Autrefois "cités interdites", occupées par les militaires, les
citadelles du Nord de la France s'offrent une cure de jouvence avec des
programmes ambitieux, devenant des quartiers de ville où l'on pourra
étudier, dormir ou se divertir, à Amiens, Arras et Lille.
"C'est un sacré défi de transformer une cité militaire, conçue pour
être repliée sur elle-même, de l'ouvrir et d'en faire un quartier de
ville !", s'exclame Patrice Joosep, directeur général adjoint de la communauté urbaine d'Arras, qui gère la citadelle.
Maillon du "pré carré" dessiné par Vauban (1633-1707) afin de défendre la frontière nord du royaume de France contre la menace venue des Pays-Bas espagnols, la citadelle (de l'italien cittadella, petite ville) d'Arras était conçue pour abriter une garnison de 1.500 soldats et répondre à leurs besoins : dormir, manger, prier et bien sûr défendre les lieux. Quand, en 2009, les derniers militaires quittent "La Belle inutile", la communauté urbaine hérite d'un cadeau empoisonné. Que faire de ces 47.000 m2 de bâtis sur quinze hectares, un joyau de l'architecture militaire, "où il faut trois formulaires, cinq autorisations et dix courriers pour planter un clou dans une porte", dixit M. Joosep ?
Après quelques projets farfelus, dont un parc d'attraction consacré à Louis XIV, la communauté urbaine opte pour la "mixité de fonction". Cinq ans après les travaux et 45 millions d'euros investis -aux trois-quarts, des fonds privés-, la citadelle, labellisée patrimoine mondial de l'Unesco, offre un étonnant catalogue d'usages : des logements, une pépinière d'entreprises, une fromagerie dans une ancienne poudrière, un data center au pied d'un bastion, un
parcours d'accrobranches, une miellerie, le festival de musique du Main Square festival ou encore une école formant aux métiers de bouche... La mutation du lieu n'est pas encore achevée, il reste à transformer le beau bâtiment en brique et pierre de l'arsenal et la porte royale. Mais la communauté urbaine laisse planer le mystère sur leur usage...
Maillon du "pré carré" dessiné par Vauban (1633-1707) afin de défendre la frontière nord du royaume de France contre la menace venue des Pays-Bas espagnols, la citadelle (de l'italien cittadella, petite ville) d'Arras était conçue pour abriter une garnison de 1.500 soldats et répondre à leurs besoins : dormir, manger, prier et bien sûr défendre les lieux. Quand, en 2009, les derniers militaires quittent "La Belle inutile", la communauté urbaine hérite d'un cadeau empoisonné. Que faire de ces 47.000 m2 de bâtis sur quinze hectares, un joyau de l'architecture militaire, "où il faut trois formulaires, cinq autorisations et dix courriers pour planter un clou dans une porte", dixit M. Joosep ?
Après quelques projets farfelus, dont un parc d'attraction consacré à Louis XIV, la communauté urbaine opte pour la "mixité de fonction". Cinq ans après les travaux et 45 millions d'euros investis -aux trois-quarts, des fonds privés-, la citadelle, labellisée patrimoine mondial de l'Unesco, offre un étonnant catalogue d'usages : des logements, une pépinière d'entreprises, une fromagerie dans une ancienne poudrière, un data center au pied d'un bastion, un
parcours d'accrobranches, une miellerie, le festival de musique du Main Square festival ou encore une école formant aux métiers de bouche... La mutation du lieu n'est pas encore achevée, il reste à transformer le beau bâtiment en brique et pierre de l'arsenal et la porte royale. Mais la communauté urbaine laisse planer le mystère sur leur usage...
'On ne la voyait plus !'
A une heure plus au sud, ce sont les pelleteuses et les marteaux piqueurs qui eux résonnent au milieu de la citadelle d'Amiens. "Cette
citadelle a été complètement fermée au public depuis sa création en
1622 ! L'occasion est offerte de l'ouvrir à tous en proposant une
nouvelle vocation et une mixité d'usages", expose Jean-Maurice Moulenne,
directeur du projet, où travaillent plus de 200 ouvriers.
Depuis le toit du grand casernement, on distingue la cathédrale gothique et la tour Perret. Ce programme ambitieux (111 millions d'euros de fonds publics) doit permettre d'implanter au milieu de la citadelle construite par le père spirituel de Vauban, Jean Errard (1554-1610), les départements de langue, histoire et philosophie de l'université de cette ville comptant 26.000 étudiants.
Après un concours d'architecture international (avec Tadao Ando, Richard Rogers ou encore Jean Nouvel), c'est Renzo Piano, concepteur du centre Pompidou à Paris, qui tente "de mettre une université dans un fort", en faisant attention "à ce que dans la journée, enseignement et vie quotidienne se mélangent", selon les termes du Génois.
Autour d'une large place d'armes, les 4.000 étudiants auront à disposition en septembre 2016 cinq amphithéâtres, une bibliothèque, mais aussi une cafeteria et des commerces, dans un mélange prometteur d'architecture militaire et contemporaine. "C'est un chantier fondamental pour le positionnement universitaire d'Amiens mais aussi pour la liaison entre le nord et le centre ville", explique Jean-Yves Bourgois, élu et Président d'Amiens Aménagement, en référence aux quartiers sensibles situés au nord de la capitale picarde, théâtre d'émeutes urbaines en 2012.
Depuis le toit du grand casernement, on distingue la cathédrale gothique et la tour Perret. Ce programme ambitieux (111 millions d'euros de fonds publics) doit permettre d'implanter au milieu de la citadelle construite par le père spirituel de Vauban, Jean Errard (1554-1610), les départements de langue, histoire et philosophie de l'université de cette ville comptant 26.000 étudiants.
Après un concours d'architecture international (avec Tadao Ando, Richard Rogers ou encore Jean Nouvel), c'est Renzo Piano, concepteur du centre Pompidou à Paris, qui tente "de mettre une université dans un fort", en faisant attention "à ce que dans la journée, enseignement et vie quotidienne se mélangent", selon les termes du Génois.
Autour d'une large place d'armes, les 4.000 étudiants auront à disposition en septembre 2016 cinq amphithéâtres, une bibliothèque, mais aussi une cafeteria et des commerces, dans un mélange prometteur d'architecture militaire et contemporaine. "C'est un chantier fondamental pour le positionnement universitaire d'Amiens mais aussi pour la liaison entre le nord et le centre ville", explique Jean-Yves Bourgois, élu et Président d'Amiens Aménagement, en référence aux quartiers sensibles situés au nord de la capitale picarde, théâtre d'émeutes urbaines en 2012.
"Un Central Park à Lille"
A Lille, la "Reine des
citadelles", qui lança la carrière auprès de Louis XIV du jeune Vauban,
est l'une des rares à avoir conservé sa vocation militaire avec la
présence à l'intérieur des vieux murs du quartier général du corps de
réaction rapide de l'armée. Mais tout autour de ses bastions, la
citadelle, surnommée "le Central Park lillois" (90
hectares), est devenue au fil du temps un lieu de villégiature prisé
(zoo gratuit, parcours de footing, jeux pour enfants). Mais "on ne la
voyait plus", observe Jacques Richir, adjoint au maire chargé du cadre
de vie, notamment en raison d'un parking géant et d'arbres mal placés.
"On remet la citadelle en scène dans la ville, elle va redevenir visible", se félicite-t-il, avec la reconstitution des ouvrages militaires disparus, le glacis et le chemin couvert et une promenade d'un kilomètre le long de la Deûle, d'après un projet du paysagiste Michel Corajoud (1937-2014), auteur des quais de Bordeaux.
Le chantier doit s'achever au printemps 2017 pour un coût de 23 millions d'euros.
"On remet la citadelle en scène dans la ville, elle va redevenir visible", se félicite-t-il, avec la reconstitution des ouvrages militaires disparus, le glacis et le chemin couvert et une promenade d'un kilomètre le long de la Deûle, d'après un projet du paysagiste Michel Corajoud (1937-2014), auteur des quais de Bordeaux.
Le chantier doit s'achever au printemps 2017 pour un coût de 23 millions d'euros.
source : France 3 Nord-Pas-de-Calais
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