Maître d'une puissance qui se voulait l'égale sinon la supérieure du Roi de France, Charles de Valois-Bourgogne, dit Charles le Hardi ou Charles le Vaillant ne reçut son surnon de "Téméraire" qu'à titre posthume. Né au coeur de ses possessions bourguignonnes en 1433 à Dijon, il trouva la mort le 5 janvier 1477 devant les murs de Nancy. Après une âpre bataille, il est vrai perdue surtout par la défection d'un de ses vassaux, emmenant avec lui ses chevaliers et ses lanciers, son corps ne fut retrouvé que deux jours après les combats, au bord de l'étang saint-Jean, un étang boueux aujourd'hui remplacé par la place de la Croix de Bourgogne. Un triste fin pour ce grand seigneur qui rêvait de la reconstitution de la Lothingarie.
Le crane fendu jusqu'aux dents par un coup de hallebarde, une joue dévorée par un loup, l'on ramena la dépouille qui fut exposée sur un lit de parade à la maison de Georges Marquaix au 30 de la Grande Rue de Nancy. La maison a disparu depuis longtemps mais les lieux sont marqués d'une plaque et d'une pavage portant la date de 1477.
D'abord inhumé dans la nécropole des Ducs de Lorraine dans la collégiale Saint-Georges de Nancy (elle aussi disparue), le corps fut finalement rendu à la dynastie bourguignonne, le rendant à son histoire dynastique. En effet, le traité de Middelbourg en 1501 ordonne la restitution de la dépouille aux Bourguignons mais il est moins question de corps de que symbole. Il faut attendre 1550 pour que Christine de Suède exécute la clause en 1550 seulement à la demande de Charles Quint.
Le 24 septembre 1550, il est donc ramené à l'église Notre-Dame (Onze Lieve Vrouwkerk) de Bruges mais ne fut installé dans le tombeau édifié par Philippe II d'Espagne, au gisant finement réalisé, qu'en 1558, à côté de sa fille unique, Marie, décédée d'une chute de cheval dans la forêt de Wijnendaal, lors d'une chasse au faucon, elle n'avait alors que 25 ans...
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