Flines-les-Râches se trouve sur une route importante à la frontière du Pévèle d'Orchies et de l'Ostrevent, le long de la route de Tournai par Orchies, qui rejoint celle qui relie Douai à Râches.
Son origine gallo-romaine est assurée par le toponyme "Figulina" qui désigne une fabrique de poteries ou une tuilerie. D'ailleurs, de nombreuses découvertes antiques confirment ce dernier.
Au XIIIe siècle, une abbaye féminine cistercienne se détache de celle d'Orchies pour s'y établir et la paroisse était sous l'autorité de l'évêque d'Arras jusque 1789.
L'église est dédiée à Saint-Michel, rappelant la dévotion toute particulière des Carolingiens envers l'archange, que ce soit pour la dédicace des églises ou la liturgie particulièrement compliquée de l'époque.
L'histoire de l'église est elle-même assez mouvementée. Du corps d'origine romane, il reste peu de vestiges. Les destructions ne sont d'ailleurs pas nécessairement liées aux vicissitudes de la guerre. La première particularité, la plus visible d'ailleurs est la tour pré-romane ajoutée en amont du pignon occidental. L'absence d'ouvertures pour diffuser le son des cloches laisse à penser que ces dernières étaient dans un clocher en bois qui la surmontait, comme celui que l'on peut voir aujourd'hui, à moins qu'elles n'aient été disposées dans un second clocher qui aurait disparu et qui n'aurait pas été sans donner à l'édifice l'aspect des églises carolingiennes ou ottoniennes.
De profondes transformations interviennent à la fin du XIIIe siècle, dont notamment la tourelle et le pignon latéral méridional. Cette tourelle est pourvue de meurtrières mais il semble qu'elle n'ait pas eu de rôle défensif et qu'elle ait aujourd'hui perdu de sa hauteur. Elle est accessible depuis l'intérieur de l'église au moyen d'une échelle, la porte se situant en hauteur.
Aux XVe et XVIe siècles, de nouvelles modifications sont faites dans le choeur et avec l'adjonction de petites chapelles latérales, lui donnant l'aspect d'une petite hallekerk ce qui est en Flandre gallicane une évolution des plus rares, contrairement à la Flandre maritime.
Le XIXe siècle - rationnaliste - provoque des ravages. En 1851, les canons esthétiques prônent la symétrie. Ainsi l'on procède à la démolition des derniers murs complets de l'époque romane. Heureusement des besoins impérieux d'économie réduisent le nombre des transformations radicales.
Avec la hausse démographique, l'église est proposée à la destruction en 1885 aux fins d'en bâtir une nouvelle mais la décision est annulée. A la place, l'on préfère la création de la paroisse du Catelet et l'édification en ces lieux d'une église. L'une des plus anciennes églises de Flandre survit donc.
Notons au passage que l'église est précédée sur son minuscule parvis de deux monuments aux morts, l'un pour la guerre franco-prussienne, l'autre pour les deux guerres mondiales.
le monument aux morts de la guerre de 1870-1871
le monument aux morts des deux guerres mondiales
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