Un statue posée dans un square à quelques pas de l'ancienne bibliothèque universitaire de Lille semble encre veiller sur les passants de l'ancien quartier universitaire... Bien que depuis le transfert des facultés à Villeneuve d'Ascq, il y ait là moins d'étudiants, le souvenir demeure...
A Dunkerque, dans sa ville d'origine, c'est un lycée qui perpétue son souvenir mais dans cette ville, combien se souviennent encore de lui?
Né à Dunkerque en 1848, il passe son enfance à Boulogne-sur-mer où sa mère l'emmene après s'être séparée de son mari. L'enfant est studieux et obtient une bourse lui permettant d'entrer à l'Ecole Normale Supérieure en 1866 mais il est pris en grippe par le Censeur du Lycée Louis-le-Grand... C'est qu'on le soupçonne, à tort selon certains, d'avoir mené la fronde contre la piètre nourriture de la cantine. L'animosité est telle que celui-ci le fait expulser pendant les épreuves d'admission. Cette éviction est une réelle catastrophe financière et personnelle mais par chance, un ami l'aide en lui trouvant un emploi dans un pensionnat anglais. Cette embauche décide définitivement de son orientation.
Survient la guerre franco-prussienne de 1870, l'armée l'envoie d'abord à Lyon puis à Bordeaux mais frappé d'une grave infection pulmonaire, il est rapatrié à Paris pendant la Commune, épisode douloureux à plus d'un titre puisqu'il manque de se faire lyncher par des Communards. Finalement autorisé à travailler pour l'Instruction Publique au sortir de la guerre, il obtient un poste de répétiteur au Lycée Descartes tout en décrochant sa licence. Le poste est d'une importance vitale car il fait l'avoir obligatoirement occupé trois ans pour être en mesure de présenter l'agrégation, qu'il passe avec succès puis enseigne au Lycée Charlemagne jusqu'en 1878, année de son départ en Angleterre pour des missions d'études régulières.
L'homme a cependant bien des activités. Il décide de s'atteler à l'amélioration de l'enseignement des langues vivantes mais collabore en même temps au Journal "Le Temps", suscitant des doutes sur la carrière à suivre d'autant plus qu'Auguste entretient de nombreuses amitiés littéraires et s'adonne de plus en plus à la poésie.
En 1881, il obtient un poste de Maître de conférences en Anglais à la faculté de Lettres de Douai puis à Lille lorsque l'Université y est transférée en 1887.
En 1893, au terme de quinze années de préparation, il passe avec succès ses deux thèses de doctorat, chacune consacrée à un poète : la « majeure » à l’Écossais Robert Burns, et la thèse complémentaire à John Keats, thèse rédigée en latin comme il est en est alors de coutume ! Le titre de cette dernière : De Johannis Keatsii, vita et Carminibus. Son approche est néanmoins plus intimiste que scientifique. Son travail est jugé révolutionnaire et l'obtention du grade lui confère désormais le titre de Professeur.
Désormais, il mène la carrière d'un universitaire brillant, il préside plusieurs jurys d'agrégation puis est élu finalement doyen de la Faculté des Lettres de Lille en 1897, faisant de lui le premier "Lillois" à occuper cette prestigieuse fonction. Malgré des soucis de santé, il accepte d'être détaché à l'Ecole Normale supérieure en 1902 (belle revanche sur son éviction en 1866) pour y enseigner sa langue de prédilection.
Côté littérature, l'homme est éclectique. Il se rend régulièrement sur la Côte d'azur pour soigner sa santé vacillante et naturellement il se lie d'amitié avec nombre d'auteurs. Son oeuvre poétique est publiée assez rapidement et lui vaut une réelle notorité. Parmi les titres alors les plus célébres "A l'amie perdue", publiée en 1896, relate un drame sentimental qui le marque profondément. "Le chemin des saisons", publié en 1903 puis "Dans la Lumière antique" paru en 1905, le consacrent définitivement.
Sa santé se dégrade cependant et il décède en 1911 alors que l'élection à l'Académie Française lui semblait acquise...
A Lille, une statue de Desplechin, érigée en 1928, perpétue son souvenir, faisant de lui le gardien "naturel" de l'ancien quartier universitaire...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire