In Mgr Deshaines : Le Nord
monumental et artistique, Lille, imprimerie Danel, 1897, 2 volumes,
volume 1 : p 51
A Lille, il ne reste des fortifications du Moyen-Age que la
Noble tour qui est située sur le rempart, derrière l’hôpital saint-Sauveur. Ce monument
se compose d’une puissante tour circulaire de 20 mètres, flanquée à l’ouest de
deux tourelles rondes, réunies par une petite courtine rectiligne. Les murs du
corps principal ont une épaisseur de plusieurs mètres ; ils sont percés
par de longues meurtrières destinées à servir d’embrasures pour les
couleuvrines. Construit, comme le prouvent les comptes de la ville, au
commencement du XVe siècle, ce donjon formait le centre de la défense de Lille,
du côté de la porte Saint-Sauveur. Il était partagé en trois étages, dont le
dernier surplombait les autres par une galerie de mâchicoulis. Cette galerie
est démolie depuis longtemps ; et l’étage inférieur ou rez-de-chaussée a
été enfoui sous le remblai que Vauban a fait élever de ce côté de la ville. Les
poivrières, qui recouvrent la grosse tour et les deux tourelles ont perdu
beaucoup de leur hauteur. L’ancienne entrée et l’étage inférieur étant enfouis,
comme nous venons de le dire, on pénètre aujourd’hui de plain-pied dans le
second étage par une petite porte percée du temps de Vauban, d’où un couloir
conduit dans une belle salle circulaire à voûte ogivale, soutenue par huit
arceaux en pierre, dont les nervures partent du sol pour se réunir au centre à
une clé de voûte.. L’escalier conduit au troisième étage, qui est formé d’une
salle presque semblable à celle du second, avec cette différence que la voûte,
au lieu d’être ogivale, a la forme d’une calotte aplatie ; cette salle est
munie d’annexes crénelés, prises dans la tourelle du sud. Un mur ferme l’escalier
du rez-de-chaussée, qui est d’ailleurs complètement rempli de terre et de
débris.
(Note : L’ensemble de cette description est emprunté à
un article publié dans l’Echo du Nord,
en date du 9 février 1882, à la suite de la visite faite à la Noble Tour, par
la Commission Historique du Nord. Cet article est de M. H. Verly, membre de la
commission.)
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