Alors que retravaillant un peu sur l'acquisition des Pays-Bas espagnols par la France lors de la Guerre de Dévolution (1667-1668), qui nous firent passer du sud des Pays-Bas au nord de la France, un coup d'oeil rapide sur sur l'actualité tant locale que nationale, du bilan de la présidence comme des édiles locaux au cours de leurs mandats, me revint en mémoire une histoire que comptaient les Flamands pour répondre aux promesses de Louis XIV de ne pas les imposer ni taxer plus lourdement en raison de leur statut de nouveaux sujets du royaume, ni d'intervenir dans les affaires des villes franches et autonomes dont le beffroi est l'éclatant symbole. Laissons donc place à la corneille et au crapaud....
Un jour se prélassait un beau crapaud, bien dodu sur une souche, près d'une mare, à l'ombre des feuillages. Un vent doux et léger le caressait et ce brave crapaud, goûtait un repos mérité après une journée de labeur acharnée. C'est que ce crapaud, de belles affaires menait près de sa mare, La prospérité était au rendez-vous et sa belle taille en témoignait...
Las, voilà que d'un coup le ciel se couvre, le soleil s'assombrit, levant les yeux, croyant qu'une averse allait déverser les torrents du ciel sur lui, il vit descendre des cieux la noire silhouette d'une corneille affamée... D'un coup d'un seul, sentant que le sort pourrait lui être funeste, je jette sous sa souche et s'abrite du mieux qu'il peut... Entre les racines, on ne voit de lui qu'un oeil inquiet... La corneille se pose enfin sur la souche et l'appelle... "Hé, beau crapaud, sors de ton trou et rejoins moi sur la souche où le soleil est doux et l'air léger..." Le crapaud ne daigne pas répondre... Patiemment, il attend les arguments de la noire corbeille.... Celle-ci redouble d'arguments... "Viens, sors et grimpe, beau crapaud", Pas de réponse du batracien...
La corneille continue de plus belle... "Sors, viens et grimpe, je ne te veux aucun mal, bien au contraire, ici le soleil brille, il fait beau, et toi tu te terres dans ton trou humide sous cette souche qui te cache à la lumière...."
La crapaud consent enfin à répondre :"que nenni, belle corneille, si je sors, tu me feras mon sort, je sais que tu es vorace et que tu fondras sur moi comme la misère sur le peuple, que d'un coup de bec tu me goberas et, pauvre de moi, je n'ai pas mérité cela..."
La corneille redouble d'ardeur pour convaincre la brave bête terrée sous sa souche... "Mais non, tu as fausse idée de moi, Je ne suis pas comme cela, Ce sont les gens qui ne m'aiment pas qui colportent cette réputation et ces sombres sentiments... Je ne suis pas ainsi, promis!"
Le crapaud ne s'en laisse pas conter: "Non non, si je sors et que je grimpe pour te rejoindre, tu me mangeras, fini de moi!"
La Corneille reprend un à un ses arguments, qu'on lui fait mauvaise réputation, qu'on colporte des ragôts, qu'elle n'est point là pour dévorer les petits et qu'elle ne veut se faire que de bons et vrais amis... Non, vraiment, elle ne mérite pas ces mots infâmes que trop de gens, des jaloux peut-être, lui donnent comme étiquette... Aussi sur que son plumage est noir, sa parole vaut plus que signature au bas d'un contrat ou d'un acte...
Les heures passent, les palabres se poursuivent et, le jour finissant, le crapaud, à court d'argument et à bout de résistance, finit par se glisser hors de son repaire et grimpe sur la souche... Et là ! La corneille lui saute sur le rable et le gobe prestement...
Quelques minutes après son forfait, le ventre de la corneille, bien gonflé du repas terminé, se met à ballonner, à bouger... Mal à l'aise par tant de mouvements, l'oiseau s'adresse à son ventre à la peau tendue comme un tambour..."Quoi! N'as tu pas fini de bouger, Qu'est ce qui te prends? Ne veux tu point te calmer? Un commentaire à faire?"
Et du fond de l'estomac du sombre oiseau l'on entend juste le crapaud : "Rien, mais je te l'avais bien dit!"
Finalement, il n'a pas fallu attendre les politiques pour dire que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent....
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