Par
Giulia de Meulemeester
«
Ces fouilles sont prescrites par nos services,
mais mises en œuvre par le porteur du projet, une fois que celui
confirmera son intention de réaliser le projet.
» Telle est la procédure en matière d’aménagement,
expliquée par le Service régional de l’archéologie (SRA). C’est l’étape à
laquelle se trouve le projet d’aménagement porté par la communauté des
Hauts de Flandre sur la zone de la Croix Rouge B.
« L’intégralité de la parcelle a été diagnostiquée. » Ce premier sondage est effectué par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), qui remet un rapport au SRA. Résultat ? « Positif. » Examinés en collaboration avec la commission territoriale de recherche archéologique, ces éléments ont mis au jour « deux zones intéressantes » concentrées au sud de la parcelle. Elles révèlent la présence de fossés d’enclos, de quelques sépultures et poteaux, de fossés remblayés dans lesquels des matériaux ont été jetés. Autant de preuves d’une occupation rurale remontant aux Ier et IIe siècles. Quelques vestiges médiévaux, sans intérêt probant, ont également été découverts.
« L’intégralité de la parcelle a été diagnostiquée. » Ce premier sondage est effectué par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), qui remet un rapport au SRA. Résultat ? « Positif. » Examinés en collaboration avec la commission territoriale de recherche archéologique, ces éléments ont mis au jour « deux zones intéressantes » concentrées au sud de la parcelle. Elles révèlent la présence de fossés d’enclos, de quelques sépultures et poteaux, de fossés remblayés dans lesquels des matériaux ont été jetés. Autant de preuves d’une occupation rurale remontant aux Ier et IIe siècles. Quelques vestiges médiévaux, sans intérêt probant, ont également été découverts.
Préserver le patrimoine commun
À la charge des aménageurs, ces fouilles sont nécessaires « pour l’intérêt du patrimoine commun », mais ne remettraient pas en cause le projet. Rien qui ne « nécessiterait l’interdiction de la construction. Nous faisons des choix en fonction de l’intérêt de ce que peuvent rapporter les sites, explique-t-on au SRA. L’objectif est de reconnaître ces zones pour identifier l’évolution de la plaine maritime et des populations qui ont pu occuper ces terres. » Les vestiges étant peu profonds (à peine soixante centimètres de profondeur), ils seraient atteints par les seuls travaux de terrassement. Les fouilles semblent inévitables : « C’est presque une remarque rhétorique. Le patrimoine collectif est soumis à une attention particulière. »Un site reconnu au nord de la parcelle
Intrigué par les indices recueillis lors de ses premières recherches, Olivier Coulon n’a pas relevé la tête des documents. Le passionné d’archéologie a réussi à remonter la chronologie des événements qui l’ont mené à cette certitude : un trésor romain se cache sous le Faubourg de Cassel. Un fortin de défense datant du Bas-Empire romain. Le Service régional de l’archéologie confirme la présence de ce « site connu depuis plusieurs années, repéré lors de la réalisation de photos aériennes. Personne ne peut en ignorer la présence. »
le site s'etend au nord de la parcelle consacrée au futur aménagement
Vues du ciel, deux formes ressemblant à des trous de serrure se dessinent en relief. « Ces traces sont visibles lorsque les cultures n’ont pas encore poussé », explique le Berguois. C’est une photo aérienne prise par l’armée allemande entre 1914 et 1918 et retrouvée dans les archives de Bierne qui a enclenché les recherches. Un document arrivé en 1958 entre les mains de la conservatrice du musée de Bergues, Thérèse Vergriete. Celle-ci contacte les services archéologiques et fait réaliser de nouvelles photos aériennes du site. Des fouilles sont effectuées entre 1976 et 1978. Elles sont dirigées par Pierre Leman, archéologue lillois qui fut à la tête du service de l’archéologie du Nord et de la Picardie.
En décrochant son téléphone, Olivier Coulon a pu confirmer l’importance de sa découverte. « Pierre Leman m’a indiqué qu’il pourrait s’agir d’un fortin de défense du Bas-Empire romain, datant des années 200. Et d’une forme jamais vu nulle part. Il s’agirait d’un type rare de fortin . »
Sur la route du barreau de contournement
Ces signes de vestiges sont situés en limite du projet d’aménagement, au nord de la parcelle. La partie, sur laquelle le diagnostic n’a pas encore été effectué, ne concerne pas directement le projet. « Mais les vestiges se situent sur le tracé de la future route, s’inquiète Olivier Coulon, défenseur du patrimoine. On ne peut pas bétonner sans savoir ce qu’il se cache dessous. Il faudrait entreprendre des fouilles de côté là aussi. On ne peut pas passer à côté. »
Comme en Hollande
Un site identique en Hollande. Un
site d’une forme quasiment identique à celle qui apparaît sur les photos
aériennes du Faubourg de Cassel a été découvert à Aardenburg.Cette commune, la plus ancienne de Zélande, province des Pays-Bas, fut le site d’un camp romain qui avait la mission de défendre les frontières de l’empire contre l’envahisseur saxon. Mises au jour, les traces de cette présence lointaine sont aujourd’hui visibles au cœur de la commune. Un autre fortin de défense romain aurait été découvert au nord de Boulogne-sur-Mer.
Le barreau de contournement défini comme une desserte commerciale. « En l’état actuel des choses, la route départementale 916 (qui traverse le Faubourg de Cassel)ne justifie pas un déclassement, explique Patrick Valois, conseiller départemental en charge de la ruralité. La voie est bien chargée, mais n’est pas saturée. » Sur le principe, l’aménagement routier que souhaite créer la CCHF est considéré comme une desserte commerciale. Donc une voie privée, qui permettrait de partager la circulation entre Bergues et le rond-point d’Azur, sur deux voies. Il ne s’agirait pas d’une voie départementale.
in LA VOIX DU NORD, édition de Dunkerque 05 janvier 2017
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