lundi 18 novembre 2019

Sainte-Barbe, une martyre explosive


Qu’ont en commun les artificiers, les artilleurs, les géologues, les mineurs et les sapeurs-pompiers ? 
 
Ils sont sous la protection de Sainte-Barbe, une des saintes les plus honorées en Flandre comme ailleurs, invoquée contre la foudre et la mort subite. Son père, Dioscore, est païen et fortuné, Barbe une jeune vierge d’une grande beauté à marier… 
 
Par précaution, son père la fait enfermer dans une haute tour afin d’éloigner les prétendants. En son absence, elle fait percer une troisième fenêtre pour représenter la sainte-Trinité et trace des croix sur les murs. Son père demande leur signification. 
 


Pour elle, il s’agit du Père, du fils et du Saint-Esprit et la croix le martyre du Christ. Dioscore entre en une fureur noire ! Barbe s’enfuit, il la ramène à la tour en la traitant comme une esclave puis demande à ce qu’elle comparaisse devant Marcien, le gouverneur de la Province, afin qu’elle soit châtiée pour sa conversion. 
 
Marcien tente de la faire fléchir mais devant son obstination, prononce la sentence. Les chrétiens sont considérés comme ennemis de l’Empire, ce sera donc la peine capitale ! Elle est flagellée puis jetée au cachot où une intervention divine la guérit de ses plaies. Le lendemain, elle comparait à nouveau, elle refuse de sacrifier l’encens à l’Empereur. 
 
Nouvelle ire de Marcien qui ordonne au bourreau de lui déchirer les flancs avec des peignes de fer, de les brûler avec une torche puis de lui assener de violents coups de marteau sur la tête. Et la jeune fille de prier sans relâche ! Ne pouvant finir à bout de sa foi, le bourreau lui tranche les seins. Elle prie toujours ! 
 
Elle est alors dénudée et chassée au fouet dans les rues. Dieu la fait alors couvrir d’un vêtement lumineux pour cacher son corps meurtri. Marcien ordonne que l’on décapite la jeune vierge. Dioscore, toujours présent, s’offre comme exécuteur. Il mène Barbe en dehors de la ville et la décapite sans fléchir. Retournant chez le gouverneur, il est frappé par la foudre, ne laissant de lui que des cendres… 
 
L’histoire de la sainte est empreinte de tant de merveilleux que l’Eglise finit par la remplacer dans le calendrier liturgique par Barbara en 1969. Honorée par les pompiers et les mineurs, elle reste aussi chère au cœur des marins : après tout, ne plaçaient-ils pas les poudres dans la sainte-barbe de leurs vaisseaux ?

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