mardi 5 novembre 2019

1795, l'autre bataille du Texel


A Dunkerque, qui ne connait pas la bataille du Texel ? En 1694, Jean Bart y avait fait preuve, avec ses marins d’une audace encore dans les mémoires. Pourtant cent un ans plus tard, une autre bataille eut lieu au même endroit sans laisser de traces dans l’Histoire alors que l’exploit mériterait de figurer en bonne place dans les chroniques, autant parce que l'exploit est de taille mais aussi parce qu'elle détonne dans les annales, c'est une rare fois où toute une flotte est enlevée par des cavaliers


Un matin d’hiver
 
En pleine guerre révolutionnaire, alors que la France tente de « libérer » ses voisins du joug de leurs propres rois, la Division du centre, emmenée par le général Delmas occupe le nord de la Hollande. Les Français, menés par Pichegru, en profitent pour pousser leur offensive. L’hiver est rude et les basses terres marécageuses se sont solidifiées avec le gel : chariots et canons peuvent progresser aisément. Le 20 janvier 1795, ce dernier apprend que la flotte hollandaise est prise dans les glaces entre le Helder et les côtes de l’Ile du Texel. 
 
Ordre est donné au Général Winter de prendre la direction d’Haarlem. La ville batave se rend après une éphémère résistance. Immédiatement, un détachement sous les ordres du commandant Lahure est dépêché vers la flotte. Elle ne se trouve qu’à une quarantaine de kilomètres. Profitant de la nuit et de la neige qui tombe en abondance, voilà les Bleus qui se dissimulent derrière les dunes du canal de Madsiep.

Quand vient l’aube
 
Le soleil commence à poindre sur l’horizon. Les hussards ont enveloppé de linge les sabots des chevaux. Une glissade serait malvenue. Les tirailleurs montent en croupe et la troupe cheminent entre les dunes. Devant les navires immobiles, ils somment les marins de se rendre. La flotte est là à portée de tir si ce n’est de main. Les pourparlers finis, la flotte hollandaise préfère se rendre sans condition. 
 
Le 23 janvier, 14 vaisseaux de ligne, quelques navires marchands et 850 canons passent sous l’autorité française de même qu’un petit bâtiment anglais qui avait tenté de s’échapper en creusant un chenal dans la glace et que, prestement, les hommes du 8e Hussards arrêtent immédiatement. Curieuses prises que celles de ce régiment : des cavaliers ont rendu à merci toute une flotte de combat…

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