source : 20 minutes Lille (article de M. Libert)
Des fouilles préventives à la
construction du projet Ekla, à Euralille, ont permis de retrouver le
château de la Phalèque, édifice datant du XVIe siècle…
L’ancien révélé grâce au moderne. Des fouilles menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont permis de retrouver les
vestiges de deux châteaux sur une parcelle, rue Chaude rivière, à Lille, où sera construit le projet Ekla d’ici à 2018.
L’annonce, faite par la DRAC, d’une obligation de réaliser des
fouilles archéologiques sur la parcelle de 5.800 m2 devant accueillir le
projet immobilier Ekla avait fait grincer des dents le promoteur Icade.
Cela impliquait des délais et des coûts supplémentaires. Mais ce lundi,
lors de la restitution du travail des archéologues de l’Inrap, tout le
monde était content de présenter les découvertes réalisées.
Le chantier, qui a duré d’août à fin septembre 2015, a en effet
permis de lever le voile sur les rumeurs de la présence d’un château du
XVIe siècle. « La documentation faisait état de la présence du château
de la Phalècque, explique Vincent Lascour, responsable scientifique à
l’Inrap. Mais nous ne connaissions pas son emplacement exact ni de quel
type d’architecture il s’agissait ».
Un château fortifié luxueux
Après avoir charrié de multiples tonnes de terre polluée, les
contours de l’édifice ont été mis au jour. « Rien n’a été retrouvé sur
le château du XIIIe, en revanche ceux du XVIe et du XVIIIe ont laissé de
multiples traces », poursuit l’archéologue. Et là, surprise : « C’était
un château fortifié assez luxueux avec des aménagements que l’on ne
s’attendait pas à trouver », assure Vincent Lascour.
Outre le mobilier, de l’argenterie et de la vaisselle de type vénitien
ont été retrouvés dans les fossés de la demeure. « Il y avait aussi un
pédiluve à chevaux, construction rare qui prouve que les propriétaires
élevaient des chevaux ». D’autres découvertes, comme un verger et des
cadavres de bovins, montrent que « les habitants du château pouvaient
vivre en autonomie ».
L’édifice fortifié a été rasé par ses occupants au XVIIIe pour être reconstruit en version plus moderne. La demeure était typique de l’époque, mais il y avait une particularité construite au fond du jardin : « C’est ce que l’on appelle une ''Folie de fond de jardin'' à l’image du pavillon français du petit Trianon de Versailles », détaille le scientifique. Une telle construction, dont le bassin connote une vocation balnéaire, n’avait jamais été observée dans le nord de la France.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire