N'ayant pas pour habitude de se précipiter dans les grands shows médiatiques, l'humble plumitif qui vous sert d'hôte a fini par se rendre au "Louvre-Lens" pour visiter le dernier jour de l'exposition sur Rubens et son temps... et avouons-le, n'a pas été franchement séduit par son expérience... Déjà, l'arrivée fut quelque peu folklorique, digne d'un jeu de piste car si l'arrivée depuis l'autoroute fut relativement facile, le parking au pied du stade Bollaert souffrait d'un manque évident de signalisation claire et si ce n'était le monde qui partait dans la même direction alors qu'il n'y avait pas de match de foot, rien n'aurait permis de bien deviner la direction à prendre... Passons sur ce défaut qui voudrait que la notoriété des lieux en donne ipso facto sa position... A l'entrée, une vaste esplanade encore en réalisation offre la vue sur un bâtiment de métal et de verre. Pas de chance, il fait gris et le ciel se reflète dans ses parois... Peut-être que la vision eut été plus sympathique par grand beau... Parti-pris architectural peut-être malheureux dans une région plus souvent gris amiral que bleu de France, le bâtiment se fait caméléon, froid, guère différent de certains entrepôts modernes alors que la région regorge de possibilités quant aux choix de matériaux plus chaleureux...
L'accès est assez folklorique et il faut vous armer de patience : les files d'attente se font à l'extérieur, pas d'auvent, pas de préau (dommage vu l'hygrométrie régionale) pour accéder à... un portique de sécurité. Les contrôles sont plus sévères qu'au QG de l'OTAN à Evere-Bruxelles... On vous demande de déposer votre sac dans le même appareil à rayons-X que dans un aéroport, mais pas votre veste qu'il faut absolument vider... On se déleste de ses affaires dans un panier en plastique, on passe sous le portique et on se tape de luxe d'être soumis à la raquette qui, bien évidemment bipe, et de devoir traquer le moindre jeton de lavage automatique, trombone et autre petite chose au fond de ses poches, devoir soulever le pull pour bien montrer qu'on a une ceinture et avoir du mal à faire comprendre à la demoiselle que oui, il reste des objets métalliques mais dans la doublure de la veste et que cela s'appelle un rivet antivol... Tout cela ne serait rien si d'abord on avait jeté ne serait-ce qu'un oeil dans le panier déposé à coté du portique et si l'opérateur avait vu le Laguiole (désolé, je suis de St-Pol!!!) dans le sac photo pourtant de petite taille et bien peu chargé... Qui peut le plus peut le moins, on n'en perd pas moins un bon quart d'heure. Excédé, j'ai fini par demander une fouille approfondie de mon anatomie mais sans succès... Dommage, cela aurait pu être amusant...
A l'intérieur, même parti-pris que dehors, la "verdure" en moins... Comptoirs métalliques, parois de verre et au sol, béton ciré... Passons sur le fait que les toilettes (gratuites, c'est déjà çà) ne sont accessibles que si vous avez fait flasher votre ticket (donc attention aux envies très pressantes si d'aventures la file d'attente pour entrer ou pour acquérir ses droits d'entrée ont pris du temps), il faut choisir la direction à prendre : expo temporaire ou expo permanente, la fameuse galerie du temps... Passons sur la première pour préférer s'exprimer sur cette fameuse "galerie du temps" où des oeuvres majeures sont présentées...
Fameuse galerie du temps qui risque de décevoir certains par le parti-pris de son aménagement... Une vaste salle au sol de béton ciré et aux parois métalliques. il s'en dégage un drôle d'impression : salle muséographique ou entrepôt frigorifique ? La question se pose... Les oeuvres sont certes présentées de façon chronologique mais il faut sans cesse faire du slalom pour parfois avoir une continuité dans leur vision et l'on passe sans transition ni explication de l'une à l'autre, avec la désagréable impression qu'elles ont été posées là comme çà, à la limite entreposées dans un lieu plutôt froid.
Finalement, votre hôte n'a pas réellement adhéré à la démarche et aux parti-pris muséographiques du Louvre-Lens qui manque d'ailleurs de lieux pour se poser dans sa fameuse galerie du temps : dans nombre de musées, l'on trouve au moins quelques sièges pour souffler un peu, ici, ils ne sont que dans les parties "communes" or tout le monde ne peut piétiner longtemps sans avoir besoin d'une pause, ne serait ce que pour admirer une oeuvre de grande taille... Dommage donc d'avoir cédé aux dernières modes en sacrifiant le confort des visiteurs vu la grande surface à couvrir... Bref, on recommande... sans plus... Préférez à la limite le musée des beaux-arts de Lille, bien plus convivial...
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