distingue par ses victoires mais il
subit une amère défaite contre les Russes à Kulm, Blessé, les cosaques le
capturent, l’emmènent à Moscou puis à Viazma. La paix signée lui permet de
rentrer en France en septembre 1814. Le gouvernement royal l’assigne à
résidence à Cassel mais les cent-Jours le tirent de sa relégation. A Paris, il
se rallie à l’Empereur qui le fait Pair de France et lui donne le 3e
Corps d’Armée qui se distingue en Belgique.
C’est à Wavre qu’il apprend la
défaire de Waterloo et retourne sur Paris avec ses troupes mais ne peut en
empêcher l’occupation. Il refuse de prendre le commandement des armées au
nom de l’Empereur, fait retraite jusque la Loire et se soumet au roi qui
pourtant l’inclus dans l’ordonnance du 24 juillet 1815 ordonnant de juger les
officiers de l’Empire. Le voilà nomade puis apatride car l’ordonnance ordonne
de quitter le pays. Il est obligé d’embarquer pour les Etats-Unis. Son exil
prend fin en 1819 et il même rétabli dans les cadres de l’Etat-major comme
disponible en 1820. Cinq ans après, il prend sa retraite, passant la belle
saison au château de Cassel et l’hiver à Gand, ainsi jusqu’à sa mort en 1830,
occupant son temps en œuvres de bienfaisance et rédaction de ses mémoires… Que
reste-il si ce n’est son souvenir à Cassel, entre sa tombe et son château desormais vide et décrépi, et son nom sur l’Arc de Triomphe à
Paris ?
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