Avant que la légende de Saint-Roch ne vienne actualiser la protection
recherchée auprès des saints et de leurs reliques, la dévotion à
Saint-Sébastien, populaire dès le début de la Peste Noire, en fait un intercesseur
privilégié contre cette épidémie. Exécuté par les archers de Dioclétien en 288,
ayant survécu malgré tout, son corps est démembré et jeté dans l'égout de Rome.
Des reliques de ce martyr invoqué à Rome contre la peste en 654, sont
recueillies en 826 par le monastère de Saint-Médard de Soissons. Gilles le
Muisit, abbé de Saint-Martin de Tournai rapporte des événements jusqu'en 1352.
source : Gilles le Muisit,
Annales, ed. Lemaître, Paris, 1966 trad. du latin
" On divulgua que se
trouvaient au monastère de Saint-Pierre d'Hasnon, dans un tombeau, les reliques
de Saint-Sébastien : à l'époque où sévissaient la mortalité, une telle
multitude de gens s'y rassemblaient et y confluaient, nobles, chevaliers,
matrones, membres du clergé, chanoines, religieux de tout ordre et personnes
des deux sexes, que le spectacle était d'une très grande et admirable piété.
Mais avec la fin de la mortalité, après la Toussaint, le pèlerinage et la
dévotion cessèrent. De même, à Saint-Médard de Soissons, où l'on disait reposer
le corps du martyr Saint-Sébastien, pendant tout le temps que sévit la
pestilence de mortalité partout en France des gens de toute provenance, de tout
sexe et de statut affluèrent. La tourmente passée, le pèlerinage et la dévotion
s'arrêtèrent aussi."
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