mardi 9 juillet 2019

LES PLACES LITTORALES DANS LE DISPOSITIF SERE DE RIVIERES


In P. Diest – Le poids des infrastructures militaires 1871-1914, Nord-Pas-de-Calais – coll War Studies, éditions Septentrion, Presses Universitaires de Lille, Villeneuve d’Ascq, 2019, 346 p, pp 44-45

                Dunkerque constitue la jonction entre les places frontalières et celles du littoral, région aisément défendable selon les militaires. Cette place est protégée par une enceinte de la ville, rebâtie entre 1818 et 1848 puis complétée entre 1862 et 1883, et par les places de Gravelines et de Bergues. Ce secteur présente à la fois un front de mer et un front de terre pour faire face aux menaces maritimes et terrestres : Dunkerque est la dernière ligne de défense en cas de défaire dans l’arrière-pays ou sur les plages ; Gravelines est la clé des inondations défensives ; Bergues interdit l’avancée d’un ennemi venant des Flandres. Pour défendre ce secteur, de nouveaux ouvrages complètent les fortifications de Vauban comme le fort de Leffrinckoucke ou les batteries de Mardyck et de Zuydcoote. Cependant, d’autres projets sont avortés pour des raisons budgétaires. Bergues est de ce fait transformée en fort d’arrêt grâce à la conversion de la couronne Saint-Winoc en banquette de tir. En 1882, le Ministre de la Guerre réunit Dunkerque et Calais pour constituer un immense camp retranché chargé de défendre le détroit du Pas-de-Calais.
 
Au sud des caps, le littoral protégé par Calais et Boulogne-sur-Mer dont le rôle tactique est questionné depuis le début du XIXe siècle. Est-il en effet nécessaire de prévoir une défense terrestre pour ces places maritimes ? En 1876, le comité des fortifications décide d’élargir l’enceinte calaisienne pour agrandir le port et la ville ainsi que d’alléger la pression foncière. Les nouvelles murailles englobent la commune limitrophe de Saint-Pierre mais leur efficacité est rapidement critiquée tandis que l’urbanisation du secteur impose l’instauration de servitudes limitées à 250 mètres. Quatre ouvrages avancés seraient nécessaires pour protéger cette ville mais les militaires ne peuvent compter que sur le Fort Lapin érigé au XVIIe siècle et remanié en 1860, la batterie de l’Estran construite en 1881 et 1882 et la batterie de la digue édifiée en 1902. A Boulogne-sur-Mer, les anciens ouvrages sont remplacés par quatre batteries construites en deux temps sur les hauteurs de la Crèche, de la tour d’Odre, du Mont-de-Couppes et d’Alprech, preuves de l’évolution progressive des projets défensifs.

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