Dans le cadre des offensives du dernier sursaut contre les Alliés, le IIIe Reich complète le mur de l'Atlantique par des ouvrages gigantesques, dont les travaux sont menés par l'Organisation Todt afin de mettre en oeuvre les armes de représailles massives - et secrètes - développpées à Peenemünde au nord de l'Allemagne. Si l'armée de terre developpe le V2 sur la base de la fusée A4, l'armée de l'air s'engage dans le chemin de la Bombe volante V1, dont un ne version pilotée (le Reichenberg IV) devait se jeter sur les formations de bombardiers, tels les kamikazes japonais, en ayant toutefois la possibilité peu evidente de s'ejecter avant l'impact.
Le site d'Eperlecques (près de Watten) ayant été détruit avant sa mise en service et transformé en usine de production d'oxygène liquide, le site de Wizernes se developpa pour servir de base d'assemblage et de lancement des V2 construits en allemagne par les déportés du camp de Dora-Mittelbau.
Bombardé et ruiné deux mois avant sa mise en service, la Heer se rabat alors sur des sites mobiles forcément moins facilement détectables pour lancer ses ogives chargées d'une tonne d'explosifs, quasiment invulnérables.
A cela s'ajoute le site de Mimoyecques avec ses 80 tubes de lancement au gaz des fusées V3 qui fut détruit bien avant d'être mis en service et finalement saboté par les Alliés dès leur arrivée sur le site.
Une fois passé saint-Omer et Longuenesse, on se dirige vers la coupole sont le dôme, initialement vide afin de servir de cloche de surpression contre les bombes de plusieurs tonnes et qui reste incomplet pour ses protections latérales;
A l'entrée, un Reichenberg IV rappelle la vocation du site et montre combien un si petit appareil, dont la vitesse augmente au fur et à mesure que son carburant est consommé (grâce au gain de poids) est difficile à intercepter; pour les aviateurs alliés qui devaient les abattre, peu de points sensibles pour celui ci comme pour le V1: tirer dans la pointe avant contenant la charge explosive, l'avant du pulso-reacteur car la partie arrière peut fonctionner même cribler de balles, ou se mettre à sa hauteur et faire basculer l'appareil d'un coup d'aile pour mettre au service son gyroscope, avec le risque d'être trouché par l'explosion;
Au pavillon d'entrée, l'on vous offre le choix de combiner la visite du site (au moins 2h30) avec les seances du planétarium nouvellement construit... L'on penètre dans la coupole par l'un des tunnels ferroviaires, ponctués d'alvéoles où reste, dans l'une d'entre elles, un groupe electrogène de taille respectacle. En ce moment l'on peut suivre une exposition sur la libération de la région et l'histoire des armes de représailles ainsi que - centenaire oblige - sur la grande Guerre dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie...Une autre enfin a été érigée en mémorial des déportés du dernier train de Loos, offrant au regard sur les plaques le nom de tous ces déportés.
D'autres alvéoles, non terminées à l'abandon de la construction, montrent la façon dont elles étaient percées et renforcées
Les passages - interdits- rappellent les dures conditions de vie des ouvriers, contraints ou non - qui construisirent le site; l'eau y est suintante, l'air y est froi et l'on ne peut que conseiller - surtout en été - de se munir de vêtements chauds pour eviter le choc thermique qui peut fortement éprouver les poumons
Un ascenseur automatique permet de remonter les 42 mètres de craie pour rejoindre la coupole qui était initialement vide et dont le percement des ouvertures de service furent un calvaire à creuser, le ferraillage compris dans le béton étant du double des normes allemandes en construction de bunkers;
deux plateaux accueillent le visiteur. Au plateau supérieur, une maquette explique le fonctionnement du site tel qu'il devait être s'il avait été porté au statut opérationnel; ainsi qu'un V2 original, en version de combat suspendu au plafond qui permet d'en admirer les formes aérodynamiques simples ainsi que la dynamique des ailerons. Deux salles de cinéma, présentant des films de 20 minutes, projettent pour l'une "le Nord-Pas-de-Calais dans la main allemande" et pour l'autre "les nouvelles armes allemandes"
Le V1 dans sa livrée opérationnelle :
il pouvait etre lancé de bases fixes comme siracourt ou le bois des 8 rues (voir plus bas)
ou sur des rampes mobiles
La fusée v2, en livrée de combat
accompagnée par son moteur, qui inspira les programmes spatiaux suivants
Bien évidemment, la coupole ne se limite pas aux Vergeltungswaffen 1 und 2, elle raconte aussi le quotidien des camps, la vie sous l'occupation, la résistance et la collaboration, mais aussi le génocide, notamment avec une impressionnante collection de dessins faits par les prisonniers de Dora
Plus loin encore, le site évoque les suites des aventures des V1 et surtout des V2 avec leur usage militaire mais aussi la réponse nucléaire américaine avec la maquette de la bombe d'Hiroshima, des maquettes de fusées et les programmes spatiaux. Il ne faut pas omettre que les Français, Soviétiques et Américains s'emparèrent tant des materiaux, des fusées que des ingénieurs allemands, que Von Braün, père du V2 participa au programme Apollo dont le meilleur symbole reste la puissante fusée Saturn V et que le programme Ariane reçut en France, un large apport des ingénieurs allemands.
A noter qu'à l'entrée un casque (qui ne fonctionne pas dans les galeries souterraines) vous permet d'accéder aux commentaires des vitrines et sites présentés, des maquettes et d'obtenir les commentaires des films.
Pour le plus amples renseignements :
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