lundi 6 mai 2019

LE FORT DE PETITE-SYNTHE : UN TEMOIN DE L’ARCHITECTURE MILITAIRE DU 20E SIECLE


DE Joël LEHOCQ, Ville de Dunkerque, n.d.

Le fort de Petite-Synthe porte la dénomination officielle d’« ouvrage de Petite-Synthe ». Son implantation répondait à une extension du port de Dunkerque. Par la loi du 24 décembre 1903 l’ancienne ceinture de remparts du 19e siècle face à Saint-Pol-sur-Mer devait disparaître afin de construire de nouvelles darses et écluses ainsi qu’un avant-port. Cependant il n’était plus question d’établir une nouvelle enceinte. Pour répondre à l’évolution de l’artillerie, il fallait des forts en béton. L’effet destructeur des obus-torpilles (obus contenant un explosif brisant de type mélinite) employé à titre d’essai par l’armée allemande à partir de 1885 condamnait les fortifications d’un modèle ancien et mêmes celles construites après 1871. Les ingénieurs militaires français se sont donc attelés de 1885 à 1914 à revoir régulièrement la structure des forts. Désormais seuls les canons abrités dans des casemates ou des tourelles pouvaient résister. L’artillerie étant disséminée à l’extérieur des ouvrages et dissimulée au maximum. C’est dans cette logique qu’a été construit l’Ouvrage de petite-Synthe, puis l’Ouvrage Ouest de 1908 à 1911.

Il s’agit donc d’un ouvrage « détaché » placé à une distance de la place-forte au moins égale à une portée d’artillerie et assez rapproché de l’Ouvrage Ouest afin de croiser leurs feux

HISTORIQUE
Etabli dans le secteur du Dood Weg sur une surface totale de 13 hectares 45ares 96 centiares, le fort commencé en 1906 a été achevé fin 1908 (comme le rappelle la plaque fixée au-dessus de la porte d’entrée).
 
Il est l’œuvre du capitaine du Génie Bouvier de la Place de Dunkerque, chargé du suivi du chantier. L’entreprise Edouard Lecomte en a assuré la construction. Si les travaux ont duré deux ans pour le gros ouvrage (bétonnage) la livraison des cuirassements, commandés dès septembre 1905, a rencontré des retards pour des raisons de transport jusqu’à pied d’œuvre. Les cuirassements arrivés à la gare de Dunkerque, en raison de leur poids, durent emprunter un itinéraire spécial. Ayant transité par la gare de Coudekerque-Branche, ces lourds blindages prirent l’embranchement privé de la Société Anonyme des Docks et Entrepôts de Petite-Synthe puis furent acheminés jusqu’au fort sur des fardiers tractés par une locomotive routière venue de Belfort. Les cuirassements furent en place en septembre 1908.
 
L’officier d’artillerie note en novembre 1908 que « l’artillerie de la place de Dunkerque et les batteries du 1er bataillon n’ont pas encore reçu d’instruction sur le service du canon de 75 mm de tourelle et que le personnel n’a pas encore pu être exercé » ! Les essais n’intervinrent que le 16 décembre 1908. Journée mémorable s’il en fut à Petite-Synthe. En effet afin de parer à tout incident un champ de tir de circonstance de 600 mètres de rayon avait été délimité. La tourelle de 75 effectua des tirs d’épreuve à obus fictifs ainsi que les mitrailleuses, tirs qui se révélèrent concluants. Le 27 mars 1909 les organes cuirassés furent remis au service de l’artillerie.
 
Dans l’état actuel de nos recherches, il est difficile de chiffrer le coût total de cet ouvrage. Entre 1 et 2 millions de francs or serait une estimation raisonnable et probablement insuffisante en tenant compte de l’équipement complet. Mais on peut en avoir une idée en sachant que les forts construits à cette époque ont coûté : 2.300.000 F pour le fort de Vacherauville, 3.650.000 F pour celui de Moulainville, 4.500.000 F pour celui de Rozelier et 6.000.000 F pour Douaumont.
 
L’ouvrage de Petite-Synthe est alors rangé dans la première catégorie des fortifications, c’est-à-dire ceux qui étaient pourvus en permanence de troupes et de matériel afin d’en assurer une résistance durable. Au cours de l’année 1909 l’armée de terre, en l’occurrence un détachement du 110e RI régulièrement relevé, allait en garnison ainsi que des effectifs d’artilleurs.
 
Durant la Première Guerre Mondiale, le fort accueilli les soldats du front de l’Yser qui venaient se reposer après les combats. Les Allemands procédant à des bombardements de Dunkerque et des communes voisines au moyen de canons à longue portée de 380 mm depuis la Belgique, les tirs des pièces d’artillerie de Predikboom en 1915 puis de Leugenboom en 1918 amenèrent la population civile à passer dans les salles du fort de nombreuses nuits d’angoisse. En septembre 1917 devant les bombardements aériens une batterie de 75 de D.C.A. fut installée au fort pour la défense du camp retranché de Dunkerque.
 
En 1924, la Marine demanda à ce que l’ouvrage lui fut remis mais il resta occupé par l’artillerie avec le renfort d’une batterie de D.C.A. A cette époque, la garnison comprenait 150 hommes. En cas de mobilisation, les stocks de munition devaient s’élever à 10.000 cartouches pour les canons et à 2 millions de cartouches pour les mitrailleuses.
 
En 1939 le fort se trouve de nouveau armé mais en raison des « nouveautés » de la guerre aérienne : 4 canons de 75 longs de D.C.A. furent placés sur les dessus (installation à ciel ouvert). 
 
Le 4 juin 1940, l’ouvrage est cerné par l’ennemi. Le maire Arthur Debyser entama des négociations avec la garnison du fort en raison des menaces des Allemands de faire bombarder et raser Petite-Synthe. Après un baroud d’honneur, le fort fit sa reddition. Occupé par l’armée allemande jusqu’en mai 1945 – du matériel fabriqué à Orienburg (près de Berlin) encore en place en fait foi – il n’a plus joué qu’un rôle secondaire, en raison de l’implantation à proximité d’une batterie anti-aérienne d’une grande « efficacité ». Cependant des travaux de renforcement de fortification ont été entrepris (construction d’un blockhaus à proximité des tourelles et d’un observatoire sur la casemate de Bourges).
 
Après la libération de Dunkerque des prisonniers allemands y furent incarcérés. Plusieurs graffiti rappellent la nostalgie qui les habitait. Le retour à la paix permet d’accueillir sur les pentes herbeuses des moutons qui remplacent les guerriers de naguère et de paisibles pêcheurs vont dorénavant fréquenter les berges du fossé. 
 
Déclassé en 1946, l’ouvrage est acquis par la ville de Dunkerque par délibération du Conseil municipal du 31 mai 1974. Depuis les espaces situés autour du fort ont trouvé une vocation de lieu de détente, de promenade en famille, de loisirs et de pratique du sport. Trois perches permettent aux archers de s’exercer au tir à l’arc, trois terrains de football sont à la disposition des clubs qui viennent s’y entraîner. La pratique du cross-country trouve un site propice grâce à l’aspect vallonné du terrain adjacent. L’intérieur du fort a été affecté au stand d’entraînement au tir de la Police Nationale et au chenil de la brigade canine.
 
Enfin, la fête annuelle de juin amène un large public et permet à la vie associative de mieux faire connaitre ses activités. Brocante, démonstrations sportives, variétés constituent le menu offert à un public désireux de vivre en famille une importante fête populaire. En un mot, le souhait de le voir devenir un poumon vert de l’agglomération et un écrin de verdure est en train de se concrétiser.

DESCRIPTION DU FORT
De forme grossièrement hémisphérique les dimensions du fort sont de 280 mètres de la berge ouest à la berge est, de 170 mètres de la tourelle gauche à la tourelle droite, de 75 mètres du nord au sud.
L’ouvrage se compose de plusieurs éléments ;
-        Une caserne
-        Une casemate de Bourges
-        Trois tourelles à éclipse

LA CASERNE
Avant 1914, le chemin d’accès au fort était bordé par un baraquement servant au logement des officiers et des sous-officiers, qui a été démoli dans les années 70.
L’entrée dans le fort se fait par un pont fixe prolongé par une partie mobile (pont-levis) à l’origine enjambant un fossé ou douve large de 13 mètres et profond de 3,50 mètres. La terre extraite servit à recouvrir l’ensemble de l’ouvrage.
 
Il faut signaler que ce type de pont était rare dans les forts modernes. Le plus souvent la porte s’ouvrait au fond d’un fossé sec où l’on descendait par une rampe taillée dans la contrescarpe. Mais à Petite-Synthe, le problème de la remontée fréquente des eaux souterraines interdisait ce système.
On peut remarquer que le mur de façade tourne le dos à la direction générale de l’ennemi censé venir par le sud. Après un parapet bétonné et une banquette de briques, on entre dans la caserne, dont la porte a disparu et qui est conçu selon un plan symétrique.
 
-          Un couloir longitudinal de 70 mètres comportant 10 salles réparties de gauche à droite, où se situaient les locaux des officiers et des sous-officiers d’artillerie et d’infanterie. L’ambulance, la cuisine où se trouve encore la cuisinière militaire d’origine (1909)
-          Un couloir central de 35 mètres menant à la tourelle centrale de mitrailleuses où l’on découvre 4 petites pièces attribuées au commandant du fort, au corps de garde, aux locaux disciplinaires, à la lampisterie.
 
De chaque côté séparées par des couloirs latéraux menant aux tourelles sont situées 3 salles assignées à gauche aux abris de mitrailleurs et au poste télégraphique et à droite au magasin aux vivres et à d’autres abris de mitrailleurs. Dans ces couloirs latéraux des glissières permettaient l’introduction de rails de chemins de fer afin de renforcer la structure bétonnée en cas de bombardement.
Des puits et de vastes citernes souterraines creusées en plusieurs endroits permettaient de recueillir les eaux de pluie pour une plus grande autonomie.
 
L’ensemble du fort a été bâti sur du sable mouillé et pilonné puis venait un appareil de blocs de pierre servant d’assise avant de couler le béton. L’entrepreneur : M. Edouard Lecomte a certainement dû employer la technique courante à l’époque, à savoir le recours à l’eau de mer lors du délayage du mortier. On obtenait alors une solidité plus grande. De même la norme était de respecter dans le béton armé un poids de 85 kg de ferraillage par mètre cube de béton avec plusieurs couches de grillages tous les 15 centimètres. L’épaisseur des voûtes de béton spécial ou de la dalle de béton armé varie selon la portée : 2 mètres d’épaisseur pour une portée de 3 mètres, 2,50 mètres pour une portée de 6 mètres. Le béton armé valant 50 à 60 francs le mètre cube en 1900, la masse de béton que représente le fort laisse rêveur quant à son prix de construction.
 
On remarque dans le couloir longitudinal des appareils de ventilation manuels, qui servaient à renouveler l’air rapidement vicié dans un espace clos en cas de siège. Mais ils se seraient révélés rapidement insuffisants en cas de bombardement intensif. En effet, le risque d’asphyxie par l’oxyde de carbone était très grand. Les explosifs nitrés dégagent de l’oxyde de carbone dans la proportion d’environ 1 litre par gramme du corps explosif. Ainsi un projectile de 420 mm dégageait 106 mètres cubes de gaz ; l’obus de 305 mm, 60 mètres cubes. Si le projectile s’enfonce profondément dans le sol et que l’éclatement se produit au contact des locaux souterrains, le souffle refoule le gaz dans les fissures. Il faut alors une ventilation puissante pour éliminer le gaz. En août 1914, la capitulation de nombreux forts belges et français fut en fait due à l’intoxication des assiégés.

LA CASEMATE DE BOURGES
Selon la définition générale, la casemate était un abri voûté généralement recouvert de terre et à l’épreuve de l’artillerie. Elles pouvaient servir simplement à abriter les hommes, les munitions et les vivres ou au contraire recevoir un canon et avoir un rôle actif. C’est ce qu’on appelle une casemate à canon. Avec la nouvelle conception des forts à la fin du 19e siècle, on avait revu le problème des casemates à canon et les ouvrages de flanquement destinés à battre les intervalles entre les forts. Pour cela on créa un grand blockhaus abritant sous une dalle de béton de 1,75 mètre d’épaisseur deux pièces de 75 mm montées sur un bâti spécial et tirant par des embrasures appropriées : ce fut la casemate de Bourges.
 
Les tourelles étaient installées sur la crête de feu des forts, les casemates furent construites sur le front de gorge et orientées face au flanc gauche ou au flanc droit du fort (comme à Petite-Synthe). Le mur de façade n’était pas soumis aux coups directs et étant noyée dans la masse des dessus la casemate était plus difficiles à discerner.
 
Ce type de casemate fut inventé par le commandant du Génie Laurent et expérimenté au polygone de Bourges, ville où l’on trouvait un grand nombre d’établissements d’expérimentation de l’artillerie. La casemate de Bourges de Petite-Synthe contenait deux canons de 75 mm dans deux salles séparées et abritait 20 artilleurs. Toutes ses ouvertures ainsi que celles du fort étaient munies de portes de fer, dont certaines subsistent. Les Allemands firent des modifications importantes dans ce bâtiment : édification d’un observatoire bétonné faisant saillie, obturation des ouvertures des canons de 75, pose de portes étanches, construction de murs coupe-souffle.

LES TOURELLES A ECLIPSE
Après la crise de l’obus-torpille, on conclut après 1885 à la supériorité des tourelles sur les casemates traditionnelles.
 
Les tourelles traditionnelles n’étant pas en mesure de supporter l’impact d’un obus de calibre supérieur au 155 mm, il fallut dissimuler la coupole en l’enfonçant dans une collerette en béton. Pour être efficace une tourelle devait exécuter un mouvement d’éclipse avec une rapidité telle que sa durée d’apparition soit moindre que le temps mis par un projectile à venir de la batterie ennemie. Après plusieurs types de tourelles, le système inventé par le commandant Galopin en 1889 fut reconnu le meilleur, car il pouvait effectuer la montée en batterie, le départ des deux coups et l’éclipse en moins de 5 secondes, ce qui était remarquable étant donné un poids compris en 150 et 200 tonnes. A l’origine, cette tourelle était munie de deux contrepoids soutenus par des balanciers qui reposaient sur des rotules. Un personnel important était nécessaire pour la manœuvrer – à bras d’hommes – mais le système permettait de supprimer une part considérable du poids.
 
L’emploi d’aciers spéciaux (acier + nickel + chrome) vient renforcer la résistance à l’impact des projectiles. Les coupoles de 75 mm étaient de plus coulées d’une seule pièce et manœuvraient dans une avant cuirasse protectrice. A partir de 1900 – et c’était le cas dans l’ouvrage de Petite-Synthe – les tourelles furent dotées de 2 tubes de 75 mm raccourcis dont le mouvement d’éclipse était actionné par un seul balancier et un seul contrepoids mais avec un secteur denté. Les manœuvres se faisaient très facilement : deux monte-charges amenaient les obus jusqu’à la chambre de tir. Les tourelles de 75 mm à 2 canons pouvaient tirer 20 à 22 obus par minute.
 
Avant 1914, 58 tourelles de ce type avait été mises en place dans divers forts et surtout dans l’Est de la France. Les autres tourelles dotées de mitrailleuses Hotchkiss placées l’une au-dessous de l’autre devaient tirer alternativement pour éviter l’échauffement de leurs canons.
91 tourelles de mitrailleuses avaient été réalisées avant 1914.
 
Le fort de Petite-Synthe abritait trois tourelles à éclipse :
-          Une tourelle à éclipse pour deux canons de 75 mm à tir rapide placée sur la gauche.
-          Deux tourelles à éclipse pour mitrailleuses Hotchkiss au centre et à droite.
Seule la coupole de la tourelle de 75 mm existe encore. La tourelle centrale a disparu. Quant à celle de droite, les occupants allemands l’ont remplacé par un dôme bétonné. Une banquette de tir située de part et d’autre de la tourelle centrale pouvait accueillir le long du parapet les soldats d’infanterie. Dès 1924 il avait été projeté de disposer 4 canons de 120 mm de D.C.A. sur le front sud. On accédait à la tourelle centrale par un passage couvert qui prolongeait le couloir.
 
Les bâtiments contenant les tourelles, bâtis sur pilotis en raison de la nature du sol et du poids considérable des cuirassements, étaient également en béton armé d’une épaisseur allant de 2 à 4 mètres et protégés par 2 à 4,50 mètres de rocaille. Actuellement, la machinerie de la tourelle de 75 est en partie conservée. Un observatoire cuirassé permettait de régler le tir de la tourelle de 75 mm située à 15 mètres en arrière. Les instructions étaient transmises au moyen d’un tube acoustique. De faibles dimensions et d’une épaisseur de 25 cm cet observatoire était quasi invulnérable.
 
Les cuirassements des tourelles avaient été réalisés par la Société de construction des Batignolles et l’observatoire fixe par la compagnie Schneider et Cie. En principe, le champ de tir des tourelles était de 360 degrés, mais en raison de la destination du fort et de sa configuration, le champ de tir de la tourelle des canons de 75 mm était limité à 170 degrés d’ouverture et celui des tourelles de mitrailleuses était compris entre 180 et 188 degrés. De plus, la tourelle de droite était dotée d’un observatoire pour le service général situé à 6 mètres en arrière.
 
Le champ de tir et la portée des canons de 75 mm mettaient Leffrinckoucke, Téteghem, Bergues, Brouckerque et Craywick sous leur feu éventuel.
 
Les mitrailleuses portaient quant à elles jusqu’à Grande-Synthe et Cappelle-la-Grande. Leur cadence de tir était de 125 coups par minute au coup par coup et de 500 à 600 coups par minute en tir continu. Chaque tourelle était accompagnée d’un magasin à munitions : celui des canons de 75 contenait 3.300 coups et 700 coups dans l’armoire de la tourelle.
 
Les cuirassements et leur installation peuvent être estimés à plus de 560.000 Francs soit à peu près le quart du coût de l’ouvrage. Ainsi une tourelle de 75 mm revenait à 125.000 Francs pour le cuirassement auxquels il fallait ajouter 75.000 Francs pour les substructions.
L’accès aux tourelles pouvait être fermé par des portes de fer permettant la poursuite du combat en cas d’incursion de l’ennemi à l’intérieur de l’ouvrage. Des couchettes et des latrines étaient à la disposition des servants.
 
En conclusion
L’ouvrage de Petite-Synthe, depuis la disparition de l’ouvrage Ouest lors de la construction d’Usinor, représente dans le Nord-Pas-de-Calais un témoin rare du type d’architecture militaire de l’aube du XXe siècle. Relativement en bon état, il serait souhaitable dans l’intérêt de notre patrimoine qu’il puisse être mis en valeur au sein du parc d’agglomération qui l’entoure.

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