En temps
normal, faire le zouave fait rire mais là, c’est inquiétant pour les voisins.
Être cité comme une référence nationale dès que les Parisiens risquent d’avoir
les pieds dans l’eau incite au plus profond respect : « Fluctuat
nec mergitur » (la devise de la capitale) mais pas tant que çà !
Voilà donc un Gravelinois élevé au rôle d’étalon d’une peur ancestrale de la
capitale : que Paris-Plage déborde réellement les quais de Seine !
Un illustre inconnu
En 1855, Gody en reprend pour 7 ans et passe au Régiment de Zouaves de la Garde Impériale avec lequel il participe à la campagne d’Italie : il se bat à Palestro, Magenta, Solferino. En 1861, retour au 3e Zouaves pour deux ans d’Afrique. Finalement, un nouvel engagement de 7 ans est pris en 1863.
Cette fois-ci, c’est au 1er Zouaves puis au 20e de Ligne. Malgré 21 ans de bougeotte sous les drapeaux, le Gravelinois atteint quand même l’âge de raison : à 40 ans, on se fait vieux. Il faut se résoudre à rester civil et retrouver la famille partie dans le Boulonnais pour devenir tailleur de pierre.
La fin de l’aventure impériale
Il
rempile avec la guerre de 1870. Pas de chance : les Prussiens le capturent
et le gardent d’octobre 1870 à avril 1871. Incorporé ensuite au 106e
de Ligne, il arrive à Paris lorsqu’éclate la Commune, pour y rester quatre ans
avant de repartir en 1874 à Marquise, près de Boulogne, non sans avoir porté
les galons de sergent pendant... 22 jours. Avec plus de 34 ans de service dont
9 de campagne et de nombreuses blessures, la carrière classique de ce soldat de
métier aurait pu s’arrêter là.
Un petite entorse à la vérité historique
Dieboldt
travailla avec le modèle improvisé de longues journées. C’est long à tailler
une statue de 6 mètres de haut. Il fallait avant tout répondre aux exigences
impériales : le modèle dut revêtir la tenue des zouaves de l’Armée
d’Orient, lui qui n’avait marché que sous les couleurs de ceux d’Afrique. Pas
grave…De toute façon, il n’avait pas connu le feu à l’Alma, à cette époque là,
il subissait le cagnard africain… Plus que ses médailles et ses blessures, ce
sont les ciseaux de l’artiste dégageant un fier soldat de la gangue de pierre
qui le firent connaître.
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