In P. Diest – Le poids des
infrastructures militaires 1871-1914, Nord-Pas-de-Calais – coll War Studies,
éditions Septentrion, Presses Universitaires de Lille, Villeneuve d’Ascq, 2019,
346 p, pp 44-45
Dunkerque
constitue la jonction entre les places frontalières et celles du littoral,
région aisément défendable selon les militaires. Cette place est protégée par
une enceinte de la ville, rebâtie entre 1818 et 1848 puis complétée entre 1862
et 1883, et par les places de Gravelines et de Bergues. Ce secteur présente à
la fois un front de mer et un front de terre pour faire face aux menaces
maritimes et terrestres : Dunkerque est la dernière ligne de défense en
cas de défaire dans l’arrière-pays ou sur les plages ; Gravelines est la
clé des inondations défensives ; Bergues interdit l’avancée d’un ennemi
venant des Flandres. Pour défendre ce secteur, de nouveaux ouvrages complètent
les fortifications de Vauban comme le fort de Leffrinckoucke ou les batteries
de Mardyck et de Zuydcoote. Cependant, d’autres projets sont avortés pour des
raisons budgétaires. Bergues est de ce fait transformée en fort d’arrêt grâce à
la conversion de la couronne Saint-Winoc en banquette de tir. En 1882, le Ministre
de la Guerre réunit Dunkerque et Calais pour constituer un immense camp
retranché chargé de défendre le détroit du Pas-de-Calais.
Au sud des caps, le littoral
protégé par Calais et Boulogne-sur-Mer dont le rôle tactique est questionné
depuis le début du XIXe siècle. Est-il en effet nécessaire de prévoir une
défense terrestre pour ces places maritimes ? En 1876, le comité des
fortifications décide d’élargir l’enceinte calaisienne pour agrandir le port et
la ville ainsi que d’alléger la pression foncière. Les nouvelles murailles
englobent la commune limitrophe de Saint-Pierre mais leur efficacité est rapidement
critiquée tandis que l’urbanisation du secteur impose l’instauration de
servitudes limitées à 250 mètres. Quatre ouvrages avancés seraient nécessaires
pour protéger cette ville mais les militaires ne peuvent compter que sur le
Fort Lapin érigé au XVIIe siècle et remanié en 1860, la batterie de l’Estran
construite en 1881 et 1882 et la batterie de la digue édifiée en 1902. A
Boulogne-sur-Mer, les anciens ouvrages sont remplacés par quatre batteries
construites en deux temps sur les hauteurs de la Crèche, de la tour d’Odre, du
Mont-de-Couppes et d’Alprech, preuves de l’évolution progressive des projets
défensifs.
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