Dans le département de la Somme, pas très loin de la limite avec le Pas-de-Calais, le "château" de Nampont est en fait une maison-forte, sise à l'exterieur du village.
Le fief de Nampont est cité dès 858 et appartint à la famille de Nampont jusqu'à la fin du XIIIe siècle puis à la famille de Bernâtre en 1335 avant d'échoir à la famille du Quesnoy en 1377. Après 1380 fut construite la porterie d'entrée. Au XVe siècle,
Jean de Biencourt fut seigneur de Nampont. La seigneurie passa ensuite à
Josse de Vaudricourt qui épousa Marie de Biencourt.
François Ier réunit, dans le château, les membres du parlement de Paris, en 1517, pour ratifier le Concordat de Bologne.
En 1635, les troupes du roi d'Espagne pillèrent le château. Il fut
par la suite reconverti en poste douanier pour la perception de la gabelle.
En 1570, Anne de Vaudricourt transmet ses biens à la famille de
Monchy d'Hocquincourt qui finit par vendre le château en 1712 à Becquin
qui effectua les réparations nécessaires après les invasions espagnoles.
La famille du Maisniel nouveau propriétaire poursuivit les réparations.
Gédéon du Maisniel, propriétaire à partir de 1798, remplaça le
pont-levis par un pont dormant et fit apposer ses armoiries à l'entrée.
La maison forte de Nampont est un édifice polygonal du XVe siècle
construit autour d'une cour rectangulaire protégée par des douves en
eau, alimentées par des sources. Une tour ronde au nord-est renforce le
système défensif. Au sud-est, l'entrée est composée d'une porte
charretière et d'une poterne
aujourd'hui bouchée. Cette entrée était défendue par deux tours en
éperon. Un pont-levis permettait de franchir les douves à chaque porte.
Sont encore visibles les consoles de mâchicoulis construites au XVe siècle,
postérieurement à la construction de l'entrée. Jadis pourvus d'un
chemin de ronde dont il ne subsiste que quelques éléments, les murs
défensifs sont percés de nombreuses meurtrières en pierre dure.
Au XVIe siècle,
le système défensif est modifié pour être adapté à l'artillerie : des
bouches à feu rectangulaires à double ébrasement sont percées à la base
des tours en éperon, sur le flanc est et à la base de la tour ronde. Au
nord, sont percées des canonnières arrondies.
Un puits octogonal ouvragé demeure dans un coin de la cour intérieure. Au nord, une tourelle d'escalier permet d'accéder aux étages supérieurs. La reconstruction du XVIIe siècle a gardé une partie du chemin de ronde percé de deux meurtrières ébrasées. Il donne accès au second niveau qui à partir de 1725, sert de poste de perception pour la gabelle.
En 1944, la courtine ouest avec un tour qui abritait des bâtiments agricoles est détruite par les bombardements. Des restaurations contemporaines visent en particulier à réparer les dommages de la Seconde Guerre mondiale.
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