Que dire de Zuydcoote si ce n’est
que le village a toujours lutté contre les éléments, coincé au creux des dunes
entre la mer et un arrière-pays marécageux que les Flamands n’ont eu de cesse
de faire reculer. Déjà attesté au début du Moyen-âge, les historiens divergent
sur l’origine de son nom : serait-ce « cabane au sel », tout à
fait logique connaissant la grande valeur de ce produit, ou la « côte du
Sud » ?
Le débat est loin d’être clos. Zuydcoote est dès le XIIe
siècle un village de pêcheurs avec un petit port ménagé sur l’estran…. La
petite communauté résiste vaillamment à de multiples reprises contre les
éléments, s’accrochant à ses dunes mais ne peut rien faire quand, en 1200,
les bras de la rivière des Petite et Grande Moëres s’ensablent, fermant le
port. Le ciel se déchaîne régulièrement contre la petite paroisse. En 1402 puis
en 1570, ce sont des inondations qui viennent tout réduire à néant. En 1602,
c’est le village qui est incendié…
Et pourtant les habitants reviennent à chaque
fois et reconstruisent tout avec opiniâtreté. Malheureusement, une catastrophe
naturelle inégalée dans la région met fin à cette prospérité. En effet, il est
difficile de lutter contre la nature comme lors du funeste réveillon de la nuit
du 31 décembre 1776 au 1er janvier 1777.
La tempête fait rage et
laboure littéralement le littoral, la mer est déchaînée, les flots rugissent et
pénètrent dans les terres, submergeant le village de sable et d’eau, emportant
bêtes et hommes… Au point du jour n’émerge plus que la tour de l’église, le
reste de l’édifice, comme la majeure partie du village est envahie par le sable
et les flots. En 1779, l’on se résout à l’abattre, ne conservant que la tour
pour construire un nouvel édifice, de style roman, un peu plus au sud. Sa
flèche est rasée puis on la rehausse en 1803 pour servir d’amer et pour porter
le télégraphe de Chappe, un système de signaux avec des bras articulés.
Si
l’édifice ne guide plus les âmes, il signale désormais la côte pour les marins
en mer, à l’image d’autres tours de la région. Pourtant, il ne servirait à rien
de suivre le canal de Furnes pour aller la voir : la tour a été dynamitée
par les Allemands et le village quasiment rasé pendant la dernière guerre.
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