Photos "Histoiresdunord3"
1
Qui est Ounnout ?
C’est une jeune femme égyptienne momifiée dans l’or
il y a près de 1 780 ans. Elle repose sur un lit de feuilles et de
figuiers d’Égypte et a été découverte en 1906, sur le site d’Antinoé,
cité antique égyptienne, par l’archéologue Albert Gayet. «
Il a trouvé énormément d’objets et des milliers de momies, relate Jean-André Vandelannoote, président de l’association Les Amis du Musée. Et parmi ces momies, cinq momies dorées.
»
Depuis 1907, Ounnout est derrière une vitrine au musée des Beaux-Arts de Dunkerque. «
Ce n’est pas une momie de l’époque des Pharaons, précise Jean-André Vandelannoote. Elle date de l’Égypte romaine.
»
2
Pourquoi Ounnout pourrait-elle arriver à Saint-Jans ?
Le musée des Beaux-Arts de Dunkerque est
temporairement fermé. Il a proposé au musée Yourcenar de lui prêter, du
19 mars au 17 décembre, la momie dorée. Le lien avec Marguerite Yourcenar est Antinoé, où a été découverte Ounnout. Cette ville a été créée par l’empereur romain Hadrien, auquel l’auteure, décédée en 1987, a consacré un roman, les Mémoires d’Hadrien. L’empereur, qui a vécu au deuxième siècle après J.-C, a fondé la cité en mémoire d’Antinoüs, dont il était très proche.
3
Un projet pas encore finalisé
Une convention doit encore être signée entre le musée et la commune, qui possède le bâtiment. César Storet, maire, souligne que «
c’est une occasion unique et exceptionnelle
». Mais les enjeux financiers sont importants. «
Nous sommes une commune de 1 700 habitants avec de faibles moyens, rappelle-t-il. Le bien est estimé entre 55 000 et 60 000 €.
» La Ville va certainement financer des aménagements. «
Une caméra de vidéosurveillance
», prend-il en exemple.
4
Ounnout voyage peu
La momie n’a pas l’habitude de quitter sa vitrine dunkerquoise. Ce serait son deuxième voyage depuis 1907.
En 2011, elle avait passé un scanner au centre
hospitalier de Dunkerque dans le cadre de recherches. Il avait fallu
presque une journée pour la sortir de la vitrine. Dans un article paru
en 2013 dans l’édition de Dunkerque, Claude Steen-Guélen, attaché de
conservation du musée, indiquait : «
L’objectif est d’avancer dans la connaissance de ces objets archéologiques, sur cette période copte, les principes de conservation et de momification et comment ce corps se présente à nous.
»
Les petits secrets de la momie
Sa tignasse rousse. Impossible
de ne pas voir les cheveux d’Ounnout. Ces derniers ont perdu leur
mélanine protectrice et sont aussi cassants que du verre.
Les viscères.
Le scanner réalisé en 2011 a permis d’apprendre que la jeune femme
avait été momifiée sans avoir été éviscérée (une pratique copte).
L’examen a également donné d’autres informations.
«
La tête était détachée du corps et la momie
présentait quelques fractures post-mortem, sans doute causées lors de
manipulations antérieures
», peut-on lire dans un article publié en 2013, dans l’édition de Dunkerque.
Son exceptionnelle conservation. Elle s’explique par le mélange résineux et bitumeux appliqué sur sa peau, avant d’être couverte d’or et de bandelettes.
in LA VOIX DU NORD, édition d'Hazebrouck, 17 novembre 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire