Sainte Berthe était fille du comte Rigobert et d’Ursane,
parent du roi de Kent, en Angleterre. A l’âge de vingt ans, elle fut mariée à Sigefroi,
dont elle eut cinq filles, entre autres sainte Gertrude et sainte Déotilde. Après
la mort de son mari, se voyant dégagée des liens qui la tenait attachée au
monde, et désirant consacrer à Dieu la
liberté qu’elle venait de recouvrer, elle prit le voile dans le monastère qu’elle
avait fait bâtir à Blangy en Artois, à peu de distance d’Hesdin. Ses filles
Gertrude et Déotilde imitèrent son exemple. Elle fut persécutée par le comte
Roger, ou Rotgar, qui la calomnia auprès du roi Thierry III. Ce comte haïssait
notre sainte parce qu’il n’avait pu épouser Gertrude. Mais Berthe eut une
audience, qui, ayant reconnu son innocence, la reçut favorablement et la mit
sous sa protection. De retour à Blangy, Berthe acheva son monastère et fit
construire trois églises : l’une en l’honneur de saint Omer, la deuxième
sous le nom de saint Vaast, et la troisième sous l’invocation de saint Martin
de Tours. Ayant ensuite mis un bon ordre dans la communauté, elle en établit
abbesse sainte Déotilde, et se renferma dans une cellule pour ne plus s’occuper
que de la prière. Sainte Berthe mourut vers l’an 725. Le monastère de Blangy
ayant été détruit par les Normands au XIe siècle, Hersende qui en était alors
abbesse, se retira avec ses religieuses en Alsace, en 895, dans l’abbaye des
chanoinesses d’Erstein ; on y porta aussi les reliques de sainte Berthe et
ses deux filles, et cette translation fut signalée par plusieurs miracles.
PRATIQUE. AYEZ UN CŒUR DE PERE ET DE MERE POUR VOS
INFERIEURS
In « Vies des saints pour tous les jours de l’année », 9e
édition, Alfred Mame et fils éditeurs, Tours, 1881, 381 pages, p.193
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