In Eric Vanneufville – « Petite histoire des
maires de Lille, 1790-2020 », Les Lumières de Lille, Lille, 2020, 153
pages, pp 19-22
« En novembre 1791, élu à l’Assemblée législative, Vanhœnacker
est remplacé par François André, marchand de dentelles et négociant en soieries
pour le compte de la firme Bonte, dont il a épousé une fille, Marie-Thérèse. Né
à Amiens, il s’était installé à Lille en 1786, rue Esquermoise, à deux pas de
la Grand Place.
François André est passé à la prospérité sous l’appellation
de « maire André ». En effet, il fut fort populaire en 1792, année du
siège de Lille – du 26 septembre au 8 octobre – par les Autrichiens sous le
commandement d’Albert de Saxe, lieutenant gouverneur général des Pays-Bas
Autrichiens. A l’ultimatum de ce dernier, André répondit le 29 septembre par
des propos restés célèbres : « Nous venons de renouveler notre serment
d’être fidèles à la Nation, de maintenir la liberté et l’égalité ou de mourir à
notre poste. Nous ne sommes pas des parjures. » Le 12 octobre, quelques
jours après la levée du siège, un décret de la Convention nationale proclama
que les habitants de Lille avaient bien mérité de la Patrie et, le 11 novembre
de 1792, an I de la République, fut
marqué par un discours patriotique d’André, qui procéda à la lecture officielle
du décret.
Lors du renouvellement de la municipalité en décembre 1792,
le nouveau maire fut un modéré, « un homme pacifique et religieux »,
plus avancé en âge, 57 ans, qu’en idées. Guillaume Lefebvre d’Hennin, car tel
était son nom, était un parent d’émigrés. Certes il s’afficha patriote, et prudemment,
dut « maintes fois sacrifier à la phraséologie barbare d’une époque […] Ce
fut sous cette municipalité qu’on vit créer à Lille un tribunal révolutionnaire ».
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