Non mentionnée sur le dernier Aéro-guide
de l'Aéro-club de France publié avant août 1914,
l'existence, à 1 km à l'ouest de Dunkerque, d'un
terrain d'atterrissage "aux abords dégagés"
était par contre signalée par son édition destinée
à la même époque aux officiers aviateurs. Il remplace le terrain d'aviation de Sain-Pol-sur-mer inauguré en 1913 et "démobilisé" après la Grande Guerre en raison des travaux d'extension du port (valant d'ailleurs le déplacement du sanatorium à Zuydcoote).
Désigné sous l'appellation de Dunkerque - Saint-Pol, ce
terrain ne réapparut qu'en 1930 sur le Bulletin de
la Navigation Aérienne, en tant que "aérodrome
privé ouvert au public de 650 m x 400 m", pour n'y plus jamais à nouveau
figurer.
l'aérodrome de Mardyck en 1939
La décision d'aménager un aérodrome un peu plus à l'ouest
sur le territoire des communes de Mardyck et de La Grande-Synthe fut prise
par le ministre de l'Air en début 1936.
La proposition faite alors aux collectivités de participer aux
dépenses d'installation de cet aérodrome fut accueillie
diversement. Ainsi est-ce la municipalité de Malo-les-Bains qui,
avec l'espoir non dissimulé de voir son nom figurer dans la dénomination
de l'aérodrome, proposa d'apporter la contribution que la ville
de Dunkerque ne semblait pas par contre disposée à voter.
Prescrivant en début juin que les terrains seraient acquis selon
les dispositions tout nouvellement instituées par les décrets-lois
du 30 octobre 1935, le ministre de l'Air souligna l'intérêt
qu'il attachait à la réalisation d'urgence du projet en
décidant que le terrain d'emprise soit occupé dès
que le directeur du port serait en mesure de passer les marchés
d'aménagement.
En fait, les circonstances économiques du moment et la pression
des entrepreneurs – que les premières mettaient dans l'impossibilité d'étudier
leurs offres – conduisirent, moins d'un mois après, ce même
directeur à ajourner quelque temps les adjudications qu'il était
déjà prêt à lancer.
Au plan domanial, les 72 ha de la
future emprise appartenant pour leur presque totalité à deux
propriétaires, les difficultés ne vinrent que de leurs fermiers,
locataires ou occupants. La mise en route de la procédure d'urgence
et l'intervention de l'expert judiciaire suffirent pourtant à ce
qu'il ne fût pas besoin d'aller plus loin, notamment à force d'arrangements avec l'aéroclub de Dunkerque qui occupe une partie du terrain et un hangar.
L'Armée de l'Air n'en occupa naturellement pas moins lesdits
hangar et club-house en septembre 1939. Elle réquisitionna surtout, en mai 1940, une bande de 22,5 ha (délimitée en
rouge sur le plan) prolongeant vers l'ouest la partie nord-ouest de la
plate-forme de manière à pouvoir assurer la dispersion
des avions. Elle prit également possession, hors de toute formalité,
d'un certain nombre de parcelles pour l'occupation desquelles les propriétaires
connaîtront, par la suite, les plus grandes difficultés à être
indemnisés "des dégâts très importants
commis aux cultures par des chevaux de l'Armée française"…
Prenant à leur tour possession des lieux dès le 4 juin
1940, les Allemands laisseront, à leur départ et en dehors
du terrain appartenant à l'État, une piste en béton
de 600 m x 40 m et un dispositif de dispersion également bétonné (les infrastructures
allemandes sont reportées en noir sur le plan).
Les réquisitions françaises de 1940 ayant été formellement levées en 1943 de manière à pouvoir indemniser les ayant droits, les parcelles occupées par les Allemands seront placées sous ce régime à la Libération de manière à préserver la valeur aéronautique du terrain. Afin toutefois de réduire au maximum l'impact de cette mesure conservatoire, le ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme décidera, en février 1949, de limiter celles-ci à : | ||
- une bande terminale de sécurité de 50 m en extrémité ouest
de la piste,
- des zones latérales de sécurité délimitées : |
||
- au sud, par une parallèle à 75 m de l'axe,
- au nord, par une bande de terrain de 10 m de largeur au-delà de la voie de circulation, |
ensemble qui restera loué jusqu'à la fermeture de l'aérodrome.
Condamné en effet à disparaître par l'extension
vers l'ouest du port de Dunkerque, l'aérodrome de Mardyck devra
même, du fait de la progression des travaux portuaires, être
fermé en août 1967 avant qu'un arrêté ministériel
n'annule, trois mois après, les autorisations administratives en
vertu desquelles il avait été créé trente
ans plus tôt.
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